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VAUTRIN (Jean Herman, dit Jean)

Publié le 20/05/2019

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VAUTRIN (Jean Herman, dit Jean), metteur en scène et écrivain français (Pagny-sur-Moselle 1933). Cinéaste, il est tour à tour l'assistant de R. Rosselini, J. Rivette et V. Minelli, puis abandonne la mise en scène après avoir réalisé notamment Adieu l'ami (1967), Jejf (1968) et l'Œuf (1971). En 1973, cet ancien enseignant de français à Bombay (1955-1957) fait paraître À bulletins rouges, première intrusion de la banlieue dans le roman noir français. Avec Billy-Ze-Kick (1974), il poursuit la peinture de marginaux psychopathes sur fond d'« achélèmes », en utilisant les procédés d'écriture chers à R. Queneau. Avouant des relations littéraires plus ou moins lointaines avec Céline, E. Cald-well, N. Mailer et W. Faulkner, Vautrin voit dans le roman noir « le meilleur vecteur pour parler de la civilisation actuelle », cocktail de violence nocturne, de ville sale, d'automobile, d'argent, d'armes de musique et d'amour (Mister Love, 1977 ; Bloody Mary, 1979 ; Groom, 1980). Ce faisant, et tout en s'affirmant un des chefs de file du néopolar français, il continue une certaine tradition américaine : le héros de Canicule (1982) est d'ailleurs le fils d'un flic du 87e district d'Isola, celui précisément de l'inspecteur Carella dans les récits d'Ed MacBain. Son univers de cruauté est souvent le heu d'expériences dramatiques dont font les frais des enfants, qu'ils soient débiles ou surdoués : en témoignent les nouvelles de Patchwork (1983) ou de Baby Boom (1985).

« VAUTRIN Jean, pseudonyme de Jean Herman (né en 1933).

Jean Herman, après des études à l'I.D.H.E.C., devient lecteur de littérature française au Wilson College de Bombay, écrit la version française de Pather Panchali de Satyajit Ray, rédige des articles pour les Cahiers du Cinéma.

Assistant de R.

Rossellini, de V.

Minelli puis de J.

Rivette, il tourne des courts et longs métrages; il réalise Actua-Tilt (Grand prix du festival de Tours, 1960) et la Quille (Prix du festival de Venise, 1961).

Inspiré parR.

Queneau, S.

Japrisot, P.

Cheney, il écrit et réalise plusieurs films et feuilletons télévisés : le Dimanche de la vie (1965), Adieu l'ami (1967), Rendez-vous dans les ténèbres (1973).

Après 1974, Jean Herman renonce à son en donnant des ordres à Billy-ze-Kick, le tueur des jeunes mariées imaginé par son père, un petit policier qui aime lui conter des histoires.

Après Zulie-Berthe (Billy-ze-Kick, 1974) voici Haïm, le héros de Groom (1980), qui parce qu'>.

Hippo le schizophrène ne communiquait qu'avec les enfants; Haïm Bronstein, lui, refuse d'avoir plus de 12 ans.

Claquemuré dans «sa maison-ventre >>, le jeune homme au pied bot voyage dans sa tête et rédige son journal : assumant tous les qu'il se joue à lui-même, il raconte sa vie de groom à l'hôtel Algonquin et ce11e de ses étranges occupants, mais il révèle aussi ses violences, ses angoisses et ses crimes.

Voici encore Chim, alias Aniello Della Croce, gangster en Amérique, dans Canicule (1982); et Benjamin, 1' enfant le plus dou­ loureux, autistique > dans la Vie Ripolin (1986), œuvre qui vire au poème tragique, aux bleus au cœur et à la confession-cri.

En 1989, Un grand pas vers le Bon Dieu est couronné par le Prix Goncourt.

La quête de 1' enfance est donc omniprésente dans les romans de Vautrin comme dans ses nouvelles: Patch­ work, 1983, Baby Boom, 1985, petits chefs-d'œuvre de cruauté.

Mais cette obsession se dit toujours dans un langage truculent, réinventé, qui multiplie les anglicis­ mes et se plaît aux alliances inattendues de sons et de sens.

Si le verbe devient polisson, effronté, ce n'est jamais pour défier la morale mais seulement pour le plaisir du rire; s'il s'émiette, s'il grimace, s'il frappe, c'est pour dire la hantise du mutisme qui grève les domaines interdits ou les violences inavouées.

Quelle qu'elle soit, lyrique ou née de la cité >, la langue de Vautrin s'adapte parfaitement à la composition cinématographique de ses romans; et si, souvent, elle. »

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