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Une vision relative de la monstruosité

Publié le 23/01/2014

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Une vision relative de la monstruosité marine Introduction : La notion de monstre Dès la lecture de l'intitulé, une interrogation naturelle surgit: Qu'est-ce qu'un monstre? Le thème en traitera abondamment, et il convient donc d'en donner une première définition. Comme l'écrivait déjà Voltaire dans son Dictionnaire philosophique, en 1764, « il est plus difficile que l'on ne pense de définir les monstres ».En effet les tentatives de définition de la monstruosité ont pour la plupart avorté, ou sont restées incomplètes car confrontées à la frontière invisible entre le réel et l'imaginaire. Dans l'Antiquité le mot monstranum désignait un phénomène qui était montré dans les foires et les cirques. Ce que l'on exhibe sort necessarement du commun, du « normal ». On en déduit que le monstre est l'être par exellence qui défie les normes et se distingue de son environnement par des caractéristiques physiques, morales ou intellectuelles différentes (on a d'ailleurs souvent tendance à reconnaître un monstre par ses caractéristiques physique, ce qui est un tort, comme nous le verrons en étudiant Moby Dick ). « Qu'est-ce qu'un monstre? » revient alors à définir la normalité;cette normalité a toujours évoluée en fonction des époques, des mentalités et des individus (comme nous l'étudieront ultérieurement). Cette première définition est confirmée par l'approche d'Aristote* (384-322 av.ère) dans La génération des animaux : « Le monstre est un phénomène qui va à l'encontre de la généralité mais pas à l'encontre de la nature envisagée dans sa totalitée. »; ici est en effet abordé un aspect fort interressant de la monstruosité: le monstre s'insère dans l'Univers biologique, et fait partie de la réalité quotidienne ( au Moyen Age par exemple).Le monstre est donc alors ...

« I- des sirènes Les sirènes inspirent depuis l'antiquité.

D'abord mi-femmes mi-oiseaux, elles deviennent mi-femmes mi-poissons suite à leur défaite contre Ulysse, ce qui leur coûtera leurs ailes et les plongera dans les eaux .

Elles habitent sur une île, ont un chant mélodieux, un visage de femme, mais les griffes et les ailes d’un oiseau.

Et Ulysse a su leur résister.

Honorius d’Autun développe ensuite cet exemple.

La mer, c’est le monde.

L’île, la joie terrestre.

Ulysse incarne le sage.

Les trois sirènes qui endorment les marins avec leurs voix sont les trois tentations qui affaiblissent l’homme devant le péché et l’entraînent dans un sommeil mortel.

Celle qui chante est la cupidité.

Celle qui joue du cor, l’arrogance.

Celle qui pince les cordes de la lyre, la luxure.

Elles offrent des visages de femmes car rien ne détourne plus de l’esprit de Dieu que l’amour.

Elles ont des ailes car leur aspiration au monde est changeante.

Enfin, leurs griffes entraînent les hommes vers des supplices infernaux.

De ce plaisir, de cette débauche, la sirène devient le symbole matériel.

Dans ce rôle, elle fait figure d’avertissement dans les églises et les cloîtres.

D’un côté une sirène tire un homme hors d’une embarcation.

Le message est clair : ceux qui naviguent dans les eaux du péché sont séduits par de lascives sirènes.

A l’opposé figure l’autre volet de l’alternative : le mariage.

Homme et femme, main dans la main, arborent un regard chaste. ¹Cette formule provient du roman latin de l'Alexandréide, où l'on trouve : « ...incidis in Scyllam cupiers vitare Charybdin », mais a été ancrée dans la langue française grâce à Jean de la Fontaine avec sa fable La Vieille et les deux servantes. Parfois, on peut voir encore les sirènes un poisson à la main.

Elles sont aussi munies d’un peigne et d’un miroir.

Le peigne et le miroir sont à l’époque les attributs de la prostituée. Mais l’origine du peigne n’est pas claire pour autant.

Il se pourrait que la sirène ait, de par sa mauvaise réputation, hérité des attributs de Vénus : le peigne et le miroir.

Ainsi, là encore, on observe une évolution dans la représentation iconographique de la sirène, représentation qui accentue les liens que la sirène entretient avec la mort mais aussi avec la séduction.

On sait qu'il existe un équivalent masculin des sirènes: les tritons.

Ces derniers sont bienveillants; on notera la volonté de créer un pont, un passage entre le réel, la partie humaine de l'être et le monde imaginaire représenté par la queue de poisson, ou les ailes . II.

Charybde et Scylla La mythologie grecque nous donne de bons exemples de monstre marins: Charybde ( Χάρυϐδις ) et Scylla ( Σκύλλα ).

En effet, ces dernières apparaissent dans l' Odyssée d'Homère: Ulysse rentre de la guerre de Troie qui lui aura coûté près de dix ans de sa vie; son voyage, long périple, fournit le thème de l' Odyssée .

Il aura lors de ce voyage maritime ponctué de haltes, à passer par le détroit que l'on identifiera comme étant celui de Messine, et où l'attendent de part et d'autre de la passe, les deux monstres que nous venons de citer.

Charybde est un gouffre immense et engloutit trois fois par jour, d'énormes paquets d'eau, attirant les navires, les rejetant dans un terrifiant rugissement.

Scylla, de l'autre côté du détroit, est une créature surnaturelle qui possède douze pieds, et six têtes juchées au bout d'un long cou sinueux; autour de sa taille jaillissaient des têtes de chien, qui aboyaient.

Elle habitait une. »

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