Sylvie Analyse

Introduction Le livre Les filles du feu est un recueil de nouvelles et de vieilles chansons, écrit par Gérard de Nerval et paru en 1854. Gérard de Nerval est né en 1808, au milieu du courant du Romantisme, et il s'est suicidé en 1855 à l'âge de 47 ans. Dans ses dernières années, de Nerval luttait fortement contre la mélancolie et la folie. Surtout la mort de sa mère quand il avait seulement deux ans a fortement façonnée sa vie car il s'est mis en quête de l'origine de sa mère et de souvenirs d'elle. C'est pourquoi le Valois, la mémoire et les femmes sont des sujets importants dans ses livres, surtout dans le recueil Les filles du feu. L'histoire du Sylvie, par exemple, dont le sous-titre est « Souvenirs du Valois «, joue dans la région du Valois. Ainsi, Nerval décrit souvent les environnements ou présente des vieilles chansons du Valois. Le décor et la nature servent aussi comme déclencheur de mémoires. Un autre sujet central sont les femmes, souvent dans un sens mythique car elles sont présentées comme des Chimères. Dans le recueil, il s'agit de « cinq figures de femmes mystérieuses et envoûtantes « dont une est Sylvie. Dans l'histoire Sylvie, Nerval « efface les distances chronologiques en parvenant à transcender le temps «. Souvent, à cause de la création poétique, le lecteur ne sait plus dans quel niveau temporel il se trouve car l'histoire agit de mémoires différentes d'un narrateur à la première personne. Celui rencontre une actrice qui ressemble à une fille de sa jeunesse et qui ainsi suscite plusieurs mémoires dans la tête du narrateur. C'est pourquoi il décide à retourner immédiatement au Valois pour retrouver les deux femmes de son passé, surtout Sylvie, une amie de son adolescence. Dans l'histoire, la quête de la réalité, qui est souvent difficile à séparer des mémoires et du rêve, est profondément liée à la quête de l'amour du narrateur. C'est pourquoi c'est très important d'analyser la création poétique des différents niveaux temporels et d'examiner la relation entre les mémoires, les trois femmes et le présent actuel. Le temps Les différents niveaux temporels L'histoire de Sylvie se compose de plusieurs plans temporels qui sont difficiles à séparer l'un de l'autre. Le temps alterne constamment dans les chapitres pour rendre méconnaissable les différences dans la chronologie et pour transcender le temps. Le narrateur plonge souvent, issu d'une sorte de présent supposé, dans les mémoires qui sont écrits au même temps comme le point de départ. Cette création poétique donne au récit une sorte d'intemporalité comme dans un rêve car une grande partie de l'histoire, nonobstant au quel niveau temporel, est écrite dans l'imparfait. C'est-à-dire que le début, point de départ pour plonger dans les souvenirs, est déjà écrit dans l'imparfait. Ainsi, l'imparfait se transforme en une sorte d'un faux présent. Dans le troisième chapitre, avant le départ de Paris, le temps alterne entre l'imparfait et le présent ce qui montre aussi ce faux présent: Quelle heure est-il? Je n'avais pas de montre. A cause de mémoires qui sont suscitées par l'actrice et par un titre d'un journal, le narrateur décide de quitter Paris à minuit pour Loisy, le village de son enfance. Ces quatre heures de voyage sont racontées dans quatre chapitres regorgés de souvenirs de son passé. Les souvenirs sont arrangés en sens dissymétrique car Adrienne est traitée dans un seul chapitre pendant que trois chapitres concernent Sylvie. La première mémoire de l'enfance entre ces trois, le moment quand le narrateur rencontre Adrienne, est principalement écrit en imparfait qui sert comme temps de description et pour décrire des actes indémodables. L'emploi de cette forme de temps montre que le narrateur encore sent la magie de ce moment-là. Il y a aussi des instances dans le chapitre où le passé simple est utilisé, ce qui permet à opposer la rencontre avec Adrienne au reste de la scène (Adrienne se trouva placée seule avec moi au milieu du cercle). Ainsi, le passé simple, comme changement de temps, accentue le rencontre et met sa signification en relief. <...