UNE PAUVRE DEMEURE
Publié le 16/05/2011
Extrait du document
La nuit était venue quand ils arrivèrent au village d'Itylima. De petits sentiers séparaient les palissades ; les toits des paillotes se touchaient presque. Bien qu'il fît sombre, ils purent voir des enfants nus au ventre bedonnant courir çà et là dans les ruelles, quelques chiens maladifs aboyer, trottant sur des pattes qui se dérobaient à chacun de leurs pas. Les villageois accroupis saluaient les arrivants à leur passage. Une vieille les reçut à l'entrée d'un défilé entre les cases et les mena dans un appentis de branchages. C'était là que demeurait la mère d'Itylima : une unique pièce, qui servait de salle commune et de cuisine durant les heures de pluie. Une bûche se consumait au centre, la fumée piquait les yeux. Habitués à la demi-obscurité, ils pouvaient apercevoir des récipients de toutes dimensions, des calebasses en désordre encombrant la pièce. Le lit, composé de lattes liées par des lanières, était posé sur quatre pieds fourchus, enfoncés dans le sol. Des peaux séchées servaient de matelas et de couvertures. Le dépôt de fumée sur les planches de la toiture semblait une épaisse couche de peinture. La mère d'Itylima était une femme prématurément vieillie et dont le dur travail des rizières avait buriné le corps. Elle n'avait rien, mais insista pour qu'ils fussent ses hôtes.
D'après Sembène OUSMANE.
QUESTIONS
1° En vous appuyant sur des exemples, dites quelles impressions vous laissent ce village, cette demeure, et la mère d'Itylima. 2° Expliquez les mots et expressions suivants : un appentis de branchages; une femme prématurément vieillie; buriner. 3° Analysez les propositions de la phrase : « Bien qu'il fît... chacun de leurs pas «. 4° Nature et fonction des mots : enfants; mère; dont (en italique dans le texte).
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