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Vie de Rimbaud: poésie et silence

Publié le 20/09/2018

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rimbaud

Le début de l’année 1872 est une période d'incertitude. Rimbaud regagne Charleville, puis revient à Paris où il vit de manière précaire dans le Quartier Latin. En juillet, il décide Verlaine à quitter avec lui la capitale et à se rendre à Bruxelles, puis en septembre à Londres, où ils vont séjourner ensemble dix mois, avec des interruptions. Ils y sont accueillis par des exilés, des anciens Communards à qui leur couple ne plaît pas toujours.

 

En 1872, la poésie en vers de Rimbaud s'est remarquablement modifiée. Il a évolué vers des formes plus ténues, plus brèves, qui prennent parfois l'aspect de romances et de chansons, tout en étant presque insaisissables. Peut-être leur aurait-il donné le titre d'Études néantes. La postérité a choisi de les intituler \"Derniers vers\", ou « Vers nouveaux et chansons ». Il semble qu'au moment où Verlaine écrivait ses Romances sans paroles, Rimbaud se soit essayé de son côté à des « espèces de romances ». Ainsi les désignera-t-il en tout cas dans Une saison en enfer, quand il reviendra sur son passé récent, y compris son passé poétique.

 

Au printemps de 1873, alors qu'il séjourne dans la ferme de Roche, propriété de sa mère, proche de Charleville, il travaille à des textes en prose, des histoires, pour lesquelles il prévoit alors le titre de Livre nègre ou de Livre païen. C'est ce qui deviendra, à l'automne de la même année, Une saison en enfer, une plaquette d'une cinquantaine de pages qui est le seul livre publié par Rimbaud. Entretemps, un événement considérable et marquant a eu lieu : Verlaine et Rimbaud se sont séparés. Une querelle à Londres, suivie du départ furtif de Verlaine, au début du mois de juillet; une nouvelle querelle, toujours à Londres, où Verlaine, ivre, a tiré deux coups de revolver sur son compagnon, l'atteignant au poignet droit. Tels sont les premiers actes d'un drame que vont suivre la brève hospitalisation de Rimbaud, le long emprisonnement de Verlaine, et une ultime querelle à Stuttgart en février ou mars 1875.

L’ADOLESCENT PRODIGE

Rimbaud, poète, idéalise l’enfance beaucoup moins qu’on ne l’a dit. La série intitulée « Enfance », dans les Illuminations, commence par un mot beaucoup plus péjoratif que laudatif, « cette idole »• Et, en 1871, il avait écrit une série de longues strophes en vers, intitulée “ Les Poètes de sept ans ». Il y échappe à la surveillance austère d’une mère autoritaire dans des premiers jeux amoureux et dans des rêves d’espace dignes d’alimenter un « roman de la Prairie » comme ceux de Fenimore Cooper (1789-1851).

 

Né à Charleville, dans les Ardennes, le 20 octobre 1854, Arthur Rimbaud a en effet aspiré très tôt à échapper à un milieu étriqué où l’esprit de province, la dévotion, l’éducation même constituaient autant de carcans. Au Collège municipal de la ville, il était pourtant un élève doué, particulièrement brillant en français et en latin, quand la déclaration de guerre franco-prussienne, en juillet 1870, ouvrit une ère de drôles de vacances, — des vacances qui, pour Rimbaud, ne devaient plus conduire à aucune rentrée.

 

A cette date, il a déjà écrit des vers, d’une forme stricte mais d’une inspiration libre. Encouragé par son jeune professeur, Georges

rimbaud

« lzambard, il voudrait être publié, mais n'y parvient qu'à de très rares occasions.

Deux fugues successives, après lesquelles, à chaque fois, il trouve refuge à Douai dans la maison familiale d'lzambard, lui permettent de mettre au point, à l'automne de 1870, un recueil qui reste sans titre, et, en tant que tel, inédit.

L' ANNÉE DE LA COMMUNE L'échec de Napoléon Ill et son abdication, le 4 septembre 1870, ont été suivis par un retour encore confus à la République.

Les Prussiens vainqueurs occupent le territoire, en particulier Paris qui se révolte et forme le gouvernement indépendant de " la Commune " au printemps de 1871 .

Le gouvernement officiel de M.

Thi ers en vient à bout au terme de la Semaine Sanglante (21-28 mai 1871).

Rimb aud, commu nard de cœur sinon de fait, écrit alors deux lettres décisives, dites" Lettres du Voyant " (13 et 15 mai 1871).

Il y insère de no uveaux poèmes, très différents de ceux de l'année précédente par leur ton sarcast ique et abrupt.

Il vient de faire des expériences hardies et, dédaigneux de la bonne ornière, il s'avance dans l'inconnu par la voie d'un " dérèglement de tous les sens "• - mais d'un dérèglement volontaire et raisonné.

On peut supposer qu'il s' est adonné à l'alcool, aux stupéfiants, à l'homosexualité, peut-être même à la pros titution.

Ce seraient autant d'exerc ices de vie pour parve nir à une poésie plus intense.

Désireux de se faire conna ître et com prendre, il a écrit des lettres à Verlaine en les accompagnant de poèmes.

La réponse est lente à venir , mais le poète dont il avait admir é les Fêtes galantes l'accueille à Paris en septembre 1871 , le loge, l'entretient et le fait entrer dans les cercles de poètes (les Vilains Bonshommes, le Cercle Zutique).

L'adolescent surprend par sa beauté et aussi par celle de ses vers, quand il les lit en public.

On admire surtout " Le Bateau ivre "· Mais peut-être, comme lui, le jeune poète n'a-t-il rompu les amarres que pour devoir retrouver un jour la " flache •• (mare) ardennaise.. »

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