Se reconnaître et se juger
Publié le 14/08/2014
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Considérer que la lecture « amène à se reconnaître et à se juger « n'est donc en aucun cas une réduction du rôle du roman. C'est bien au contraire parce que le roman participe pleinement de la formation de l'individu, aussi bien au plan du rêve qu'à celui de ses valeurs, et plus largement, au plan éthique, qu'il a un rôle essentiel. Mais cette importance ne se révèle que si l'on considère la lecture comme un acte, à part entière, et non comme un divertissement passif : il ne faut pas subir ses lectures, il faut les vivre !
Pour le critique littéraire Albert Thibaudet, lire des romans, « c'est être amené à se reconnaître et à se juger «.
N'est-ce pas trop limiter l'oeuvre romanesque ? Vous fonderez votre argumentation sur des exemples précis.
«
Plan adopté dans le devoir
1.
L'identification romanesque ou « se reconnaître»
a) Identification au héros
b) Je lis ce que
je voudrais être
c) L'expérience de la lecture
II.
Modèle et valeurs ou « se juger »
a) La recherche de modèles
b) La recherche de valeurs
c) La lecture est un acte
III.
Un mode de connaissance ou« être amené à»
a) De la lecture-plaisir à la lecture-connaissance
b) La lecture change le lecteur
c) Valeur éthique de l'acte de lecture
Devoir rédigé
De même qu'une pièce de théâtre n'a de sens que si elle est repré
sentée, ou un film s'il est projeté, un livre
n'a de sens que s'il est lu.
C'est dire que la littérature est inséparable de l'acte de lecture.
Or, pour le critique littéraire Albert Thibaudet, lire des romans,
«c'est être amené à se reconnaître et à se juger».
Ce que l'on cher
cherait dans la lecture,
c'est d'abord soi-même, et un jugement sur
soi-même.
On verra dans un premier temps sur quoi se fonde cette affirma
tion, en particulier autour de la notion d'identification romanesque.
Il
faudra ensuite s'interroger sur les motivations de la lecture et en par
ticulier sur les critères du jugement, par rapport
à des modèles ou à
des valeurs.
Nous examinerons alors, dans un troisième et dernier
temps, en quoi la lecture peut apparaître comme un mode de
connaissance, dépassant toute limitation individuelle.
*** La publication des Souffrances du jeune Werther, de Goethe, en
Allemagne puis en France, provoqua, à l'imitation du héros, une
vague de suicides
! Les lecteurs retrouvaient là l'expression de ce qui
deviendrait, sous la plume de Musset, le
« mal du siècle », et s'y
identifiaient manifestement avec quelque excès ...
Mais ce processus
d'identification au héros, qu'il s'agisse ou non de la période roman
tique, est
l'un des processus bien connus de la lecture.
C'est
d'ailleurs sur un tel principe que fonctionnent les collections de
« livres dont vous êtes le héros », reprenant la mode des jeux de
rôles : dans le livre comme dans le jeu, il s'agit de s'identifier
à un
personnage fictif, et de lui donner vie et chair.
Qui, adolescent, ne
s'est pas rêvé Julien
Sorel ou Fabrice del Dongo ? Qui, au cinéma,
où le processus est souvent identique, ne s'est pas vu sous les traits
de Rhett Butler (et accessoirement de Clark Gable), pour les garçons,
136.
»
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