Ruy Blas, Victor Hugo : scène 4 de l'Acte V

Ce dénouement rempli toutes les fonctions de dénouement traditionnel puisqu’il apporte une réponse rapide et concrète à toutes les interrogations livrées durant l’intrigue. Ainsi, le traître Sallustre a reçu le juste châtiment, Ruy Blas a révélé son identité et seul la mort pouvait rendre acceptable l’amour d’une reine et d’un valet. Toutefois cette scène se démarque de la tradition par plusieurs aspects. Dans cette scène, la règle de bienséance n’est pas respectée puisque l’on assiste à une scène d’amour passionnée et à la mort de Ruy Blas. Le champ lexical de la mort est omniprésent dans les didascalies : « chancelant « « il tombe «, « joignant les mains «, « levant les yeux au ciel «, « défaillant «, « se jetant sur son corps «, « qui allait mourir «... La versification au départ classique sous forme d’alexandrins est peu à peu disloquée voire inexistante, on observe également une ponctuation très marquée au sein d’un même vers, et de nombreuses répétitions. Progressivement le vers se libère à l’image du personnage de la reine dont les sentiments s’affirment lorsqu’elle comprend que c’est la fin pour Ruy Blas. Cet amour maudit ne trouve sa résolution que dans la mort et dans le climat religieux qui l’accompagne ; on retrouve deux notions chrétiennes, le pardon et le sacrifice.