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Valéry et les valeurs (commentaire)

Publié le 04/11/2016

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Valéry voudrait que soient conservées les valeurs d’attente, de patience, de lenteur, de sérénité, qu’il affirme essentielles à l’éclosion de l’œuvre créée comme à la fusion d’une personnalité.
Il voudrait « qu’entre l’homme de jadis et celui d’aujourd’hui, tout lien ne soit pas coupé ». Ainsi l’homme reprendrait « contact avec les réalités éternelles à commencer par lui-même ».

VALÉRY, Regards sur le monde actuel, avant-propos, première édition : juin 1931, seconde édition en 1945.

Toute la terre habitable a été de nos jours reconnue, relevée, partagée, entre des nations.

« l'application du savoir (l'âge adulte), du rejet (la vieillesse).

Le savoir organise la séparation des mondes : d'un côté, l'univers des connaissances, de l'autre, la " vie réelle "· Et à chaque coupure nouvelle, s'éloignent davantage les libertés.

En même temps, le savoir actuel parvient mal à former sans conformer.

Conformer à un modèle d'homme qui jongle avec les équations et se blesse avec un marteau, qui sait tout lire, tout dire, et peu fabriquer.

Un savoir de chiffres et de sigles, donnant à l'homme le moyen de communiquer avec la machine, et non avec les bommes.

Le savoir soumet aussi à la hiérarchie, dans un univers de « sacbants » rangés en bastilles redoutables par ordre de discipline, de durée d'études, de " mérite "• selon un ordonnan­ cement qui apprend à chacun son rang, condamnant les uns au triomphe et les autres, la majorité, à l'échec.

Les sciences même partagent cette double puissance : escla­ vage et libération.

Certes, elles forment un appui solide dans le combat pour les libertés.

Toute libération est lutte contre la méconnaissance.

Les sciences sont recherche, enseignement, production de solutions.

Elles facilitent nos travaux et nos jours, clarifient notre monde, aident à guérir la maladie et à lutter contre la mort.

Elles sont une conquête progressive sur la nécessité.

Il est donc bors de question de les délaisser, ces sciences pour lesquelles nos pères ont lutté, et qui, contre­ pouvoir d'une société d'ignorance, portent une grande partie de nos espoirs.

Mais ( ••.

) elles préparent aussi de plus en plus des instruments de domination et de destruction qui mettent en péril nos libertés.

Physique nucléaire, mais aussi informatique, biologie, génétique, psychiatrie, voire mathématiques, participent à cette menace.

Notre espace est en danger.

Notre histoire est en danger.

Et l'angoisse née de ces risques est aussi un moyen d'asservir les peuples et de réduire les libertés.

Ce constat d'un savoir, d'une science aux fonctions contradic­ toires, à la fois instruments de domination et facteurs d'émanci­ pation, sur quoi débouche-t- il? Sur une évidence.

Sur une mise en garde.

Sur une espérance.

A l'évidence, la détention et l'utilisation du savoir sont, comme telles, une source de pouvoir.

D'où l'importance politique essen­ tielle des questions de l'éducation et de l'informatique.

De même, les sciences produisent un ordre, constituent une puissance, for-. »

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