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Vous commenterez l'extrait de Candide, de Voltaire: chapitre 3 - Les atrocités de la guerre

Publié le 29/08/2014

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Ainsi, derrière le récit voltairien, se laisse entendre une critique virulente de la guerre. Cette dénonciation n'est pas explicite puisque Voltaire ne recourt pas à la première personne et ne formule pas de jugement de valeur. Les moyens employés par le philosophe pour condamner la guerre sont donc détournés. Il uti­lise tout d'abord l'ironie, forme de dérision qui laisse entendre le contraire de ce qu'elle dit. Ainsi, la répétition de l'intensif «si «, qui produit une allitération en [s], un sifflement désagréable, donne l'impression d'une beauté fausse, trop parfaite pour ne pas dissimuler quelque chose. C'est donc un son persiflant qui introduit d'abord le doute dans l'esprit du lecteur. De plus, dans l'énumération de toutes les qualités esthétiques de la guerre, l'auteur mêle aux instruments de musique, qui contribuent à la beauté et à « l'harmonie« (1.2), « les canons« (1.2), dont le rôle est de transformer le champ de bataille en un véritable «enfer« (1. 3). Ce terme, relégué en fin de phrase, après une série d'hyperboles* mélioratives, anéantit tout ce qui a été avancé précédemment. Telle une bombe à retardement, il détruit l'image esthétisante de la guerre pour la ramener à la réalité : la guerre n'est 

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0 u glantes », l.

12; «égorgées>>, l.

12; «éventrées>>, l.

13; «cervelles>>, l.

15; «bras et jambes coupés>>, l.

15] évoquent la dislocation des corps meurtris et défigurés par les soldats.

La guerre n'est plus qu'une« boucherie héroïque>> [l.

71.

Le lec­ teur, spectateur comme Candide, ne peut que s'émouvoir de ce spectacle atroce.

Au registre* réaliste, s'ajoute donc un registre* pathétique.

Le champ lexical de la souffrance [«mourants>>, l.

10; «criblés de coups>>, l.

11 ; «égorgées>>, l.

12; «éventrées», l.

13] exhibe l'agonie douloureuse des habitants du village abare.

La gradation «vieillards, femmes, enfants>> montre que même les plus faibles ne sont pas épargnés.

Véritable massacre des innocents, la guerre est le théâtre des pires inhumanités.

En offrant au lecteur une peinture insoutenable et émouvante, Voltaire cherche à dénoncer l'atrocité des combats.

Ainsi, derrière le récit voltairien, se laisse entendre une critique virulente de la guerre.

Cette dénonciation n'est pas explicite puisque Voltaire ne recourt pas à la première personne et ne formule pas de jugement de valeur.

Les moyens employés par le philosophe pour condamner la guerre sont donc détournés.

Il uti­ lise tout d'abord l'ironie, forme de dérision qui laisse entendre le contraire de ce qu'elle dit.

Ainsi, la répétition de l'intensif« si», qui produit une allitération en [s].

un sifflement désagréable, donne l'impression d'une beauté fausse, trop parfaite pour ne pas dissimuler quelque chose.

C'est donc un son persiflant qui introduit d'abord le doute dans l'esprit du lecteur.

De plus, dans l'énumération de toutes les qualités esthétiques de la guerre, l'auteur mêle aux instruments de musique, qui contribuent à la beauté et à« l'harmonie» [l.

21.

«les canons>> [l.

21.

dont le rôle est de transformer le champ de bataille en un véritable «enfer>> [l.

3].

Ce terme, relégué en fin de phrase, après une série d'hyperboles* mélioratives, anéantit tout ce qui a été avancé précédemment.

Telle une bombe à retardement, il détruit l'image esthétisante de la guerre pour la ramener à la réalité : la guerre n'est qu'une« boucherie» [l.

71.

lironie ne s'attaque pas seulement à la vision esthétisée de la guerre, elle rend vaine sa dimension morale.

Comment croire en effet que ceux qui violent les femmes et tuent les innocents puissent être des «héros» (l.

16]? Quant à ce monde dans lequel on agonise dans les pires souf­ frances, rien ne peut laisser penser qu'il s'agit du «meilleur des mondes» [l.

41.

lironie voltairienne fonctionne donc en deux temps : elle sème d'abord le doute dans l'esprit du lecteur, lui laissant deviner une inadéquation entre ce qui est dit et ce que l'auteur pense, avant de dévoiler plus nettement l'écart entre la parole explicite et la pensée réelle du philosophe.

Ce procédé subtil nécessite donc une lecture active.

Le lecteur qui perçoit l'ironie, flatté que l'auteur lui ait fait confiance, n'en adhèrera que mieux à la critique.

Voltaire recourt également à une autre arme de dénonciation : l'humour noir.

On relève en effet une série d'approximations dans le décompte du nombre de morts [ « à peu près six mille hommes», l.

3 ; « environ neuf à dix mille coquins», l.4; «quelques milliers d'hommes», l.5; «trentaine de mille âmes>>, l.6].

On perçoit ici un décalage entre la légèreté de ces approximations et l'atrocité réelle de la situation.

Voltaire pointe ainsi du doigt l'attitude de ceux qui décident des. »

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