SÉGUR comtesse de, née Sophie Rostopchine: analyse et critique de l'oeuvre

SÉGUR comtesse de, née Sophie Rostopchine

(1799-1874). Romancière d’origine russe, née à Saint-Pétersbourg. Son père, Fedor Vassilievitch Rostopchine, gouverneur de Moscou en 1812, l’emmena en 1816 à Paris, la maria en 1819 au comte Eugène de Ségur, et lui acheta le château des Nouettes, dans l’Orne, où elle fera de longs séjours. Mère prolifique, puis épouse délaissée, enfin grand-mère gâteau, elle écrivit de 1856 à 1869 pour ses nombreux petits-enfants la vingtaine de romans qui l’ont rendue célèbre.

Nombre de ces ouvrages, destinés non seulement à être lus mais aussi à être joués en société, utilisent les procédés du théâtre : scènes d’exposition minutieuses, dialogues avec indications de mise en scène, monologues d’un pathétique outré (Après la pluie le beau temps, 1869 : « Rame! C’est ton Rame! », etc.), récits exotiques pouvant donner lieu à déguisements (les Vacances,

1859), rôles contrastés souvent jusqu’à la caricature. Car l’univers de Mme de Ségur est aussi stratifié que celui des nouveaux chemins de fer, où « blouses et bonnets ronds » se pressent en troisième classe tandis qu’en première paradent les crinolines (les Deux Nigauds, 1862).