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SAINTE-BEUVE AVANT 1848 (HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE)

Publié le 01/03/2012

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beuve

 

"Il y a des gens, déclare-t-il, qui prennent mes articles sur les auteurs pour de la critique, et qui me plaignent de m'y absorber; ils ne sentent pas que la critique n'y est que très secondaire; qu'avant tout, c'est pour moi un portrait, une peinture; que, forcé que je suis d'écrire dans les Revues, j'ai trouvé et comme inventé le moyen d'y continuer, sous une forme un peu déguisée, le roman et l'élégie."

 

 

" En acceptant le pénible rôle de noter les arrêts, les chutes et les déclins avant terme de tant d'esprits que nous admirons, nous voulons qu'on sache bien qu'aucun sentiment de nous ne peut s'en applaudir. Hélas ! Leur ruine (si ruine il y a), n'est-elle pas la nôtre, comme leur triomphe tant de fois prédit eût fait notre orgueil et notre joie ? La sagacité du critique se trouvait liée à leur destinée de poètes fidèles et d'écrivains révérés: le meilleur de nos fonds était embarqué à bord de leurs renommées, et l'on se sent périr pour sa grande part dans leur naufrage. "

 

beuve

« ·1 100 .

1 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE au chapitre 1·· de Volupté, l'entrée de son Amaury d~ns la société.

Ces paroles jaillissent directement des souvenirs d'enfance de l'auteur.

Né à Boulogne­ sur-Mer, le 23 décembre 1804, et orphelin de père à.

sà naissance, Charles-Augustin Sainte-Beuve fut élevé ·par deux· femmes, sa mère et sa tante.

Il connut d'abord le silence d'une éducation feutrée, dans un monde qui s'efforçait de retrouver une struc- ture: · "Silence, régularité, travail et prière : allée favorite où j'allais lire et méditer vers le milieu du jour, où je passais (sans croire redescendre) de Montesquieu à Roi­ lin; pauvre petite chambre,·tout au haut de la maison, oii je me réfugiais loin des visiteurs, et dont· chaque objet à sa place me rappelait mille tâches successives d'étude et de piété 1." Alors Napoléon·, dans son souci de discipline, v~ut faire· revivre le grand ordre classique.

A la tê~e de son Université, il place Fontanes, que Sainte-Beuve .

décrira comme ayant su maintenir "la prééminence du siècle de Louis XIV, et des grands siècles du goût en général, ron seulement à titre de goût, mais aussi à titre de philosophie 2 "· · .

La critique littéraire elle~même s'imprégna, en ce début de siècle, d'esprit louis-quatorzien : "En 1800, après le Directoire et sous le Premier Consul, on eut en critique littéraire la monnaie de Malher­ be et de Boileau, c'est-à-dire des gens d'esprit et de sens, judicieux, instruits, plus ou moins mordants, qui se grou­ pèrent et s'entendirent, qur remirent le bon ordre dans les choses de l'esprit et firent la police des lettres 3 • " 1.

Ibid., 44.

2.

Article sur Fontanes.

Revue des Deux Mondes, t•• décembre 1838.

Portraits litté­ raires, Il, 238-239.

3.

Article sur M.

de Féletz.

Constitutionnel, 25 février 1850.

Causeries du lundi, 1, 374.. »

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