un personnage médiocre ne peut-t-il pas être un héros d’une telle oeuvre?
Publié le 05/09/2018
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demi-caractères, des ébauches de vertus et de vices, des amours irrésolus, des haines mitigées, des amitiés tremblotantes, des doctrines variables, des fidélités qui ont leur hausse et leur baisse, des opinions qui s'évaporent; laissez-nous rêver que parfois ont paru des hommes plus forts et plus grands, qui furent des bons ou des méchants plus résolus; cela fait du bien. »
Le héros de roman a donc généralement des caractéristiques hors du commun, faisant de lui un être à part. Cependant, des romanciers ont mis en scène des héros médiocres et par leur talent d'écrivain et l'histoire racontée ont su faire de ces personnages ternes des héros reconnus. En effet ,le personnage médiocre peut permettre au lecteur d'avoir un « double » facilitant l'identification et par là même permettre à celui-ci d'avoir un regard critique sur sa propre existence par un effet miroir, ou bien constituer le principe même de mouvements littéraires par sa capacité à représenter le monde d'une manière objective ou à axer la focalisation du lecteur, par sa négation, sur un autre élément du récit. Mais malgré cela, l'écrivain qui a pour but la lecture de son roman, va chercher à sortir son lecteur du contexte auquel il est habitué en mettant en scène des personnages originaux par leurs histoires et/ ou leurs caractéristiques physiques et psychologiques.
«
conte sa vie de tous les jours, puisque la lecture est sensée être un moyen pour lui de pouvoir s’en échapper.
De
plus, les personnages se doivent de se distinguer par leur bravoure et leur courage, dans le sens où ils permettent
au lecteur de croire l’homme comme capable de tels exploits.
Ces caractéristiques peuvent nous ramener aux
romans de chevalerie tels Yvain le Chevalier au Lion de Chrétien de
Troyes, dans lequel celui-ci aida un lion qui se battait contre un serpent crachant des flammes gigantesques.
Il
tirera son nom de « Chevalier au Lion » de cet acte de bravoure.
La présence d’un tel héros donne une dimension
beaucoup plus charismatique au récit, ce qui ne manque pas en général de plaire au lecteur, qui se retrouve en
face d’homme sûrs d’eux et s’en trouve impressionné et passionné par ces destins hors du commun.
L’emploi de tels personnages semble incontournable pour donner un sens au roman, malgré tout, le héros peut
aussi être un personnage médiocre.
L’adjectif « médiocre » est issu du latin « médius » qui signifie « au milieu de, moyen, sans éclat ».
A première
vue, l’adjectif médiocre ne peut pas être associé à un héros, étant donné que celui-ci se caractérise par sa
bravoure et sa capacité à accomplir des actes héroïques.
Pourtant, beaucoup de personnages principaux peuvent
être qualifiés de médiocres, banales, communs.
C’est une sorte de héros « par hasard » qui ne doit son qualificatif
de héros que par des circonstances exceptionnelles.
Prenons l’exemple du commissaire Brunetti héros de la série
de romans écrits pas Dona Leon.
Il y est question d’un simple commissaire de Venise amené à tenter de résoudre
des affaires criminelles, ce qu’il n’arrive à faire que par le biais du hasard.
Il n’est ni
brillant, ni particulièrement courageux et ne présente aucune des caractéristiques qui s’appliquent habituellement à
un héros classique.
L’emploi de tels personnages héroïques semble incontournable pour donner son sens au roman.
Mais pourtant a
Partir du XX e sicle, les auteurs vont chercher a peindre un monde réaliste.
Par exemple, Dans « Madame
Bovary » de Flaubert, le personnage principal, Emma, est un personnage médiocre, elle rêve d’une vie exaltante et
féérique, mais se retrouve marié a Charles Bovary qu’elle n’aime pas.
Flaubert, dans ce roman décrit donc des
« mœurs de province » à travers des personnages peu attachants, médiocres mais il arrive à hisser son héroïne
Emma au rang de mythe, en donnant une fin tragique à une femme simple qui cherchais le bonheur, il permet ainsi
à beaucoup de femmes de l‘époque de s‘identifier au personnage.
Ces auteurs réalistes, n’utilisent donc pas de
Héros possédant des facultés spéciales, car comme le dit Zola, grand auteur réaliste : « le premier homme qui
passe est un héros suffisant ».
Le personnage médiocre est utilisé pour donner un sens de réalité au lecteur, ainsi ce dernier se sent plus
concerné car il peut s’identifier au protagoniste, ou celui-ci peut lui faire penser à d’autres personnes qu’il connait.
Le Rouge et le Noir de Stendhal est un exemple de ce réalisme par
le personnage de Julien Sorel, personne normale pleine de rêves d’ascension sociale et de richesse.
Cette
mentalité correspond à son époque, le début du 17e siècle pendant lequel, après la réussite de Napoléon, tout le
monde se met à rêver de gravir des classes sociales… Julien Sorel est le personnage typique du genre
romantique.
Le personnage médiocre est donc plus proche du lecteur.
On peut retrouver dans des romans, des personnages proche de la contingence et de l‘absurde, qui ne possède
donc rien d’héroïque, et qui admette donc une certaines médiocrité comparé aux héros courageux et fort.
Par
exemple dans « L’Etranger » Albert Camus, met en scène un personnage qui illustre parfaitement l‘absurde, de
part son indifférence à tout ce qui l’entoure, à sa mère, à sa femme qui l’aime en un mot, il s’agit d’une personne.
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