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Sonnet 31 des Regrets de Du Bellay

Publié le 14/06/2012

Extrait du document

bellay
 
v. 13 : Le Liré est une commune française où se trouvait La Turmelière, manoir natal de Du Bellay. A ce lieu intime, le poète oppose le « mont Palatin «, lieu célèbre puisqu’il fait partie des 7 collines de Rome. A un lieu personnel le poète oppose un lieu mythique. v. 14 : « l’air marin « est opposé à « la douceur angevine «. L’air marin nous renvoie aux voyages, à l’errance alors que la douceur angevine peut paraître plus terre-à-terre, loin des tourments que la mer peut apporter. Þ Dans ces deux tercets, la répétition de la structure comparative « plus…que « renforcent les oppositions. Après une série de comparaisons qui mettent en avant la grandeur romaine, le poète en arrive cependant à la conclusion que rien ne vaut sa patrie. En conclusion, dans ce sonnet Du Bellay a accentué la magnificence de Rome pour montrer l’ampleur de son attachement à son pays natal. Ce sonnet présente un poète qui se languit de sa terre natale, qui a une véritable nostalgie de sa patrie perdue, et qui se demande quand il la reverra. Il est dans l’expectative du retour.
 

Les Regrets, Joachim du Bellay (1558)
 
              31
 
      Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
      Ou comme celui-là qui conquit la Toison,
      Et puis est retourné plein d’usage et raison,
      Vivre entre ses parents le reste de son âge !
 
      Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
      Fumer la cheminée, et en quelle saison
      Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
      Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?
 
      Plus me plaît le séjour qu’on bâti mes aïeux
      Que des palais romains le front audacieux,
      Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,
 
      Plus mon Loire gaulis que le Tibre latin,
      Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
      Et plus que l’air marin la douceur angevine.
 
         Joachim du Bellay, Les Regrets (1558)
 
Les Regrets.
 
( Angevine : d’Anjou ( anciennement le Maine et Loire
( Elégiaque : deuil, tristesse
( Le pas sur : domine, mis en supériorité
( Lyrisme : expression exaltée des sentiments
( Hiatus : cumul de voyelles
 
DU BELLAY:
 
Joachim du Bellay naît à Liré, en Anjou, en 1522. Son enfance, dans la bourgeoisie (son cousin est comte du Piémont) se passe heureusement, au contact de la nature. C'est à la faculté de droit, à Poitiers, que du Bellay rencontre Pierre de Ronsard, qu'il suivra au collège de Coqueret. C'est là, sous l'influence de son professeur de grec, Jean Dorat, qu'ils décideront de former un groupe de poètes appelé la Pléiade. Jacques Pelletier du Mans les accompagne dans leur choix du français. Du Bellay écrit alors une thèse : Défense et illustration de la langue française. En effet, l'objectif de la Pléiade est de créer des chefs d'œuvres en français aussi bons que ceux des latins et des grecs (objectifs parfaitement en accord avec François 1er, qui souhaite donner des lettres de noblesse au français. Plus tard, la Brigade se transformera en Pléiade avec l'arrivée de quatre nouveaux membres : Rémi Belleau, Etienne Jodelle, Pontus de Tyard et Jean-Antoine Baïf. Son premier recueil de sonnets, L'Olive imite le style de l'italien Pétrarque. Plus tard, du Bellay ne quittera la France que pour accompagner son oncle (un évêque), à la cour pontificale, à Rome. Il attendait avec impatience de découvrir Rome et la culture antique... Cruelle déception. Comme secrétaire de son oncle, du Bellay vivra une vie d'ennui, loin de la liberté qu'il espérait, il se retrouve aux beau milieu des intrigues de la cour du Pape. Il écrira là-bas Les Regrets, où il critiquera la vie romaine et exprimera son envie de rejoindre son Anjou natal, et Les Antiquités de Rome.
En 1560, Du Bellay meurt d'une apoplexie, à sa table de travail dit-on, le 1er janvier 1560, à l'âge de 37 ans. Il est inhumé à Paris, en la chapelle de Saint-Crépin. Publication posthume : Le Discours au roi sur la poésie

bellay

« français.

Du Bellay écrit alors une thèse : Défense et illustration de la langue française.

En effet, l'objectif de la Pléiade est de créer des chefs d'œuvres enfrançais aussi bons que ceux des latins et des grecs (objectifs parfaitement en accord avec François 1er, qui souhaite donner des lettres de noblesse au français.Plus tard, la Brigade se transformera en Pléiade avec l'arrivée de quatre nouveaux membres : Rémi Belleau, Etienne Jodelle, Pontus de Tyard et Jean-AntoineBaïf.

Son premier recueil de sonnets, L'Olive imite le style de l'italien Pétrarque.

Plus tard, du Bellay ne quittera la France que pour accompagner son oncle (unévêque), à la cour pontificale, à Rome.

Il attendait avec impatience de découvrir Rome et la culture antique...

Cruelle déception.

Comme secrétaire de son oncle,du Bellay vivra une vie d'ennui, loin de la liberté qu'il espérait, il se retrouve aux beau milieu des intrigues de la cour du Pape.

Il écrira là-bas Les Regrets, où ilcritiquera la vie romaine et exprimera son envie de rejoindre son Anjou natal, et Les Antiquités de Rome.En 1560, Du Bellay meurt d'une apoplexie, à sa table de travail dit-on, le 1er janvier 1560, à l'âge de 37 ans.

Il est inhumé à Paris, en la chapelle de Saint-Crépin.

Publication posthume : Le Discours au roi sur la poésieSonnet 31 Le Sonnet 31 est un des plus célèbres poèmes du recueil Les Regrets.

Il reprend le thème important à la Renaissance du voyage dans lequel s'incarne le rêvehumaniste.

Du Bellay évoque pour cela 2 héros mythiques de l'Antiquité.

MAIS l'objet du poème n'est pas de magnifier le voyage du héros épique mais detraduire le regret douloureux de la patrie à laquelle il est attaché.

Nous étudierons comment Du Bellay s'appuis sur le thème du voyage pour rendre en faithommage à son pays natal. I.

le rêve humaniste du voyage initiatique.1.

L'influence humaniste dans le poème.> référence à Ulysse et à Jason, pour leurs périples mythologiques célèbres, que Du Bellay prend pour métaphore de son propre voyage.

Mise en valeur de cettemétaphore par l'allitération en [k].> Ces références témoignent de l'intérêt humaniste pour l'Antiquité grecque et romaine.

Tableau moral positif des 2 héros à leur retour « heureux », « beauvoyage » « usage et raison » qui sous-entend que la sagesse s'acquiert par le voyage.> Intérêt pour ce que le voyage peut apporter à l'homme.2.

Structure et composit°Sonnet régulier en ABBA ABBA CCD EED.

Mais opposit° entre quatrains et tercets1° quatrain : voyage initiatique du héros antique2° quatrain sentiment d'exil du poèteTercets: comparaison de la Rome moderne et de son village.> La composit° berce la nostalgie du poète.3.

Détournement du thème du voyage.Malgré le v.1Qui présente un éloge du voyage avec un lexique mélioratif, ce éloge ne sert qu'à créer un contraste avec l'expérience du poète.

Ce qui intéresse le poète dansle voyage c'est le retour.

Le retour est un bonheur universel : emploi du possessif à valeur général « ses parents ».Dans ce sonnet, le voyage s'apparente plus à un exil qu »à une quête initiatique.> Le poème, en rejoignant le thème central du recueil qu'est la nostalgie du pays natal, se démarque du courant humaniste. II.

L'expression de la nostalgie de la terre natale.1.

La plainte.Le registre élégiaque (du deuil) du 2° quatrain contraste avec l'enthousiasme des premiers vers:- Un certain lyrisme(expression exaltée des sentiments) élégiaque ressort du « hélas » mis en valeur par sa posit° à l'hémistiche, du questionnementobsessionnel « quand » « en quelle saison » de la répétit° du verbe « revoir ».- Mise en valeur à la rime d'images attendrissantes « fumer la cheminée » « mon petit village » « ma pauvre maison »> le 12° quatrain incarne les regrets du poète, parti à Rome pour prendre part à l'humanisme italien.2.

Eloge de le patrie.Du Bellay dénigre les splendeurs architecturales de Rome et leur préfère son village.

La comparaison entre le Liré et Rome est en faveur du Liré.

Témoinl'anaphore d « plus », soutenue par l'allitération avec le vb plaire.

Rome apparait comme une ville hautaine, prétentieuse et froide, dénuée de chaleur humaine.Le pays natal est chargé de valeurs affectives et morales par les possessifs et les adj à portée affective, par le lexique mélioratif (métaphore jardin-province) etpar l'évocat° des tradit° et de la famille: les « aïeux », formant un hiatus (cumul de voyelles) mis à la rime font écho aux parents. Conclusion:Malgré la présence du thème du voyage, les références mythologiques, et l'intérêt pour l'épanouissement de l'homme, ce sonnet n'est pas une illustrat°humaniste.

Le traitemt du thème du voyage par Du Bellay, l'évocat° d'un voyage-exil improductif et malheureux permet de traduire un sentiment universel :l'attachemt à la terre natale dont l'éloignemt provoque la nostalgie.Du Belley retrouve des accents élégiaques pour regretter sa patrie, devenue source d'inspiration, et lui donner le pas sur Rome.. »

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