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Rousseau et les livres

Publié le 12/09/2015

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rousseau

Je hais les livres; ils n’apprennent qu’à parler de ce qu’on ne sait pas. On dit qu’Hermès grava sur des colonnes les éléments des sciences, pour mettre ses découvertes à l’abri d’un déluge. S’il les eût bien imprimées dans la tête des hommes, elles s’y seraient conservées par tradition. Des cerveaux bien préparés sont les monuments où se gravent le plus sûrement les connaissances humaines.

La grande erreur de ceux qui étudient est, comme je viens de vous dire, de se fier trop à leurs livres et pas assez à leur fond.

rousseau

« affirme: « ...

gardons-nous d'en conclure qu'il jaille aujourd'hui brûler toutes les bibliothèques et détruire les universités et les académies.

[ ...

] Quand le mal est incurable, le médecin applique des palliatifs.

» Dans une lettre à Voltaire qui était choqué par ses thèses hos­ tiles à la littérature, il admet, dans le même esprit, «Mais il vient un temps où le mal est tel que les causes mêmes qui l'ont fait naître sont nécessaires pour l'empêcher d'augmenter.

» Renvoyant, à propos du pouvoir corrupteur des scien­ ces et des arts, à« Dépravation», p.

303, nous ne nous arrêterons ici qu'à l'aspect pédagogique de la question.

Pour son élève, Emile, Rousseau, dans le fil des idées de Montaigne, veut éviter le par cœur, le verbalisme.

Il veut empêcher que l'on fasse de l'élève une sorte de petit singe savant qui parle de ce qu'il ne comprend pas.

A ce propos, l'auteur de l'Emile, dans un développe­ ment célèbre, déconseille de faire apprendre par cœur aux enfants les Fables de La Fontaine puisqu'il est manifeste- et Rousseau le démontre- qu'elles sont nettement au-dessus de leurs capacités de compré­ hension.

Rousseau va quand même apprendre à lire à Emile, mais il estime que, pendant longtemps, il pourrait se contenter d'un seul livre: Robinson Crusoé de Daniel Defoe.

Et, surtout, il estime qu'il faut privilégier le contact avec la réalité : on observera la nature, on se rendra chez les artisans, et quand il sera en âge de le faire, Emile voyagera parce qu'« Il ne faut pas lire, il faut voir.

» L'éducation, toujours comme chez Montaigne, évitera d'être strictement intellectuelle.

Elle concernera le physique car il importe qu'Emile s'endurcisse.

Elle accordera aussi une grande importance à la formation morale, le pédagogue ayant parfois recours pour cela à de savantes mises en scène.

Pas de catéchisme pour. »

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