SCÈNE 3 - Acte III du DOM JUAN DE MOLIÈRE

Quand, pour conclure à son avantage, son dialogue avec le pauvre, Dom Juan lui fait l'aumône «pour l'amour de l'humanité », on peut croire qu'il se réfère à cette humanité abstraite qu'invoquent si souvent les idéologues et à laquelle ils sacrifient d'un coeur et d'un esprit légers les hommes vivants. Mais Dom Juan joint le geste à la parole et nous allons le voir, pour la première fois sans doute, commettre un acte digne d'estime et conforme à la morale. Il court se battre tu côté d'un gentilhomme attaqué par trois brigands, ce qui confirme l'avis « intéressé » donné par le pauvre sur le danger qu'il y avait à s'aventurer dans ces bois. Nous apprenons par un commentaire désapprobateur de Sganarelle que « le secours a servi et les deux ont fait fuir les trois». Le valet de Dom Juan se demande pourtant pourquoi son maître est allé chercher inutilement un péril qui ne le cherchait pas.