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TAINE (Hippolyte Adolphe)

Publié le 19/05/2019

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TAINE (Hippolyte Adolphe), philosophe, critique et historien français (Vou-ziers 1828-Paris 1893). Issu de petite bourgeoisie de province — son père était avoué —, il est marqué par l'éducation d'une mère très pieuse, et surtout par la personnalité de son grand-père maternel, amateur de philosophie, admirateur des encyclopédistes et de Condillac. Il évoquera plus tard avec un certain lyrisme ses courses par les forêts arden-naises, où, en compagnie de son père, il découvre une nature vivante et dominée par l'eau, qui façonne son imaginaire d'homme du Nord. La mort de son père

 

l'arrache, lorsqu'il a 13 ans, aux rythmes de la vie provinciale : d'abord élève à Vouziers, puis pensionnaire à Rethel, il est alors envoyé à l'institution Mathé, à Paris (1841). Ll y fait la connaissance de Prévost-Paradol, ainsi que d'Émile Planat, à qui il devra son ouverture au monde de l'art. Il tirera de ces années de collège la matière d'un roman autobiographique, qui restera inachevé : Étienne Mayran. Années de maturation et, déjà, de tentative de rationalisation de son expérience intellectuelle. Latiniste, helléniste, il se passionne pour Platon et se découvre un paganisme d'antiquisant : en 1849, il se dépeint comme « véritablement grec et ancien ». En octobre 1848, il est reçu premier à l'École normale, où Prévost-Paradol le rejoint l'année suivante. Il a pour maître Vacherot. Outre la philosophie, qui constitue le pivot de ses intérêts (« Je veux être philosophe », écrit-il alors), il approfondit sa culture historique et scientifique : période d'intense travail où projets et esquisses se succèdent : il s'enthousiasme pour Guizot (« Ce fut comme une révélation »), tra vaille sur VEsthétique de Hegel, met en chantier une théorie de la perception, s’intéresse à l'Athènes de Périclès, à Xénophon, aux origines du christianisme, à la civilisation des Hébreux. Il lit Geoffroy Saint-Hilaire, Cuvier, Bur-dach, ébauche les linéaments d'une doctrine : il assigne à toute civilisation un fait central qu'il reconnaît dans la religion. Mais il aspire à découvrir une méthode : il faut mettre au jour « la loi de développement des systèmes » et, pour cela, étayer ses démonstrations par des faits significatifs et précis (« découvrir l’essence de l'universel sous le particulier ») ; c'est dans cet esprit qu'il travaille Aristote. La science complète lui parait requérir la mise au point d'une langue de signes, à la façon de Condillac. Au sortir de l'École, il est convaincu de la possibilité d'une « zoologie de l'esprit humain ». Cependant, sa carrière universitaire s'annonce mal : il échoue à l'agrégation, au scandale de ses condisciples qui voient déjà en lui un maître. Suppléant en philosophie à Nevers, il est

« déplacé à Poitiers (1852), puis menacé d'une 6' à Besançon.

Son sujet de thèse (sur les sensations) pour le doctorat en philosophie n'est pas non plus agréé.

Son exil provincial, amèrement ressenti ( « Notre histoire est celle de J.

Sorel au séminaire »), ne le paralyse pourtant pas, il s'enferme dans son travail; c'est l'époque des grandes lectures hégé· liennes : il voit dans le philosophe allemand un « Spinoza agrandi par Aris · tote >>.

Parallèlement, il amasse des matériaux pour un Mémoire sur la connaissance, auquel il travaille jus­ qu'en 1856, et qui, profondément rema­ nié, aboutira finalement au texte De l'intelligence.

Lassé par les tracasseries de la bureaucratie impériale, il demande sa mise en congé.

En octobre 1852, il est de retour à Paris ; il a 24 ans, jouit d'une petite rente, et donne quelques leçons particulières.

Il se détermine à présenter une thèse sur La Fontaine en vue du doctorat littéraire, qu'il passe avec suc· cès en mai 1853 ; il est vrai que le sens de sa tentative reste inaperçu du jury : le La Fontaine est en fait une ; il dénonce son vice majeur qui est de , et Cousin ne vise qu'à >).À ces derniers, à Maine de Biran, à Jouffroy, il oppose les encyclopédistes.

Cependant, son intérêt se tourne vers la littérature et la critique : en 1855, il a écrit une étude sur Macaulay, et une autre sur Shakespeare.

Il va bientôt se rendre en Angleterre (1858), où il séjournera à plusieurs reprises (1860, 1861, 1862, 1871) et dont l'individualisme et le pragmatisme le séduisent : « atermoie· ments, transactions et compromis >> - c'est en ces termes qu'il condense une sagesse politique dont l'influence sur lui se fera sans cesse grandissante.

Les études anglaises couvrent la période 1855-1864 (date de publication de l'His­ toire de la littérature anglaise) ; il consa­ cre des textes -dans la Revue des débats, la Revue des Deux Mondes, la Revue nationale - à Dickens, à la comédie anglaise sous les derniers Stuarts, et surtout à Macaulay (qui représente pour lui un intermédiaire entre l'esprit latin et l'esprit germani­ que), Carlyle (>), Stuart Mill (>.

Cependant l'Empire, qui l'avait inquiété à ses débuts, fait appel à lui dans sa phase libérale : en 1 863, il est nommé examinateur à l'École militaire de Saint-Cyr, et succède à Viollet-le-Duc à l'École des beaux-arts l'année sui-. »

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