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Sous le Soleil de Satan – Bernanos (Pages 97-99)

Publié le 29/08/2012

Extrait du document

bernanos

D’abord, Donissan se fait connaître par sa voix « basse et forte « qui détonne avec son long silence face aux deux hommes. D’autre part, un jeu de lumière assez important est présent. Quand il entre, lorsqu’il se fait connaître, son ombre est immense, alors que, quand il est reconnu, son ombre devient petite et chétive. Serait-ce alors le fait que, quand il n’est pas encore reconnu comme « Donissan « il est une ombre, poussée par une force mystique alors que, quand il est dans la lumière en tant que Donissan, cette ombre immense se cache derrière son apparence et redevient alors l’être chétif qu’il est, en tant qu’être humain ? Pour aller plus loin encore, serait-ce le Diable qui se cache des autres sous l’apparence du vicaire ? Cette opposition est aussi présente à la ligne 24 où le visage naturellement grossier (presque assombrie par l’anxiété) de Donissan « parut, tout à coup, resplendir. «. Il atteint presque, là, un visage de sainteté : but qu’il s’est fixé, plus loin, dans l’œuvre. Enfin, la figure de Donissan est assimilée à deux images opposés : Celle de Jésus (et par là, de Dieu) et celle du Diable. D’abord dans la description physique que Bernanos fait de son personnage. Avec « ses bas et sa soutanes criblés d’éclaboussures « nous avons ici des termes négatifs, qui renvoient à la mort, et même à l’acte de tuer (« criblés «), à la blessure, au sang, (« éclaboussures «). 

bernanos

« que, les vêtements qu'il ne porte pas en tant que vicaire mais en tant qu'homme « civile » renvoient à l'idée de quelque chose de bas, de sale, de repoussant et et même,plausiblement, d'avare.

Qualificatifs que l'on pourrait rattacher au Diable.

C'est donc ici une image du mal qui est donné.Ce qui contraste avec la « douillette neuve » (Manteau porté par les ecclésiastiques) qui l'habille.

Il y a donc une symbolique forte ici, d'abord par le fait que lesvêtements qu'il porte pour sa fonction sont neufs et propres et parce qu'aussi, justement, il n'est qu'aux débuts de son ministère sacerdotal.

Il est donc « nouveau, neuf» dans cette vie là, dans la beauté, la pureté, et toutes les autres valeurs positives auxquelles sa fonction peut renvoyer.

Pourtant, même sur cet habit un détail laissetransparaître une opposition : « Une de ses manches se retroussait risiblement sur un poignet noueux comme un cep.

» Ici, « risiblement » pourrait renvoyer à lamoquerie, mauvaise, méchante, comme un clin d'œil du mal qui est partout.La figure de Jésus est aussi présente dans la référence à Noël.

Jésus qui n'est pas explicitement cité.

On pourrait donc penser que quand M.

Demange parle d' « unenfant, dans son berceau ! Et quel enfant ! » c'est aussi une référence de l'auteur au vicaire, vu comme un enfant qui fait ses premiers pas (ici au ministère).

Ilrattacherait donc la figure de Jésus à celle de Donissan.

On pourrait aussi penser que, par la phrase « Tout à l'heure, le monde commence.

», c'est le début del'intrigue, de l'histoire, de la véritable entrée sur scène du vicaire que Bernanos veut annoncer.Il se joue alors là un parallèle entre la voix du personnage et la voix de l'auteur, nous donnant quelques clefs de lecture. Ce passage a donc plusieurs fonctions importantes : il introduit énormément d'éléments liés à la religion, à Dieu, et à Donissan, et présente des idées paradoxalesmais qui, pourtant, se rapprochent.Il porte les symboliques de la mort, mais autant de la naissance, de l'apparition : celle d'un homme d'église.

Un jeu de lumière s'installe pour le présenter et le définir.Jeu de lumière qui implique une obscurité dans le personnage de Donissan, pourtant homme de Dieu.

On peut deviner, donc, dès son arrivée dans l'œuvre, lesoppositions qui l'habitent, la dualité qu'il y a en lui, comme les prémices d'une fin tragique.. »

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