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Vieille ferme à la Toussaint - Emile Verhaeren, Toute la Flandre, Les plaines

Publié le 09/03/2011

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verhaeren

La ferme aux longs murs blancs, sous les grands arbres jaunes, Regarde avec les yeux de ses carreaux éteints. Tomber très lentement, en ce jour de Toussaint, Les feuillages fanés des frênes et des aunes. Elle songe et resonge à ceux qui sont ailleurs, Et qui, de père en fils, longuement s'éreintèrent, Du pied bêchant le sol, des mains fouillant la terre, A secouer la plaine à grands coups de labeur. Puis elle songe encor qu'elle est finie et seule, Et que ses murs épais et lourds, mais crevassés, Laissent filtrer la pluie et les brouillards tassés Même jusqu'au foyer où s'abrite l'aïeule. Elle regarde aux horizons bouder les bourgs; Des nuages compacts plombent le ciel de Flandre; Et tristement, et lourdement se font entendre Là-bas, des bonds de glas sautant de tour en tour. Et quand la chute en or des feuillages effleure, Larmes! ses murs flétris et ses pignons usés, La ferme croit sentir ses lointains trépassés Qui doucement se rapprochent d'elle, à cette heure, Et pleurent. Emile Verhaeren, Toute la Flandre, Les plaines (1911).

« Le sujet indique : Dans un commentaire composé que vous organiserez à votre gré, vous étudierez en particulier les procédés par lesquels l'auteur anime cette évocation (Lyon 1972). Question 3. Montrez la tristesse de ce climat de Flandre en commentant avec précision quelques termes caractéristiques. Question 4. La présence humaine de la ferme. ► Conseils : Commentez en particulier « brouillards tassés «, « nuages compacts «. Et trouvez d'autres termes chargés de signification. Quant à la question 4 elle est, sous un libellé différent, identique à la une : la ferme est comme une mère vaste et permanente qui accueille et protège en son sein la suite des générations. Elle compatit à leurs souffrances et s'afflige de les voir disparaître.

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