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Ruy Blas de Victor Hugo,Acte V ,Scène 4

Publié le 09/11/2011

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Dans le théatre moderne,il n’est pas nécessaire de clore une pièce.Dans la mesure ou les pièces se présentent souvent comme des réflexions sur la condition de l’homme aliéné par le langage et le temps,il n’y a pas lieu de terminer une histoire qui  ne s’achève en fait que par la mort.En revanche,dans le théatre classique et romantique ou la crise et l’unité d’action sont fondamentales,l’œuvre trouve sa pleine signification avec la dernière scène,qui est donc une scène de dénouement.Souvent,dans les piéces romantiques,la derniére réplique donne toute sa dimension au drame.C’est précisément le cas de Ruy Blas.

 

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« SQ1 / LA2 : Hugo, Ruy Blas , 1838, acte V, scène 4 Introduction Hugo, chef de file des écrivains romantiques français, romancier (NDP, les Misérables), poète (les Contemplations, les Châtiments), inventeur du d rame romantique (1830, bataille d’Hernani, car pièce en rupture avec principes tragédie classique).

RB = drame le plus abouti mêlant deux thèmes chers aux Romantiques : l’amour impossible et la politique.

XVIIe siècle, la reine d’Espagne, victime d’une machination, s’es t éprise d’un valet qu’on lui a présenté sous le nom de Don César, grand d’Espagne ; un tel amour ne pouvait connaître qu’une issue fatale (mésalliance sociale impossible).

La scène 4 de l’acte IV, scène d’amour la plus courte du théâtre romantique, voit l e dénouement du drame et met en présence sur scène, pour la dernière fois, la reine et RB.

Tout juste instruite de la supercherie dont elle a été l’objet, la reine se montre d’abord inf lexible devant le repentir de RB et ne fléchit finalement que devant sa mort. Lecture expressive (1mn30) Problématique et annonce du plan Analyse I.

Une rupture avec les règles classiques de la tragédie A) le r efus des règles de bienséance Victor Hugo ne respecte pas les règles de la bienséance en montrant au spectateur l'agonie de Ruy Blas sur scène et une scène d'amour très démonstrative. • C'est un dénouement spectaculaire : – Suicide rapide en direct : 22 -23 – La lente agonie de Ruy Blas es t dramatisée (v37 à la fin) : long ueur décroissante des répliques et didascalies très narratives jouant sur l’émotion – L'amour entre les 2 personnages se ressent plus dans la gestuelle que dans les paroles (assez conventionnelles 26 -37) : « l'entourant de ses bras »(29) , « tenant la reine embrassée »(32) , « la reine le soutient dans ses bras »(38) , « se jetant sur son corps »(40) => présence charnelle des corps inconcevable dans la dignité froide des personnages de la tragédie classique. – Le mouvement de ce tte scène s'oppose au statisme classique : nombreux verbes de mouvement dans les didascalies révélant des sentiments exacerbés et contradictoires : il se lève / il tombe / elle se lève / se jetant sur son corps • Mélange des classes sociales : amours d’une r eine et d’un laquais (personnage de comédie) : antithèse v.34 B) le m élange des genres et des registres Ce mélange est contraire à la séparation des genres prônée par le théâtre classique. * Une scène tragique – Mort de Ruy Blas (voir plus haut) – Fatalité : le destin inévitable de Ruy Blas est l a mort « J'aurais agi de même »(38) * une scène dramatique (actions et péripéties) : un espace scénique qui resserre le drame – un élément relève du mélodrame (drame populaire caractérisé par le pathétique, le sentimentalisme et des situations invraisemblables) : la fiol e de poison posée sur la table ; – mais intérêt de concentrer l’action autour de la table et de la fiole qui deviennent le but du premier mouvement et du premier geste de RB (22 -23) – puis créati on d’un suspense : questions angoissées et périphrases de la reine (26 ; 31) ; le mot « poison » n’est employé que dans une phrase interro -négative (31) – la porte (39) : point de fuite hors de la chambre et de l’espace scénique devenu piège et tombeau – (le c orps de don Salluste et le sang sur le visage de RB mise en scène du TNP) = action précédente violente * Une scène lyrique et pathétique - Champ lexical des sentiments, notamment celui de l'amour et champ lexical de la souffrance : - Apostrophes : 20 ; 25 ; 28 ; 29 - Ponctuation expressive : exclamatives nombreuses, fausses interrogatives à valeur exclamative notamment dans les répliques de la reine : « Qu'avez -vous fait ? » (27 et 30) - Rythme irrégulier: enjambements, rejets : 4 -6 C) renouvellement du langage e t de la versification • Dislocation de l'alexandrin : 18 répliques = 20 vers à plusieurs reprises il faut plusieurs répliques des 2 personnages pour constituer un alexandrin : « Que voulez -vous ? » / « Que vous me pardonniez, madame ! » : 2 répliques « Jam ais ! » / « Jamais ! Bien sûr ? / « Non jamais » / « Triste flamme » : 4 répliques (stichomythie montrant la colère de la reine) = vers en escalier • syntaxe presque familière ou elliptique : 22 ; 31 -32 et 38 II.

Des thèmes romantiques qui privilégient l’émotion sur scène A) Amour impossible et fatal L'amour impossible et fatal est un thème romantique par excellence ( Roméo et Juliette de Shakespeare ; Hernani de Hugo ; On ne badine pas avec l'amour de Musset) – Lien entre Eros et Thanatos : métaphore précieuse de la flamme « Triste flamme éteins toi » = amour maudit qui ne trouve son accomplissement que dans la mort – Le chiasme et l’antithèsr « Vous me maudissez, et moi je vous bénis » (24) montre l'impossibilité de cet amour entre Ruy Blas et la reine. – Un amour condamné par le statut social des personnages et le poids des conventions, d’où l’ultime recommandation de de RB (39 -40) B) Un amour sanctifié (Rendre quelqu'un saint, le mettre en état de grâce) Paradoxe : cet amour l’a perdu et va le sauver.

Climat religieux propre aux convictions de Hugo et aux Romantiques : notions de sacrifice et de pardon. »

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