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Victor Hugo: convoi de forçats dans les rues de Paris. commentaire composé

Publié le 04/11/2016

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Victor Hugo, dans cet extrait des Misérables, décrit le passage d'un convoi de forçats dans les rues de Paris.

 

Les hommes entassés sur les haquets 1 se laissaient cahoter en silence. Ils étaient livides du frisson du matin. Ils avaient tous des pantalons de toile et les pieds nus dans des sabots. Le reste du costume était à la fantaisie de la misère. Leurs accoutrements étaient hideusement disparates; rien n'est plus funèbre que l'arlequin des guenilles. Feutres défoncés, casquettes goudronnées, d'affreux bonnets de laine, et, près du bourgeon 2 l'habit noir crevé aux coudes; plusieurs avaient des chapeaux de femme; d'autres étaient coiffés d'un panier;

Le même procédé permet au narrateur de saisir le détail qui inversement s’élargit jusqu’au symbole; « on voyait... », « on distinguait... », « on apercevait... » : de plus en plus précise la vision du narrateur offre une triple image des forçats — virile (« les poitrines velues »), humaine (les tatouages ne sont-ils pas à leur manière des semblants d’affection ?), maladive (« les dartres et les rougeurs >>) — qui à sa façon donne une assez bonne idée de ces « misérables >> auxquels le roman emprunte son titre.

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« misérables, 1 'auteur indique lui-même : «Tant qu'il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compli­ quant d'une fatalit é humaine la destinée qui est divine ; [ ...

] en d'a utres termes, tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles .

)) Les misérables seront donc le regard compa­ tissant porté sur toutes les formes de 1 'humanité souffrante et dégradée, de cette humanité dont les forçats sont tout à la fois les symboles et les excl us.

e S 'attacher au vocabulaire dans ses moindres détails pour en justifier 1 'em ploi.

Relever les diverses gradations dans 1 'organisation du tableau : présentation des forçats, focalisation 1 de plus en plus précise, regard du narrateur à la fois neutre et subjectif.

� Ne pas chercher à rattacher ce passage à tout prix aux W' épisodes et aux personnages célèbres du roman que vous connaissez : on vous demande un commentaire précis sur un pass age préci s, non une somme encyclopédique sur Les misérables.

DEVOI R RÉ DIGÉ Voir passer des forçats était encore au x1xe siècle un « spec­ tacle n : le peuple s'at troupait et conspuait ceux que la société re je tait de son sein.

D'où, pour 1 'écrivain, la possibil ité de décrire 1 'h osti lité �e la foule en brossant une fresque vivante d'une popu­ lace assistant à ces modernes jeux du cirque .

Rien de tel ici : toute présence de la foule se réduit à un impersonnel - « on voyait ))- et au rire de quelques enfants indifférents à 1 'événement.

C' est que le narrateur a choisi de faire de ces « enchaînés )) les héros symboliq ues d'une humanité souffrante.

* * * Spectateur privilégié, le narrateur tente de conserver 1 'équili bre entre la vision objective du convoi et ses propres sentiments.

L' aspect neutre de la description est assuré par trois moyens syntaxiques : 1 'imparfait, temps par excellence de la descript ion; 1 .

On appelle focalisation le champ de vision plus ou moins élargi du na rrat eur.

121. »

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