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THOMAS Antoine-Léonard (vie et oeuvre)

Publié le 08/11/2018

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THOMAS Antoine-Léonard (1732-1785). Poète, né à Clermont-Ferrand, il renonça, malgré les désirs de sa mère, à une carrière d'avocat pour accepter une modeste chaire de sixième et de cinquième au collège de Beauvais, à Paris, qu'il sera contraint de quitter pour raison de santé. Attiré depuis l'adolescence par les lettres, il rédigea, lors du désastre de Lisbonne, un Mémoire sur les causes des tremblements de terre (1757), auquel l'Académie de Rouen décerna un accessit. En 1759, son poème en quatre chants, Jumonville, plut au public par le choix d'un sujet d'actualité : l'assassinat par les Anglais d'un jeune officier français en Amérique. II publia divers éloges, qui firent, en 1773, l'objet d'un recueil auquel s'ajoutaient deux volumes intitulés Essai sur les éloges ou l'Histoire de la littérature et de l'éloquence appliquées à ce genre d'o u vrage, analyse diachronique de l'éloquence, de sa finalité et du ton à employer. Cinq de ces éloges, couronnés par l'Académie française, assurèrent sa réputation de chantre de la vertu, de la gloire et du progrès de l'humanité : l'Éloge du maréchal comte de Saxe (1759), l'Éloge de Henri-François d'Aguesseau, chancelier de France (1760), l'Éloge de René Duguay-Trouin, lieutenant général des armées navales (1761), qui se slôt sur une critique à peine voilée du gouvernemeqt, l'Eloge de M. de Béthune, duc de Sully (1763), et l Eloge de Descartes (1765). L'Éloge de Louis, dauphin de France (1766) se distingue des précédents par un style plus concis et une émotion plus sincère; pourtant, Thomas courut le risque d'être emprisonné pour avoir écrit une satire indirecte contre le régime. Son meilleur éloge, 1' Eloge de Marc Aurèle (1770), l'emporte par le naturel et la clarté d'un style élégant. Entre-temps, Thomas s'essaya, avec un certain bonheur, à d'autres formes poétiques, avec une Épître au peuple (1760) et une Ode sur le temps (1762) où il exposait avec délicatesse toute sa piété filiale :

Ô temps, suspends ton vol, respecte ma jeunesse! Que ma mère, longtemps témoin de ma tendresse, Reçoive mes tributs de respect et d'amour.

Diderot regrette que Thomas ait manqué d'enthousiasme dans son Essai sur les femmes ( 1772) et ignoré qu'elles peuvent être \"«belles comme les séraphins de Klopstock, terribles comme les diables de Milton\". A la mort de sa bienfaitrice, Mme Geoffrin, Thomas rédigea un hommage émouvant A la mémoire de Mme g*** (1777).

« ton, Thomas projette d'éc rire une grande épopée sur le Cz ar Pie rre !er, mais il n'e n donna que quelques chants, qui ne furent guère prisés.

Néanmoins il y renou vela un thème mythologique traditionnel : son héros descend aux enfers pour être initié aux vérité s interdite s à autrui, avant de retourner ensuite à son entrep rise civilisa trice.

La nouvea uté de sa poésie est d'aboutir à une vision « fant astique à mi-chemin de la rêverie scientifique et de la myt hologie chrétienne » (J.

Gillet) , et qui n'est pas sans évoq uer parfois certai ns vers hugolien s.

BIBL IOGRAPHIE Essa i sur le car actèr e, les mœur s et l'esp rit des femmes dans les différ ents siècles, éd.

Colette Michael, Genève, Slatkine, 19 87.

À consulter : J.

Gillet, «Thomas et les révélations de la Ter re >>, dans le Pa radis perdu dans la littéra ture fr anç aise, de Vo ltair e à Ch ateaub riand, Klincksieck, 1975.

C.

LAVIGNE. »

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