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STAËL (Germaine Necker, baronne de. Staël-Holstein, dite Mme de)

Publié le 16/05/2019

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STAËL (Germaine Necker, baronne de. Staël-Holstein, dite Mme de), femme de lettres française (Paris 1766 - id. 1817). Élevée par sa mère, mais fascinée par son père — le financier Necker, contrôleur général des finances de Louis XVI —, à qui elle ne ménagera pas les témoignages de son admiration vivace et hyperbolique, elle brille déjà dès son jeune âge dans le salon de sa mère (où se retrouvent Buffon, Marmontel, Grimm, Diderot) en dépit de l'éducation brouillonne que lui prodigue cette dernière. Au goût qu'elle a pour la gloire et les belles-lettres, et que lui représentent ses fréquentations illustres, allié à la haute conscience de sa singularité, se joint le sentiment profond d'une difficulté sans cesse renaissante : ce qu'elle appelle la « destinée des femmes » ; à Corinne, l'héroïne sacrifiée de son second grand roman, elle fera dire : « En cherchant la gloire, j'ai toujours espéré qu'elle me ferait aimer. À quoi servirait-elle, du moins aux femmes, sans cet espoir ? » Son parcours se déploie* à partir de ce lieu où la fiction et la vie se renvoient l'une à l'autre.

 

En janvier 1786, elle est mariée à M. de Staël, attaché à l'ambassade de Suède et en passe de promotion, qui voit ainsi aboutir une longue négociation commencée en 1778 ; c'est « la première année de mon entrée dans le monde », écrira-t-elle en 1814 : elle compose alors, outre un drame, Sophie ou les Sentiments secrets, les Lettres sur le caractère et les écrits de J.-J. Rousseau, publiées en 1788. En juillet 1787, elle met au monde Gustavine, qui meurt l'année suivante. Elle touche de près aux événements politiques par la société influente qu elle rassemble dans son salon de la rue du Bac (Sieyès, Condorcet, Tal-leyrand à qui elle est liée) et par son père qui, au terme des palinodies de Louis XVI, est rappelé d'exil à Paris, où il reçoit un accueil triomphal (juillet

1789). Elle écrit alors : « J’avais touché aux bornes du bonheur possible. » Dès lors est engagé le processus du « malheureux vagabondage » qui va donner le profil de sa tumultueuse existence, partagée entre Paris et la Suisse, l'Allemagne, l'Italie, et finalement la Russie et l'Angleterre. À Paris où, favorable à la Révolution, elle espère des institutions qui se mettent en place l'établissement d'un système modéré, son activité la désigne comme cible aux attaques conjointes des royalistes et des Jacobins, d'autant que ses tentatives pour soutenir la carrière de ses amis (Talleyrand, Narbonne, Constant) contribuent à la poser en intrigante. Elle échappe aux massacres de Septembre et se réfugie à Coppet, puis à Rolle, et rejoint, à Juniper Hall dans le Surrey, le petit cercle des Talleyrand, Lally-Tollendall, Narbonne (janvier à mai 1793). Rentrée en Suisse, elle se lie au comte de Ribbing — l'un des conjurés qui ont mis fin aux jours de Gustave III de Suède — et organise le sauvetage de plusieurs de ses amis, inquiétés par le gouvernement révolutionnaire. En septembre 1793, elle publie des Réflexions sur le procès de la Reine; elle y dénonce les crimes de la Terreur (« Vous gouvernez par la mort »), et s'adresse aux « Femmes de tous les pays, de toutes les classes de la société », dans un appel en faveur d'une figure exemplaire de femme calomniée. Elle rencontre l'année suivante Benjamin Constant, et c'est ensemble qu'ils se rendent à Paris en février 1795 ; elle publie alors les Réflexions sur la paix, où elle plaide pour le retour à la paix civile et la cessation des hostilités avec l'étranger en échange de la reconnaissance de la République, ainsi qu'un Recueil de morceaux détachés qui comprend l'Essai sur les fictions : elle tente d'y déterminer les règles de l'invention romanesque en la subordonnant à l'« imitation du vrai » (« C'est le vrai qui est l'empreinte divine »). Constatant que « l'amour est l'objet principal des romans ». mais qu'il « n'exerce son influence que sur la jeunesse », elle veut les ouvrir aux passions jusque-là négligées, leur finalité

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« 1789).

Elle écrit alors : « J'avais touché aux bornes du bonheur poss ible .

» Dès lors est e n gagé le processus du « mal­ heureux v agabonda ge >> qui va donner le profil de sa tumultueuse existence, partagée entre Paris et la Suisse, l'Alle­ magne, l'Italie, et finalement la Russie et l'A nglete rre .

À P ari s où, favorable à la Révolution, elle espère des institutions qui se mettent en place l'établissement d'un système modéré, son activit.è la désigne comme cible aux attaques conjointes des royalistes et des Jac ob in s, d'autant que ses tentatives pour soutenir l a carrière de ses amis (Talleyran d, Narbonne, Constant) contribuent à la poser en intrigante.

Elle échappe aux massacres de Septembre et se réf ugi e à Coppet, puis à Rolle, et rejoint, à Junip er Hall dans le Surrey, le petit cercle des Talleyrand, Lally-Tollendall, Narbonne (janvier à mai 1793).

Rentrée en Suisse, elle se lie au comte de Ribbing -l'un des conjurés qui on t mis fin aux jours de Gustave rn de Suède -et organise le sauvetage de plusieurs de ses amis, inquiét.ès par le gouvernement révolu­ tionnaire.

En septembre 1793, elle publie des Réflexions sur le procès de la R eine; elle y dénonce les crimes de la Terreur ( « Vous gouvernez par la mort>>), et s"adresse aux « Femmes de tous les pays, de tou tes les classes de la société >>, dan s un appel en faveur d'une figure exemplaire de femme calomniée.

Elle rencontre l'année suivante Benja­ min Constan t, et c'est ensemble qu'ils se rendent à Paris en févri er 1 795 ; elle publie alors les Réflexions sur la paix, où elle plaide pour Je retour à la paix civile et la cessation des hostilités avec l'étranger en échange de la reconnais­ sance de la Rép ubliq u e, ainsi qu'un Recueil de morceaux detachés qui com prend l'Essai sur les fictions : elle tente d'y déterminer les règles de l'invention romanesque en la subordon­ nant à l'« imitation du vrai >> (. »

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