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SPONDE Jean de

Publié le 14/10/2018

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SPONDE Jean de (1557-1595). Ignorée, pour ainsi dire, en son siècle et récemment redécouverte, la poésie religieuse de Jean de Sponde, qui n'est jamais effusive ni dévote, représente l’un des joyaux les plus solitaires de l’âge baroque. Mais au lieu de revêtir l'ampleur des larges visions de D'Aubignc ou de Du Bartas, elle relève d’une sorte de baroque contenu, où l’économie des images est sous-tendue par les exigences d’une logique essentiellement abstraite. Par là, elle s'apparenterait à l’œuvre contemporaine d’un John Donne et au courant des poètes « métaphysiques » anglais.

 

Les échecs d'un mélancolique

 

Né à Mauléon, au Pays basque, Jean de Sponde est le fils d’un avocat calviniste devenu secrétaire de Jeanne d’Albret, reine de Navarre. Après des études au collège de Lescar, où il reçoit d’un disciple de Ramus des leçons d'anti-aristotélisme, sa soif d’humanités le conduit à Bâle en 1580, pourvu d’une bourse par Henri de Navarre. Il y fait la connaissance de Simon Goulart et de La Roche-Chandieu, pasteurs et polémistes véhéments — et poètes à leurs heures —, y découvre l’alchimie de Para-celse et s’attire les foudres de Théodore de Bèze pour sa conduite et ses opinions hétérodoxes. Cependant, il compose ses amples Méditations sur les Psaumes (1588). dont le ton annonce en plus d’un endroit le Pascal des Pensées. L’ouvrage constitue peut-être le chef-d’œuvre de ce genre édifiant et lyrique inauguré en 1581 par de Bèzc et illustré depuis par Du Plessis-Mornay (1586). Publié A la suite, le recueil modestement intitulé : Essay de quelques poemes chrestiens renferme les « Stances de la Cène » et surtout les « Douze Sonnets de la mort », où l’art de Sponde atteint à sa plus haute densité. Il avait également composé avant cette date un recueil plus traditionnel d'Amours, qui devait paraître après sa mon.

 

Conseiller et maître des requêtes de Henri TV, il est prisonnier de la Ligue à Paris en 1589, puis, libéré, devient lieutenant général de La Rochelle, où il se heurte aux velléités d’indépendance des bourgeois de la ville. Pour oublier les soucis de cette charge élevée mais ingrate, il rédige un Commentaire d’Hésiode. En 1592, il se démet de ses fonctions, et, à la suite d’entretiens avec le cardinal-convertisseur Du Perron, il se rallie au catholicisme peu après le roi, en septembre 1593. Le reste de ses forces est employé à des ouvrages de justification. qui achèvent de le discréditer auprès de ses amis d'hier. C’est ainsi qu’il publie la Reponse d'un catholique apostolique romain au protestant de reformation (1593) et la Déclaration des principaux motifs qui conduisent le sieur de Sponde (...] à s'unir à l ’Église. où il prétend réfuter de Bèze. Ce zèle de néophyte est sans profit pour lui. Tombé en disgrâce auprès de Henri IV et retiré à Bordeaux, il meurt d’une pleurésie à l’âge de trente-huit ans.

 

Illustration d'un thème : les Amours

 

Le dessein poétique de Sponde semble s'esquisser dès les « Sonnets » qui ouvrent le recueil des Amours. Négligeant les riches ressources de Ronsard et de ses

disciples et dédaignant le plus souvent de filer la métaphore, le poète ramasse son thème autour d’un fort contraste logique — petitesse du monde et infini du « cicl d’amour » (sonnet III), désir de prendre le disputant au désir d’être pris (ix), constance et inconstance. Une impérieuse dialectique conduit le fil des vers jusqu'au paradoxe ou au retournement final : ainsi, dans le sonnet vil, l’amant, après avoir rêvé d’être semblable aux « mignardes colombelles » pour voler d'une traite jusqu’à l’objet de son désir, découvre soudain dans ces plumages et dans ces ailes qu’il a suscités le symbole de cette inconstance qu’il repousse ;

 

Mais quoy? je le souhaite, et me trompe d'autant.

 

Ferois-je bien voiler un amour si constant

 

D'un monde tout rempli de vos aisles ensemble?

« sa gloire.

L'Empereur tente en vain de se la concilier durant les Cent-Jours.

Elle reste à Coppet, où elle s'est précipitée en apprenant le retour de l'« Ogre ».

Elle revient en France après Waterloo, sans cesser de voyager entre Coppet et l'Italie.

Très active, elle est frappée par la maladie, et meurt à Paris le 14 juillet 1817.

Ses Consi­ dérations sur les principaux événements de la Révolution française paraissent en 1818.

ou de ses personnages, comme Corinne - victime des intérêts ou de l'oppression.

Les aspirations de Mme de Staël ne rencontrent pas l'époque, trop obscurantiste encore.

Les véritables lumières incarnées dans le corps politique et social sont encore à venir.

Et cet avenir illuminé, progressivement construit par les hommes et les femmes éclairés, verra aussi le progrès de la lit­ térature.

Une intellectuelle exemplaire Républicaine, antiterroriste, opposante au Consulat et à l'Empire, animatrice du groupe de Coppet, voyageuse, philosophe, théoricienne de la littérature, écrivain, fémi­ niste avant la lettre ...

Mme de Staël fut tout cela et plus encore.

Elle se situe à la charnière des Lumières et du romantisme.

Politiquement libérale, elle est l'introduc­ trice la plus efficace d'une pensée et d'une esthétique nouvelles, entre Montesquieu et Novalis, où dominent le culte du sentiment et la douleur de la condition humaine.

Tout au long de sa vie et de son œuvre, Mme de Staël a célébré la liberté.

Elle en a aussi montré les limites et les contradictions, notamment grâce à la figure emblé­ matique du génie- qu'il s'agisse de l'image de son père Son œuvre est optimiste et tragique à la fois.

Opti­ miste dans ses aspects théoriques, où l'héritage des Lumières est enrichi et métamorphosé par l'expérience historique.

Pessimiste dans ses romans, où le conflit de l'individu et de la société - drame personnellement vécu par Mme de Staël - se conclut par la mort des héroïnes.

Témoin et acteur de la fin d'un monde comme d'une aube éclatante et sombre à la fois, Mme de Staël n'inaugure pas le romantisme des vaincus de l'Histoire, mais, contradictoirement, celui de l'ambition promé­ théenne et celui de la déréliction des êtres d'exception.

Elle a pensé et écrit une philosophie de 1' énergie et de la nostalgie.

Elle fut un moment de la conscience humaine et un moment décisif de la conscience féminine.

Des femmes, elle a mis en scène la défaite, mais elle a aussi promis l'avènement.

VIE 1766 22 avr.: naissance, à Paris, d'Anne Louise Germaine Necker.

1768 Jacques Necker débute dans la carrière politique comme ministre de la République de Genève auprès du roi de France.

1769 Il devient directeur de la Compagnie des Indes.

1776 Les Necker voyagent en Angleterre avec leur fille, âgée de dix ans.

Jacques Necker est nommé directeur des Finances adjoint.

1777 Jacques Necker devient directeur général des Finances.

1778 Attaché d'ambassade à Paris, le baron de Staël-Holstein, age de vingt-neuf ans, entreprend des démarches pour épouser Mlle Necker, qui n'a que douze ans.

1783 1784 1784-1785 1786 1787 Mlle Necker refuse un projet d'union avec William Pitt.

Avec ses parents, elle passe l'été en Suisse.

M.

Necker achète le château de Coppet près de Genève, en pays de Vaud.

La famille Necker s'y installe en sept., après un été à Beaulieu.

Oct.-sept.

: voyage dans le midi de la France : les Necker séjour­ nent à Avignon, Montpellier, Lyon; ils finissent par s'arrêter dans la région parisienne.

6 janv.

: la famille royale signe le contrat de mariage entre M.

de Staël, devenu ambassadeur, et Mlle Necker.

Le 14 janv., le mariage est célébré à la chapelle de l'ambassade de Suède.

31 janv.

: Mme de Staël est présentée à la Cour.

13 avr.

: un ordre du roi (qui sera révoqué deux mois plus tard) exile Necker, que sa fille accompagne à Châteaurenard, puis de Fontainebleau au château de la Rivière.

22 juil.

: naissance, à Paris, de Gustavine, premier enfant de Mme de Staël.

1788 Automne: Mme de Staël rencontre le comte Louis de Narbonne.

Début d'une liaison.

1789 Après la mort de la petite Gustgvine le 7 avril, Mme de Staël assiste à la séance d'ouverture des Etats généraux.

Son père est exilé le 11 juil.

et rappelé le 30.

A l'Hôtel de Ville, Mme de Staël assiste à son apothéose, événement essentiel dans sa vie.

Oct.

: elle assiste aux émeutes et au retour.

de la famille royale à Paris.

1790 Fête de la Fédération, à laquelle Mme de Staël assiste, s'attirant de vives critiques de la part de la presse royaliste.

31 août : naissance, à Paris, d'Auguste, premier fils de Mme de Staël.

3 sept.

: démission de Jacques Necker, qui part pour la Suisse, où le rejoindra Mme de Staël; celle-ci y séjournera jusqu'à la fin de l'année.

ŒUVRE 1778 Composition d'une comédie: les Inconvé­ nients de la vie de Paris.

1788 Publication, à petit tirage, des Lettres sur le caractère et les écrits de Jean-Jacques Rousseau, commencées en 1786.

1789 Août: Courte réplique à l'auteur d'une lon­ gue réponse.

1790 Éloge de M.

de Guibert (publié, en partie, dans la Correspondance littéraire).

Oct.

: publication, à petit tirage, des pièces Sophie ou les Sentiments secrets (rédigée en 1786) et Jane Gray (rédigée en 1787).. »

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