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VILLEDIEU Mme de, pseudonyme de Marie Catherine Desjardins : sa vie et son oeuvre

Publié le 12/11/2018

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VILLEDIEU Mme de, pseudonyme de Marie Catherine Desjardins (1639-1683). Mme de Villedieu est, avec Mlle de Scudéry, l’autre femme de lettres à succès du xviie siècle. Pensionnées l’une et l’autre pour leur activité littéraire personnelle — tardivement et modestement, il est vrai, en ce qui concerne Mme de Villedieu —, elles représentent parfaitement deux époques de la profession de romancière, comme le font si bien Corneille et Racine pour la tragédie. Si le nom de l’une a mieux franchi l’épreuve du temps, l’œuvre de l’autre est peut-être plus propre à reconquérir le public moderne.

 

Toutes les faveurs des Muses

 

La précocité et la variété des dons que Mlle Desjardins manifesta pour la littérature ont de quoi étonner. Aux alentours de ses vingt ans, elle se fit connaître comme poétesse, auteur dramatique, romancière. On sait peu de chose de son enfance et rien de sa formation. La protection des Rohan, au service desquels sa mère avait été, et le voisinage, à Paris, de Voiture ne suffisent pas à expliquer comment cette fille d'origine modeste, fille d’un prévôt de la maréchaussée du Maine, fut en mesure de briller par son esprit dès ses premiers essais. Elle y parvint surtout grâce à un talent d’une vigueur exceptionnelle. Dès 1658 paraît un sonnet d’elle, suivi, en 1660, de quinze poèmes et bientôt d'un recueil à son nom qui témoigne de la maturité de son art et de son expérience psychologique. Les accents élégiaques, l’authenticité des sentiments, l’harmonie de l’expression en sont remarquables. Le goût d’écrire des poèmes ne la quittera jamais. Quanti elle n’écrira plus que des romans, elle insérera de temps en temps une élégie dans la narration, ou une énigme, ou quelque autre pièce de bravoure. Ce mélange se trouve dans la première œuvre qu’elle publia en 1660, le Récit en vers et en prose de la farce des Précieuses, dont l’agrément la fit connaître.

 

Tentée par le théâtre, elle écrivit, sur un argument fourni par d'Aubignac, la tragi-comédie de Manlius Tor-quatus, représentée à l’Hôtel de Bourgogne en 1662. Corneille partit en guerre contre ce Manlius qui ne sacrifie pas son fils conformément à la donnée historique. D'Aubignac prit sa défense, il s’ensuivit une guerre de quatrains. Cependant M1,e Desjardins faisait jouer en 1663 une tragédie, Nitétis, histoire de la reine de Perse, épouse de Cambyse. En 1664, elle donna, à la troupe de Molière cette fois, une tragi-comédie, le Favori. « Mlle Desjardins écrit bien; ses vers sont partout également forts », louèrent les critiques. Elle publia aussi, en 1670, un recueil de sept Fables ou histoires allégoriques, dédié au roi. Transposé dans le domaine animal, on y trouve le monde des Contes de La Fontaine.

 

L'amour comme sujet et comme objet

 

Obtenant un succès de goût pour sa poésie, un succès d’estime pour son théâtre, Mllc Desjardins, qui signa Mmc de Villedieu à partir de 1669, rencontra l’engouement du public avec ses romans. Elle était manifestement née pour éprouver, pour observer et pour décrire les effets de l’amour. A dix-huit ans, elle avait rencontré, sous les traits d'Antoine Bouesset de Villedieu, capitaine d’infanterie, l’unique et tumultueuse passion qui se poursuivra jusqu’à la mort de Villedieu à la guerre, en 1667. Leur situation matrimoniale ambiguë a fait couler beaucoup d'encre. La réalité est à la fois complexe et sordide. Villedieu n’épousa pas Mllc Desjardins; elle était pauvre. Les années 1664 à 1667, au cours desquelles l’armée fut envoyée successivement en Provence, pour un embarquement en Barbarie, puis en Hollande, virent Marie Catherine suivre l’amant ingrat. Il se lièrent par une promesse de mariage qui autorisa M,le Desjardins à se faire appeler Mme de Villedieu. Cette promesse fut rompue d’un commun accord peu avant la mort du capitaine, qui épousa ailleurs. Avant son départ, il avait, pour se procurer quelque argent, vendu à Barbin les lettres reçues de cette femme renommée pour son esprit et son talent. 

« représentent parfaitement deux époques de la profession de romancière, comme le font si bien Corneille et Racine pour la tragédie.

Si le nom de l'une a mieux franchi l'épreuve du temps, l'œuvre de l'autre est peut-être plus propre à reconquérir le public moderne.

Toutes les faveurs des Muses La précocité et la variété des dons que M11• Desjardins manifesta pour la littérature ont de quoi étonner.

Aux alentours de ses vingt ans, elle se fit connaître comme poétesse, auteur dramatique, romancière.

On sait peu de chose de son enfance et rien de sa formation.

La protec­ tion des Rohan, au service desquels sa mère avait été, et le voisinage, à Paris, de Voiture ne suffisent pas à expli­ quer comment ceue fille d'origine modeste, fille d'un prévôt de la maréchaussée du Maine, fut en mesure de briller par son esprit dès ses premiers essais.

Elle y par­ vint surtout grâce à un talent d'une vigueur exception­ nelle.

Dès 1658 paraît un sonnet d'elle, suivi, en 1660, de quinze poèmes et bientôt d'un recueil à son nom qui témoigne de !;1 maturité de son art et de son expérience psychologique.

Les accents élégiaques, 1 'authenticité des sentiments, l''1armonie de l'expression en sont remar­ quables.

Le goût d'écrire des poèmes ne la quittera jamais.

Quand elle n'écrira plus que des romans, elle insérera de temps en temps une élégie dans la narration, ou une énigml!, ou quelque autre pièce de bravoure.

Ce mélange se trc•uve dans la première œuvre qu'elle publia en 1660, le Récit en vers et en prose de la farce des Précieuses, dont l'agrément la fit connaître.

Tentée par le théâtre, elle écrivit, sur un argument fourni par d'Aubignac, la tragi-comédie de Manlius Tor­ quatus, représentée à l'Hôtel de Bourgogne en 1662.

Corneille partit en guerre contre ce Manlius qui ne sacri­ fie pas son fils conformément à la donnée historique.

D'Aubignac prit sa défense, il s'ensuivit une guerre de quatrains.

Cependant M11• Desjardins faisait jouer en 1663 une tragédie, Nitétis, histoire de la reine de Perse, épouse de Cambyse.

En 1664, elle donna, à la troupe de Molière cette fois, une tragi-comédie, le Favori.

« M1 1e Desjardins écrit bien; ses vers sont partout également forts >>, louèrent les critiques.

Elle publia aussi, en 1670, un recueil de �ept Fables ou histoires allégoriques, dédié au roi.

Transposé dans le domaine animal, on y trouve le monde des Cvntes de La Fontaine.

L'amour comme sujet et comme objet Obtenant un succès de goût pour sa poésie, un succès d'estime pour son théâtre, M11• Desjardins, qui signa Mme: DE VILLEDIEU à partir de 1669, rencontra l'engouement du public ave.: ses romans.

Elle était manifestement née pour éprouver, pour observer et pour décrire les effets de l'amour.

A dix-huit ans, elle avait rencontré, sous les traits d'Antoine Bouesset de Villedieu, capitaine d'in­ fanterie, l'unique et tumultueuse passion qui se poursui­ vra jusqu'à la mort de Villedieu à la guerre, en 1667.

Leur situation matrimoniale ambiguë a fait couler beau­ coup d'encre.

La réalité est à la fois complexe et sordide.

Villedieu n'épousa pas M11• Desjardins; elle était pauvre.

Les années 1664 à 1667, au cours desquelles l'armée fut envoyée successivement en Provence, pour un embar­ quement en Barbarie, puis en Hollande, virent Marie Catherine suivre l'amant ingrat.

Il se lièrent par une promesse de mariage qui autorisa M11• Desjardins à se faire appeler Mme de Villedieu.

Cette promesse fut rom­ pue d'un commun accord peu avant la mort du capitaine, qui épousa ailleurs.

Avant son départ, il avait, pour se procurer quelque argent, vendu à Barbin les lettres reçues de cette femme renommée pour son esprit et son talent.

Elles parurent en 1668, contre le gré de leur auteur, qui les trouvait « trop tendres pour être exposées à d'autres yeux qu'à ceux de l'amour même».

Formant triptyque avec ces Lettres, on peut placer d'un côté le Portrait de l'illustre Justinien, portrait de Villedieu tracé par M110 Desjardins en 1660, et de l'autre son Portrait par elle-même, pour la Galerie des portraits de M118 de Montpensier; on a alors toute la matière psychologique qui enfantera le monde romanesque spécifique de M me de Villedieu.

Dans une première période, M11• Desjardins publie des romans qui, conservant le cadre mythique, les noms anti­ ques et les aventures dynastiques du roman héroïque, n'en introduisent pas moins un univers tout autre que celui de l'idéalisme sentimental de la période précédente des As trée et des Clélie.

Dans Alcidamie ( 1661 ), inspirée d'une aventure réelle de la famille des Rohan -qui se brouillèrent à cette occasion avec leur protégée -, der­ rière la lassante hyperbole des descriptions, le caractère conventionnel des personnages («l'illustre Théocrite», >), on trouve un jeu sentimental mené par l'instinct, entravé par la ruse et la tromperie.

On trouve aussi des poncifs romanesques qui se révéle­ ront, dans la suite de son œuvre, des motifs signifiants de première importance : la naissance illégitime et secrète, les travestis, le sanglier furieux.

Lisandre et Anaxandre ( 1663) sont de cette veine.

Carmente, malgré la date de parution (1668), appartient à cette inspiration où se mêlent le cadre traditionnel :. »

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