VANEIGEM Raoul : sa vie et son oeuvre
Publié le 11/11/2018
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VANEIGEM Raoul (né en 1934). On peut supposer que Vaneigem répugnerait à préciser où et quand il est né et à rappeler qu’il fut belge. Non par coquetterie ou cabotinage. Simplement l’auteur du Traité du savoir-vivre à l'usage des jeunes générations ( 1967) est de ceux qui ne situent pas leur curriculum vitae au niveau de ces prosaïques « contingences »! Il n’a pas été pour rien le prophète de mai 68, et cette révolutionnaire effusion printanière lui doit sans doute plus que 1789 ne dut à Rousseau, Voltaire et Diderot.
Le Traité..., c’est un peu la Saison en enfer d’un jeune homme qui croit encore au paradis, un paradis rouge sans doute mais qui ne devrait plus rien aux « paradis socialistes » où, de Moscou à Berlin, de Sofia à La Havane, de Belgrade à Pékin, le socialisme s’est perverti, la révolution s’est perdue, la liberté est tombée en ruine.
«
Vaneigem
restera, avec Guy Debord, la voix du mou
vement situationniste, qui, durant une bonne dizaine
d'années, a incarné avec le plus de cohérence et de talent
l'esprit libertaire rvoir LETTRISME].
Le Traité ...
se réfère
plus à Rimbaud qu'à Marx, à Kafka qu'à Lénine, à
Lowry qu'à Engels.
On y déclare la guerre à toutes les
dictatures, et en particulier à celles qui écrasent l'esprit,
bâillonnent la parole, censurent les mœurs.
Avec une
allègre outrecuidance et une impertinence stylée, Vanei
gem se souvient, comme Kafka, que le capitalisme n'est
pas seulement un état du monde mais un état d'âme ...
Il
pourfend tout ce qui nous rend moroses, tout ce qui
aliène et asservit notre vie quotidienne, tout ce qui fait
du travail une pseudo-nécessité.
La leçon de Paul Lafar
gue (le Droit à la paresse) a été entendue!
Dans le Livre des plaisirs ( 1979), Vaneigem, désor
mais coupé des utopies politiciennes, revenu des illu
sions chimériques, découvre après Saint-Just que le bon
heur pourrait bien être !
Il dénonce le mercantilisme patelin des belles âmes.
Il
formule, dans la jubilation des mots, un gai savoir.
Aux
contraintes répressives, aux impératifs catégoriques, aux
lois - qui som, comme chacun sait, faites par les triste
- il lance un défi acharné, mais un défi heureux.
Il
donne à voir combien, dans notre quotidienneté, nous
sommes amputés, mutilés, infirmes.
Nous mangeons
notre propre cadavre.
Notre salut sera la transgression,
notre sagesse une volupté d'être que nous avons, depuis
longtemps, perdue (voir aussi Lettre de Staline à ses
enfants enfin réconciliés, 1992).
B!BLIOGRAPHŒ Lire aussi les textes de l'auteur éparpillés dans Internationale
siwarionniste /958-1969 (Champ libre.
1975).
publiés sous le
pseudonyme de RATGEB.
De la grève sauvage à l'autogestion
générali.çée (U.G.E., 1974).
sous le pseudonyme de J.-F.
DuPUIS,
Histoire désinvolte du surréalisme (Neuville, P.
Vermont.
1977).
P.
MERTENS.
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