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Selon un auteur contemporain, le monde poétique est celui d'une «autre planète». En quoi cette vision de la poésie vous paraît-elle s'appliquer aussi à la tragédie de Racine ?

Publié le 30/07/2014

Extrait du document

racine

Elle offre un sujet exceptionnel par la grandeur

mythique, plus qu'historique, des héros, qui sont au-delà de l'humanité.

Même quand leur existence est attestée, ils sont dépassés

par leur mythe, qui enrichit et exalte leur réalité historique.

L'intensité du conflit et des sentiments échappe chez eux à l'humain

quotidien. Chacun sent bien que l'on n'est pas chez soi dans la tragédie,

et il ne s'agit pas de statut social. On est seulement convié à

contempler hors de notre univers des êtres d'une essence différente,

engagés dans des sentiments hors du commun. Comme la

poésie, la tragédie fait rêver, mais avec toute l'intensité d'un pathétique

qui lui est propre.

Elle introduit la distance de l'écriture par la noblesse

d'une forme constamment soutenue, le rythme régulier d'un

mètre noble entre tous, l'alexandrin. Nous sommes hors du réel

par l'exceptionnelle qualité du langage.

racine

« contempler hors de notre univers des êtres d'une essence diffé­ rente, engagés dans des sentiments hors du commun.

Comme la poésie, la tragédie fait rêver, mais avec toute l'intensité d'un pathé­ tique qui lui est propre.

Elle introduit la distance de l'écriture par la noblesse d'une forme constamment soutenue, le rythme régulier d'un mètre noble entre tous, l'alexandrin.

Nous sommes hors du réel par l'exceptionnelle qualité du langage.

E'J Phèdre héroïne poéti'lue On peut en effet dire de Phèdre qu'elle vit sur une «autre planète».

Une héroïne coupée du réel.

Elle est inadaptée, inca­ pable d'assumer les actes les plus quotidiens, se nourrir même, à mi-chemin entre cette terre et un autre monde ; désarmée devant les décisions et les responsabilités que lui impose son rang : étran­ gère à son environnement de souveraine, inapte à défendre les droits à la couronne de son fils ; coupée de l'univers où s'agitent les ambitions des grands de ce monde, dont elle fait partie.

C'est que, prisonnière mentale et affective d'une obsession amou­ reuse, elle vit, ou survit, comme le plus accompli des poètes romantiques, par les aspirations du cœur et du désir, isolée dans un monde parfaitement clos.

Une héroïne adonnée au rêve.

Déçue de l'impossibilité d'atteindre l'objet de son désir, Phèdre trouve refuge dans le rêve, de deux façons.

Elle rêve le lieu et la pose du bonheur, «Dieux ! Que ne suis-je assise à l'ombre des forêts», son évasion, son beau voyage.

Elle se construit une «vie antérieure» (au sens où l'entendra Baudelaire, dans son poème La vie antérieure), où elle ordonne selon ses vœux les séquences chères à son cœur: elle s'invente une rencontre avec celui qu'elle aime, une reconstitution de la scène originelle, celle du labyrinthe, propre à gommer le mariage mal­ encontreux où elle s'est enchaînée.

Elle vit donc poétiquement, c'est-à-dire par les prestiges de l'imaginaire.. »

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