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Victor HUGO, «Tout vient et passe» (on vit , on parle)

Publié le 17/01/2022

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* En 1856, Victor Hugo a tout connu : la gloire littéraire et politique, le bonheur familial, la passion avec Juliette Drouet, mais aussi la trahison de ses proches, la déception de la révolution de 1848 et du coup d'Etat de 1851, l'exil, et surtout la terrible épreuve de la mort de sa fille Léopoldine. * Le Livre IV des Contemplations, « Pauca meae « (« un peu de moi »), est consacré à Léopoldine, la fille aînée de Hugo morte noyée à dix-neuf ans. Dix ans après le drame, le poète peut enfin trouver les mots pour exprimer sa douleur, sa révolte contre un Dieu qui a permis cette injustice, puis sa résignation. * Or, moins de trois ans après Léopoldine, la fille de Juliette Drouet, la compagne de V. Hugo, est morte à son tour. Ce poème qui lui est consacré trouve tout naturellement place dans le recueil.

« remplacement impropre de « nous ».* Pour qui connaît Hugo, le texte peut passer pour une autobiographie.

Le poète décrit donc la vie de l'homme,c'est-à-dire de chacun de nous, lecteurs.* Les références personnelles sont imprécises.

Rien ne permet de distinguer cet homme d'un autre : une mère, unefille ; aucun métier précis ; certes, quelques allusions lisibles pour qui connaît Hugo, au décès de Claire Pradier.* Même la formule finale « en revenant du cimetière » a été écourtée ; la première version mentionnée « de Saint-Mandé ».Ainsi la dédicace s'élargit : on revient toujours d'un cimetière.2/ L'absurdité des activités* Si les scènes du début ont le charme de ce qui est saisi sur le vif, l'absence de coordination logique leur ôte toutsens.* Au contraire, ces activités font l'objet de contrastes parfois très forts : « On aime/ on est aimé », traduitl'harmonie dans la réciprocité au début, pour céder la place à l'opposition à la fin : « faible et fort », « petit et grand», « vient et passe », « deuil, fête,arrive, recule ».* On pourrait résumer dans le vers 15 la petitesse de l'homme : « veut/prend » traduit les limites de la volontéhumaine devant le « sort », c'est-à-dire la vie.* Les contrastes s'accentuent à la fin dans une structure plus nettement binaire.3/ La formule conclusive* Le dernier vers tombe comme un couperet.* L'absence de verbe, les voyelles ouvertes « a, o, on, en »traduisent la béance de trou que vient de voir le poète au cimetière.* La mort nous coupe dans notre élan, brise une vise dans sonactivité, comme celle de la jeune fille qu'on vient d'enterrer. III/ La méditation : vanitas vanitatum 1/ La mort de l'être aimé renvoie à sa propre mort* Les circonstances éclairent sur la démarche de la méditation, démarche qui est celle de tout être humain : au-delà du chagrin, le deuil invite à une méditation sur la condition humaine.* Par la situation du poème dans le livre IV des Contemplations, Hugo associe les deux jeunes mortes, mais aussi lui-même et toute l'humanité dans ce sort commun : la condition mortelle de l'homme.* Le poème prend alors sa dimension universelle.2/ La mort est une défaite* La suractivité de la vie est brusquement interrompue par le dernier vers.* Il rend dérisoire notre agitation.* Pourtant, le vers 19 insiste sur la lutte, qui est pour Hugo une définition de la vie : ainsi commence un des poèmesdes Châtiments, qui précèdent immédiatement la publication desContemplations : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ».* Ne peut-on voir une autre présentation du mythe de Sisyphe par lequel Albert Camus exprimera l'absurdité de lacondition humaine ?.* Ce vers confère au poème un registre pathétique en concluant sur ladéfaite de l'homme.3/ La mort est le vide* La mort est le vide spatial et le vide sonore : « vaste, silence ».* Donc absence de communication : on ne peut plus dialoguer.* La phrase nominale nous met en face de ce trou béant.* Par contraste, et rétrospectivement, elle souligne le vide de la vie.* On peut s'étonner de l'absence de références religieuses.* Durant ces années, Hugo a médité, a lu la Bible, et a pu accorder sarévolte devant le mal avec sa foi en Dieu.* Par ailleurs, les lectures mentionnées sont celles des poètes racontant des aventures « métaphysiques » : Virgileet Dante ont tous deux écrit sur la « descente aux Enfers », lieux effrayants, certes, mais peuplés d'hommes et dedivinités.* Le néant décrit ici est d'autant plus inquiétant. Conclusion * Ce poème une donc une véritable méditation, ou plutôt une Contemplation.* Devant le mystère de la vie, le poète s'interroge.* La pensée part de l'observation, de la narration pour gagnerL'ampleur de la méditation sur le sens de la vie.* V.

Hugo réfléchit sur le sens de sa vie.* Il fait le bilan d'une existence pleine et réussie, d'un homme prisdans le tourbillon des succès, pour conclure brutalement par le. »

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