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VIRET Pierre : sa vie et son oeuvre

Publié le 13/11/2018

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VIRET Pierre (1511-1571). Écrivain et réformateur suisse d’expression française, il est issu d’une modeste famille d’artisans du village d’Orbe, dans le canton de Vaud. Il entreprend néanmoins des études, qu’il achève à Paris. C’est là qu’il fait la connaissance de Guillaume Farel, qui le convertit bientôt à la Réforme. Retourné en Suisse et prêchant à son tour les « nouvelletés », il recrute des prosélytes à Orbe, à Granson, à Payerne (1531). Il s’attache, à partir de 1536, à la réformation de l’Église de Lausanne, puis tente d’imposer aux habitants un régime de type théocratique, comparable à celui que Calvin établit dans les mêmes années à Genève. Mais, par suite de l’hostilité qui accueille ses projets, il doit quitter Lausanne pour Genève (1569). Il séjourne dans cette ville aux côtés de Calvin durant deux années, avant de se rendre en France, où il exerce son ministère au commencement des guerres civiles. Après avoir vécu à Lyon, Vienne et Orange, il se fixe dans le séjour moins périlleux d’Orthez, où l’a appelé Jeanne d’Albret. Il y enseigne jusqu’à sa mort la théologie, dans le collège que sa protectrice vient de fonder.

 

Polémiste et pédagogue, Pierre Viret a laissé une œuvre abondante, écrite dans une langue savoureuse qui n’exclut ni la verdeur ni la truculence.

« neuses œuvres en français, il apparaît un peu comme le vulgarisateur des idées de Calvin et de De Bèze.

A cet égard, il préfère au caractère monolithique du traité en bonne et due forme le dialogue à bâtons rompus, où le jeu des reparties et des contradictions anime l'aridité de la matière.

A être ainsi « devisées », les questions théologiques gagnent en couleur et en intérêt, comme en témoignent des ouvrages tels que la Vérité cachée devant cent ans, composée à six personnages (1544), le Dialo­ gue du désordre qui est à présent au monde (1 545), les Disputations chrétiennes touchant l'état des trépassés, faites par dialogues (1552), la Nécromancie papale ( 1553 ), etc.

Répugnant à l'abstraction, Viret pare de vêtements concrets les points les plus ardus de la contro­ verse anticatholique.

Par exemple il dresse, sur le modèle de celle de Ptolémée, une «cosmographie (ou géogra­ phie) infernale» pour tourner en ridicule les savantes constructions de la scolastique touchant la répartition des châtiments selon les différents cercles de l'Enfer (Disputations 1).

Afin d'établir en conclusion qu'« il n'y a pas de limites, de places et de territoires>> dans l'au­ delà, et que toutes ces divisions voulues par Dante et autres ne sont que« resveries de caphards »,il n'est pas de démonstration plus parlante que le voyage imaginaire dans ces lieux inexistants, mais combien pittoresques dans leur inanité.

Ces jeux et détours de Viret, qui se ramènent toujours à la stricte orthodoxie calviniste, lais­ sent transparaître néanmoins un pessimisme fondamental quant au temps présent.

Prêcheur des derniers temps, convaincu, comme nombre de ses contemporains, que le monde a tellement empiré depuis les origines qu'il est proche de sa fin, Viret guette avec passion les signes précurseurs de l'apocalypse finale.

Dans le Monde à l'empire et le Monde démoniacle (1561), l'édifice uni­ versel apparaît comme une ruine croulante, où se déchaî­ nent en un sabbat ultime diables noirs et diables blancs.

[Voir aussi SUISSE.

Littérature d'expression françaisel.

BfBLIOGRAPHlE L'Intérim/ail par dialogues, éd.

Guy R.

Mermier, Berne/New York, Lang, 1985.

A consulter.

-J.

B arnau d , Pierre Virer.

Sa vie el son œuvre.

Saint-Amans, 1911; R.D.

Linder, the Poli rica/ ldeas of Pierre Viret, Genève, Droz, 1964.

F.

LESTRINGANT 2640. »

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