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SOSIE et AMPHITRYON (analyse du personnage)

Publié le 06/10/2018

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amphitryon

Les significations de l'histoire d’Amphitryon sont multiples, et chaque auteur, suivant son époque, ses préoccupations et son génie propre, en a donné un éclairage différent.

 

A l'origine, l'histoire montre un homme et une femme, Amphitryon et Alcmène, victimes du caprice et de l'arbitraire des dieux. Mais déjà une première ambiguïté apparaît: si Jupiter doit se dissimuler, c'est qu'Alcmène tient à rester fidèle. La puissance divine est donc sans force devant la volonté humaine. De plus, nous ne savons pas si Alcmène repousse Jupiter par amour pour Amphitryon (elle n'aime que lui et n'a de regards que pour lui) ou par respect pour sa parole (elle a juré fidélité à son époux). D'où une seconde ambiguïté sur les motivations de la fidélité et, de là, une réflexion possible sur le rôle social et personnel du serment.

 

Cet aspect social de l'histoire est davantage présent dans la pièce de Molière. Son Amphitryon est un gentilhomme, peu soucieux des questions de religion mais fort inquiet pour son honneur et préoccupé par le qu’en-dira-t-on. L'amour qu’il porte à Alcmène, multiplié par sa volonté de sauver la face, le pousse à se battre contre la fatalité et, au bout du compte, à triompher de Jupiter. On se souviendra en lisant Molière qu'il arrivait parfois à Louis XIV, à l'instar de Jupiter, de jeter son dévolu sur la femme de tel ou tel courtisan qui n'avait plus qu'à s'incliner. .. La pièce, sous cet éclairage, prend un tour nettement persifleur.

 

Un troisième niveau de lecture est possible, lorsque Jupiter prend l'apparence d'Amphitryon pour séduire Alcmène : son mari est toujours le même, mais pourtant, c'est un autre... Cet autre, c'est peut-être celui qui l'a séduite, qu’elle a aimé, et qu'il a peu à peu cessé d'être. Alors, c'est en cédant à Jupiter qu'Alcmène est le plus authentiquement fidèle. Cette interprétation, très présente dans la pièce de Kleist, ouvre sur des perspectives psychologiques et dramaturgiques tout à fait nouvelles, annonçant Pirandello et Sartre.

amphitryon

« 432 • Sosie et Amphitryon Mais le véritable Amphitryon et le véritable Sosie revien­ nent eux aussi au palais.

Il s'ensuit une cascade de quipro­ quos, de malentendus et de péripéties diverses, variables selon les différe nts auteurs qui ont traité le sujet .

Finalement, Jupiter arrive à réaliser son caprice et passe une nuit dans les bras d'Alcmène, mais peut-être sans que celle-ci soit vraiment infidèle.

De cette union naîtra l'un des plus fameux héros de l'Antiquité : Hercule .

[ Les origines Issue de la mytholo gie grecque, et donc probablement d'une tradition religieuse, l'histoire d'Amphitryon et d'Alcmène a été reprise par différents auteurs de l'Antiqu ité grecque et latine.

On connaît, en particulier, la comédie du poète latin Plaute (254-184 av.

J.-C.), écrite probablement vers 215 avant J.-C.

La pièce met en scène les quiproquos ridicules provoqués par Amphi tryon et Sosie face à leurs doubles.

Amphitryon s'y comporte de façon assez grotesque, mélange de peur devant le mystère et de colère devant l'atti­ tude de ses serviteurs.

Par la suite, le thème sera repris de nombreuses fois.

Ainsi le poète dramatique Jean de Rotrou (1609-1650) écrit en 1636 Les Sosies , où il montre un Amphitryon vantard, colérique mais courageux et honnête.

A sa suite, Molière écrira son Am phitryon en 1668.

Puis ce seront le poète et essayiste anglais John Dryden (1631-1700), sur une musique de Henry Purcel l, le compositeur franco-belge André Grétry (1741- 1813) , le poète allemand Heinrich von Kleist (1777-1811) en 1807 ...

Lors qu'en 1929, Jean Giraudoux s'attaqua au thème, il intitula sa pièce Amphi tryon 38, car il en avait dénombré trente-sept versions différentes avant la sienne !. »

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