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TRENET Charles (vie et oeuvre)

Publié le 08/11/2018

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TRENET Charles. Né à Narbonne dans une famille bourgeoise aisée et cultivée, il a fait revivre les lieux de son enfance (Narbonne, Béziers, Perpignan, La Nouvelle — ce pays des « oiseaux blancs et des roseaux mouillés ») dans ses chansons et dans le livre qu’il a écrit avec sa mère (Mes jeunes années, 1978). En 1930, Trenet s’installe à Paris, s’initie au cinéma avec Jacques de Baroncelli, rencontre Max Jacob, élabore ses premières chansons. Il crée avec Johnny Hess, en 1933, un numéro de duettistes : admirateurs de Mireille et de Jean Nohain, ils mettent à la mode le style « swing troubadour » et collégien {Fleur bleue, 1937). En 1936, c’est le triomphe de Y'a d’là joie, que crée Maurice Chevalier au Casino de Paris. Plusieurs films-chansons : Je chante, en 1937, dont l’air principal deviendra un véritable «indicatif», la Route enchantée (1938) ou encore la Romance de Paris (1941) lancent le mythe du « fou chantant », qui désormais se produit seul, « hirsute, écarlate, l’œil large ouvert et couleur de bille, le chapeau mou à la renverse formant auréole » (Cocteau). Le chanteur se fait aussi romancier, avec Dodo manières (1940) que suivront la Bonne Planète (1949), Un noir éblouissant (1965) et Pierre, Juliette et l'autoroute (1983).

 

Les chansons de Trenet jouissent aujourd’hui d’un prestige international, et son influence sur la chanson française est unanimement reconnue. Les années 1960 méprisèrent quelque peu cet optimiste, apparemment indifférent aux bouleversements du monde, et qui continuait à chanter les fleurs, le ciel bleu, les rêves jolis de vagabond. Mais depuis, on s’est de nouveau montré sensible à ce clin d’œil où se mêlent humour et émotion, à cette « espèce de mal de vivre qui transparaît entre chaque vers alors qu’il s’exprime avec une totale joie de vivre » (Henri Tachan), jusqu’à l’album de 1992 : Mon cœur s'envole. Exubérant, drôle et pathétique sur scène, Trenet reste pudique : il ne donne la parole qu’à une créature littéraire qui, dans un univers aérien et fluide, assume la responsabilité de ses confessions, de ses mensonges poétiques. Il dit tout de lui et pourtant reste hermétique (cf. Une noix, 1947).

 

Charles Trenet est un troubadour, son art réalise l’équilibre fragile d’une histoire, d’une mélodie et d’un rythme. Avec la nostalgie du temps qui passe (la Made-lon, 1960), son enfance est omniprésente dans son œuvre, avec ses joies, ses angoisses et ses fantasmes; la Folle Complainte (1945), si prisée aujourd’hui, nous révèle qu’elle ne fut point innocente. L’influence de Max Jacob ou de Cocteau est évidente dans plus d’un texte (la Java du diable, 1955), et l’on est proche parfois du surréalisme avec l’insolite, voire l’inquiétant qui se glisse dans les chansons les plus douces (Mam'zelle Clio, 1939) ou les plus endiablées (Tout est au duc, 1936). Les mélodies ont souvent le charme des rengaines

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