Victor HUGO, «Tout vient et passe» (on vit , on parle)
Publié le 17/01/2022
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remplacement impropre de « nous ».* Pour qui connaît Hugo, le texte peut passer pour une autobiographie.
Le poète décrit donc la vie de l'homme,c'est-à-dire de chacun de nous, lecteurs.* Les références personnelles sont imprécises.
Rien ne permet de distinguer cet homme d'un autre : une mère, unefille ; aucun métier précis ; certes, quelques allusions lisibles pour qui connaît Hugo, au décès de Claire Pradier.* Même la formule finale « en revenant du cimetière » a été écourtée ; la première version mentionnée « de Saint-Mandé ».Ainsi la dédicace s'élargit : on revient toujours d'un cimetière.2/ L'absurdité des activités* Si les scènes du début ont le charme de ce qui est saisi sur le vif, l'absence de coordination logique leur ôte toutsens.* Au contraire, ces activités font l'objet de contrastes parfois très forts : « On aime/ on est aimé », traduitl'harmonie dans la réciprocité au début, pour céder la place à l'opposition à la fin : « faible et fort », « petit et grand», « vient et passe », « deuil, fête,arrive, recule ».* On pourrait résumer dans le vers 15 la petitesse de l'homme : « veut/prend » traduit les limites de la volontéhumaine devant le « sort », c'est-à-dire la vie.* Les contrastes s'accentuent à la fin dans une structure plus nettement binaire.3/ La formule conclusive* Le dernier vers tombe comme un couperet.* L'absence de verbe, les voyelles ouvertes « a, o, on, en »traduisent la béance de trou que vient de voir le poète au cimetière.* La mort nous coupe dans notre élan, brise une vise dans sonactivité, comme celle de la jeune fille qu'on vient d'enterrer.
III/ La méditation : vanitas vanitatum
1/ La mort de l'être aimé renvoie à sa propre mort* Les circonstances éclairent sur la démarche de la méditation, démarche qui est celle de tout être humain : au-delà du chagrin, le deuil invite à une méditation sur la condition humaine.* Par la situation du poème dans le livre IV des Contemplations, Hugo associe les deux jeunes mortes, mais aussi lui-même et toute l'humanité dans ce sort commun : la condition mortelle de l'homme.* Le poème prend alors sa dimension universelle.2/ La mort est une défaite* La suractivité de la vie est brusquement interrompue par le dernier vers.* Il rend dérisoire notre agitation.* Pourtant, le vers 19 insiste sur la lutte, qui est pour Hugo une définition de la vie : ainsi commence un des poèmesdes Châtiments, qui précèdent immédiatement la publication desContemplations : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ».* Ne peut-on voir une autre présentation du mythe de Sisyphe par lequel Albert Camus exprimera l'absurdité de lacondition humaine ?.* Ce vers confère au poème un registre pathétique en concluant sur ladéfaite de l'homme.3/ La mort est le vide* La mort est le vide spatial et le vide sonore : « vaste, silence ».* Donc absence de communication : on ne peut plus dialoguer.* La phrase nominale nous met en face de ce trou béant.* Par contraste, et rétrospectivement, elle souligne le vide de la vie.* On peut s'étonner de l'absence de références religieuses.* Durant ces années, Hugo a médité, a lu la Bible, et a pu accorder sarévolte devant le mal avec sa foi en Dieu.* Par ailleurs, les lectures mentionnées sont celles des poètes racontant des aventures « métaphysiques » : Virgileet Dante ont tous deux écrit sur la « descente aux Enfers », lieux effrayants, certes, mais peuplés d'hommes et dedivinités.* Le néant décrit ici est d'autant plus inquiétant.
Conclusion
* Ce poème une donc une véritable méditation, ou plutôt une Contemplation.* Devant le mystère de la vie, le poète s'interroge.* La pensée part de l'observation, de la narration pour gagnerL'ampleur de la méditation sur le sens de la vie.* V.
Hugo réfléchit sur le sens de sa vie.* Il fait le bilan d'une existence pleine et réussie, d'un homme prisdans le tourbillon des succès, pour conclure brutalement par le.
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