Structure des Contemplations d'Hugo
Publié le 28/10/2022
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Structure des Contemplations d'Hugo
Les Contemplations est un recueil de poèmes, écrit par Victor Hugo, publié en 1856.
Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres.
La plupart de ces poèmes ont été écrits entre 1841 et 1855, mais les poèmes les plus
anciens de ce recueil datent de 1830.
Les Contemplations est un recueil du souvenir, de
l’amour, de la joie mais aussi de la mort, du deuil et même d'une certaine foi mystique.
Le
souvenir, surtout, y prend une place prépondérante, puisque Victor Hugo y expérimente le
genre de l'autobiographie versifiée.
Ce recueil est également un hommage à sa
fille Léopoldine Hugo, morte noyée dans la Seine à Villequier.
Le livre s'organise en deux parties, respectivement intitulées Autrefois et Aujourd'hui,
comprenant chacune trois chapitres.
Autrefois (1830 - 1843)
o I.
Aurore : (29 poèmes) C'est le livre de la jeunesse évoquant les souvenirs
de collège du poète, ses premiers émois amoureux et ses premières luttes
littéraires.
o II.
L'âme en fleur : (28 poèmes) C'est le livre des amours, constitué de
poèmes évoquant les premiers temps de son union avec Juliette Drouet.
o III.
Les luttes et les rêves : (30 poèmes) C'est le livre de la pitié et le
premier pas vers la considération de la misère du monde.
Aujourd'hui (1843 - 1855)
o IV.
Pauca Meae : (17 poèmes) C'est le livre du deuil où le poète tente
d'établir une forme de communication avec sa fille malgré la mort.
o V.
En marche : (26 poèmes) C'est le livre de l'énergie retrouvée où le poète
expatrié va chercher de nouvelles raisons de vivre dans la méditation.
o VI.
Au bord de l'infini : (26 poèmes) C'est le livre des certitudes.
Il y règne
une ambiance fantastique et surnaturelle, traversée de spectres, d'anges et
d'esprits qui apportent des révélations au poète.
L'angoisse alterne encore
avec l'espérance mais c'est finalement l'espérance qui l'emporte.
À celle qui est restée en France : Épilogue composé de huit sections.
Il est dédié
à Léopoldine Hugo, la fille du poète morte noyée dans la Seine, qui occupe une place
centrale dans ce recueil.
À première vue, le recueil semble organisé selon un ordre chronologique.
Mais Victor
Hugo a faussé la date d'écriture de certains de ses poèmes.
Il faut en déduire que l'ordre choisi
est plus psychologique qu'historique.
Le recueil des Contemplations dans sa première partie prolonge le lyrisme des œuvres
antérieures comme Les Rayons et les ombres mais il est aussi une rupture avec ce lyrisme,
annonçant une poésie plus sombre.
Les Contemplations constituent une œuvre majeure qui
correspond à une seconde naissance poétique de Victor Hugo...
Selon les mots de l’auteur, le recueil Les Contemplations se présente comme « les
mémoires d’une âme ».
Lyrisme
Hugo est l’auteur romantique qui, sans doute, nie avec le plus de panache la formule de Pascal
(pensant à Montaigne), « le moi est haïssable ».
Le « je » du poète s’exprime de poème en
1
poème et il est la condition du lyrisme.
Tel Orphée qui descend dans le monde des ombres,
Hugo décrit une catabase (en grec ancien, la descente aux enfers).
L’écriture poétique se
fonde sur ce « je » qui descend, qui cherche l’être disparu et qui, au terme du voyage, revient
persuadé que le dialogue aura lieu.
En phase avec lui-même, le « je » hugolien n’est pas « un
autre ».
Il est massif, conscient de son bonheur passé, de sa douleur présente, et de son désir
de continuer à écrire entre nuit et clarté.
Le lyrisme se construit aussi à la faveur des
références constantes à la nature.
Le vocabulaire des sentiments et des affects est servi par la
puissance évocatrice des nombreuses modalités exclamatives qui apparentent les poèmes à
des prières.
Elégie
Le quatrième livre s’inscrit dans un cadre élégiaque, puisque la seconde partie,
« Aujourd’hui », succède fatalement à la première, « Autrefois », et que désormais tout n’est
que regret.
La force du recueil tient au contraste entre les deux volets du diptyque et à la
conscience de la perte que le lecteur peut éprouver grâce à cette esthétique des contraires.
La parole élégiaque s’organise donc autour du contrepoint que forme ce qui était et ce qui ne
sera plus jamais.
La fatalité - l’anagké en grec ancien -, est un des grands thèmes hugoliens,
et, certain de sa force et de son génie, Hugo met en scène sa volonté de continuer à écrire, en
dépit de ce qui est irrémédiablement perdu.
Car c’est la perte, la tragédie de l’absence, qui
confère toute leur force à la mélancolie et à la déréliction du présent.
Nature
En digne romantique, Hugo, tel Lamartine ou Chateaubriand et déjà en son temps JeanJacques Rousseau, convoque la nature et s’entretient avec elle.
Outre que d’être le reflet
magnifique de la création, elle est une complice, un refuge, un temple propice au
recueillement et à la méditation.
On peut se confier à elle, lui dire notre peine, et lui demander
de se souvenir.
Elle est une forme d’éternité - n’en déplaise à Baudelaire - et puisque les
printemps reviennent toujours, il se pourrait qu’elle entretienne quelque rapport symbolique
avec la résurrection.
Mort
Elle est le moteur de l’écriture après avoir failli l’empêcher.
Mais Hugo pouvait-il cesser
d’écrire ? L’amour paternel et la mort - déclinaison du couple bien connu, ErosThanatos, - structurent en profondeur....
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