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THÈME DE RÉFLEXION: la publicité, une influence rationnalisée.

Publié le 04/11/2016

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Pourquoi avoir peur de l'influence? C'est une force qui ne dépend pas de nous, elle jaillit de nous comme la vie même; et, d'autre part, elle n'asservit pas les autres, bien au contraire : elle les libère.

 

D'abord elle ne s'exerce pas de façon mécanique comme un rouage qui engrène sur un autre. Elle se joue de personne à personne, elle est concrète; elle est organique, c'est une fonction vitale. Quelle erreur de croire que quiconque n'a subi aucune influence sera plus original! Au contraire, l'originalité des autres est la chaîne sur laquelle chacun trame la sienne propre. Nous sommes un peu ce que furent nos parents, nos amis, nos maîtres, avec quelque chose de plus; mais ce que nous avons ajouté n'est point parti de rien. Il a d'abord fallu que nous reflétions ceux que nous aimions. L'enfant élevé dans une institution publique a peut-être plus de mal à constituer sa personnalité que celui qui vit dans sa famille, et là encore l'enfant unique a plus de peine que s'il avait des frères et des sœurs. Ce qui serait grave, évidemment, c'est que l'enfant n'ait qu'un seul maître, tel l'Émile de Rousseau. Le malheureux risquerait de n'être qu'un pantin, une chose entre les mains d'un précepteur omniprésent et obsédant.

Jean Onimus, L’enseignement des Lettres et la vie.

La loi du marché, fondée sur 1 ’offre et la demande, est un principe d’échange : le client demande au producteur ce dont il a besoin. Le rôle de la publicité est, en fait, moins d’orienter la demande (c’est-à-dire de faciliter le choix de 1 ’acheteur) que de créer le désir : ainsi s’inverse le schéma économique selon la

« mène relève vraiment du vital : on songe à la plant e tirant de la terre les sucs qui lui sont nécessair es.

Encor e faut-il qu'elle dispose d'une terre, et plus cette terre sera riche plus elle en profitera.

En ré alit é, devant l'inf luenc e, au lieu de subir , les adole scents nor­ maux au con traire agissent.

Le travail intér ieur qui se déclenche alor s peut être d'une violenc e et d'une ardeur inte nses : il n'y a rien de passif dans le travai l spir ituel.

Au reste il n'y aurait rien de plus na ïf que de pr étendr e « préser ver des influenc es ».

La vie de l'espr it, comme toute vie, est une aventur e, et les risque s pour elle sont par­ tout; à chaq ue instant le piège, le scandale peuvent la happer , la ret enir en prison, parfoi:; pour toujour s.

Cer tes la vie n'est pas neutr e! Le mal s'y étale de nos jours cyn iquement comme si les hom mes voulaient au plus tôt souiller des regar ds dont l'inno cence leur pèse.

Ce qui doit nous rassur er c'est que, dans une certaine me sur e, on ne se laisse aller qu'aux influenc es aux quel les on était dé jà prépar é.

Dans un être sai n, les influ ences mor bides ne passent pas : il n' est pas conduc teur .

On mérite, au fond, les influenc es qu'on subit; elles sont la conséquence de tout un trava il antér ieur.

Plus on s'élève, plus on décou vre de haut es réfé rences et récipr o­ que ment : la facu lté d'admir ation, c'est -à-d ire l'ouv ertur e de l'âme, est au ni veau de la vie spirituelle.

L' influenc e nous échappe donc à to us égards : nous n'en sommes point les maîtres et nous ne pouvons ni la sup primer ni la diriger à co up sûr .

Nous sommes dans le domaine de la vie ; il faut lui faire confiance.

Si l'on rationalise l'influ ence, on aboutit à la propa gande.

Cela consiste à transformer l'influence naturelle en technique et à en appliquer méthodiquement les procédés.

Changer la pen sée en choses, en slogans, la bonne foi en un systè me de truquages bien mis au point et effi caces, changer enfin le respect des conscienc es en viol des consciences, tel est le bou lever sement qu'introduit dans le jeu libre et natu rel des influenc es l'emploi d'une technique ration­ nelle.

Nous sommes sortis de la liber té pour entrer dans le dressage.

Nous avons aband onné le resp ect des autres pour le mépr is, nous ne formons plus des hommes mais des esclaves.

De l'influe nce à la propaga nde il y a le passag e, per pétu el dans le monde moderne, de la vie à la mor t, de la natu re à la technique, du resp ect de l'homme à la manipu lation de l'homme, bref de l'hu manisme à la barbar ie.

Cer tes la propa gande est infinim ent efficace parce que c'est de l'in­ fl uence scientifiq uement élaborée.

Dans un monde où l'effic acité prime tout, seule peut nous protéger contr e cette tentation l'influenc e vivant e de l'hum anisme dont le propr e est de donner à l'esprit le goût de la liberté.

Jean Onimus, L'ens eignement des Lettres et la vie.

Vous ferez de ce texte un résumé ou une analyse.

Indiq uez nette­ ment en tête de votr e copie, par le mot Résumé ou Anal yse, la na ture de votr e choix.

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