Devoir de Philosophie

Synthèse générale sur Zola: AUX SOURCES DU NATURALISME

Publié le 12/01/2015

Extrait du document

zola
L'HÉRÉDITÉ Mais les milieux, qu'ils soient lieux ou sociétés, ne peuvent que sélec-tionner, selon le modèle darwinien, les combinaisons fortuites de l'hérédité dont Le Docteur Pascal expose le système. Mêlant le mythe de la Genèse à la « science commençante » de la génétique, Zola fait de l'arbre généa¬logique des Rougon-Macquart un véritable Arbre de la Connaissance. Combinatoire de l'hérédité, l'arbre est en même temps combinatoire de la genèse romanesque : « les branches étalées, subdivisées, alignaient cinq rangées de larges feuilles ; et chaque feuille portait un nom, contenait, d'une écriture fine, une biographie, un cas héréditaire ». L'arbre fonctionne ainsi comme un modèle totalisant « sans un trou », comme « une expé¬rience de cabinet, un problème posé et résolu au tableau noir », exposant la logique du vivant. Sur le tronc de la Vie, deux branches maîtresses d'abord se séparent, celle de « l'innéité produisant de rares innovations, celle de « l'hérédité produisant la ressemblance. Celle-ci peut être « directe », « indirecte », « en retour » ou « par influence », selon qu'elle vient des parents eux-mêmes, des collatéraux, des ancêtres éloignés ou d'un amant qui aurait « imprégné » la mère avant la conception. L'hérédité directe, à son tour, se ramifie par le jeu des « élections » (celle du père ou de la mère) et des « mélanges » aux multiples branchioles, L'ARBRE GÉNÉALOGIQUE Ainsi l'arbre généalogique des Rougon-Macquart redouble l'arbre logique de la vie dont l'arbre littéraire d'Émile Zola explore toutes les com¬binaisons, selon leur probabilité, en fonction du moment et des milieux. Il y aura dans l'arbre « de l'histoire pure [...] des études sociales, de simples études humaines, [...] de la fantaisie, [...] l'envolée de l'imagination hors du réel [...], du vulgaire et du sublime, des fleurs, la boue, les san¬glots, les rires, le torrent même de la vie charriant sans fin l'humanité ».
zola

« passions, sur les faits sociaux comme le chimiste et le physicien opèrent sur les corps bruts, comme le physiologiste opère sur les corps vivants "· Il dressera ainsi une sorte de "procès verbal,, de l'expérience, se gar­ dant de juger, dégageant les lois en faisant mouvoir ses personnages pour montrer ce que "telle passion, agissant dans tel milieu et dans telles circonstances, produit au point de vue de l'individu et de la société"· Dans cette problématique, le romancier disparaît au profit du " savant ,, et le roman devient le laboratoire imaginaire des sciences humaines bal­ butiantes, relayant les études des sociologues, des hygiénistes et des aliénistes sur les " classes dangereuses ,, , les prostituées ou les assas­ sins, et sur la névrose ordinaire des femmes.

N'oublions pas que Charcot commence à publier ses Leçons sur /es maladies du système nerveux en 1872 et que Le Traité de l'hérédité naturelle de Lucas (1847) accrédite l'idée que "le système nerveux,, dérive" de la femme'" que" les mala­ dies mentales viennent surtout des mères"· POSITIVISME ET LITTÉRATURE Cet effort pour introduire le positivisme dans la littérature avait été inau­ guré par Taine.

Définissant le critique comme le "naturaliste de l'âme", il tentait d'expliquer les productions de !'écrivain par la" race", le" milieu", le" moment"· Dès 1866, dans Mes Haines, Zola trouvait en lui un maître: la méthode qui expliquait le caractère des écrivains et de leurs œuvres pouvait bien expliquer la conduite de l'individu.

Les admirations littéraires du romancier vont donc à ceux qui ont ouvert la voie du réalisme clinique : pour l'auteur de Thérèse Raquin, Balzac a déjà appliqué la méthode expérimentale dans l'étude des ravages de la passion amoureuse du baron Hulot (La Cousine Bette), Flaubert a donné à l'art la précision des sciences physiques et manié le scalpel pour mettre à nu le cœur d'Emma Bovary comme Michelet a écrit dans L'Amour et La Femme un chapitre d'" histoire naturelle", "une étude médicale de l'amour"· Il ne s'agit plus d'analyser, comme Stendhal, "la mécanique de l'âme séparée du corps", mais bien des êtres de " nerfs et de sang ", comme les Goncourt.

14. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles