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Voyage au bout de la nuit fiche de lecture

Publié le 30/06/2016

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Voyage au bout de la Nuit Profil Dans l’histoire de notre littérature, voire de notre civilisation, la publication de Voyage au bout de la nuit a été un évènement. Ce que Céline apportait de nouveau en 1932 n’a d’ailleurs pas été éphémère : en rompant avec toute une tradition du roman, il a permis le développement du genre 20 ans après, en 1950. Par conséquent, si aujourd’hui nous risquons d’ignorer l’originalité du Voyage, ce n’est pas parce que cette originalité serait petite, c’est parce que les inventions de Céline sont devenues le pain quotidien de notre littérature. Beaucoup de lecteurs sont choqués par son mépris de tout ce qui n’est pas réalité physique. Céline (1894-1961) 1904 mort de la grand-mère maternelle (Guillou) et son prénom servira de pseudonyme à l’auteur. 1912 : engagement pour 3 ans au 12e régiment des cuirassiers. Le jeune homme souffrira de sa vie à la caserne. 1914 : près de la frontière belge, en mission de liaison, il est blessé au bras droit. Il recevra la médaille militaire. Avant ça il avait été traumatisé par l’explosion d’un obus, il sera toute sa vie sujet à des vertiges et des maux d’oreille. 1916 : départ pour le Cameroun comme agent de la compagnie forestière Sangha-Oubangui. 1917-1918 : A Paris. 1920-24 : études de médecine. 1924 : Médecin de la Section d’hygiène de la SDN. A ce titre, il fera divers voyages dont un aux Etats-Unis en 1925. 1926 : rencontre en Suisse de la danseuse américaine Elizabeth Craig. 1928 : ouvre un cabinet de médecine générale à Clichy, Elizabeth Craig habite avec lui. 1929 : renonce à la clientèle privée et devient médecin au dispensaire de Clichy. 1932 : mort de son père et publication de Voyage au bout de la Nuit et revirement du jury à la dernière minute qui lui ôte le prix Goncourt, il aura tt de même le prix Renaudot. 1933 : Elizabeth Craig le quitte et retourne aux Etats-Unis. 1934 : voyage aux US, Elizabeth Craig refuse de retourner vers lui. Rencontre avec Karen Marie Jensen. 1936 : Rencontre avec Lucette Almanzor, danseuse professionnelle. Voyage à Leningrad et pamphlet. 1939 : pendant la guerre médecin à bord d’un paquebot armé. 1943 : mariage avec Lucette Almanzor. 1944 : fuit la France. 1945 : incarcéré. 1947 : sort de prison en février et est complètement relaxé en juin. 1948-50 : la publication des œuvres de Céline reprend en France 1951 : il rentre en France et s’installe à Meudon avec sa femme. Lucette reprend ses cours de danse. Céline signe un contrat d’édition avec Gallimard. 1953 : Céline se réinscrit à l’Ordre des Médecins 1959 : il cesse d’exercer la médecine. Ecrire et Vivre : Par une démarche contraire, Céline, à partir du moment où sa première œuvre fut publiée, a cherché à mettre en accord sa vie avec ses écrits, comme Jean-Jacques Rousseau avant lui. Tandis que dans les œuvres de Céline Ferdinand Bardamu glisse vers Ferdinand puis vers Céline et enfin vers le Dr Destouches, comme si le romancier essayait de se récupérer : le personnage de Louis-Ferdinand Bardamu ronge lentement son créateur. Les curieux qui étaient allés à Médan en 1933 pour voir le monstre que ne pouvait manquer d’être l’auteur de Voyage au bout de la Nuit avaient été déçus car ils y avaient trouvé un grand garçon habillé comme tout le monde et même élégamment ; d’ailleurs nous savons maintenant que l’appartement qu’il habitait rue Lepic était bourgeoisement tenu, sans désordre ni bohème. 20 ans plus tard, Céline était devenu un vieil homme loqueteux et mal rasé, vivant parmi les assiettes sales des repas précédents : il s’était transformé en une sorte de Christ pitoyable de la mauvaise foi et des préjugés petits-bourgeois, justement ce qu’avait escompté le public de 1933. Bref, il semble que Céline n’a jamais pu résoudre les problèmes que pose pour un romancier la nécessité de vivre et d’écrire simultanément. Un roman picaresque : Un roman traditionnel est d’abord la création d’un monde qui se réfère à la société où vit l’auteur. La voie royale est celle qu’à suivie Balzac : faisant concurrence à l’Etat civil, il a créé la Comédie Humaine qui est une France semblable à la France de la Restauration comme projetée sur un écran. Céline accepte cette technique sauf que Bardamu et ses compagnons vivent comme en marge de ce monde qui était encore le seul à apparaitre dans l’Histoire. Le picaro est un vagabond qui n’a point de place normale sur la Terre et qui vit de mendicité ou de vol, allant de ville en ville et de province en province, chassé de partt à moins qu’il ne s’enfuie avt d’être chassé. Il raconte des aventures qui se succèdent au fur et à mesure de ses déplacements, sans aucun lien les unes avec les autres, que sa propre présence en tant que héro ou en tant que témoin. Discontinuité Nous pouvons constater que le Voyage et les romans picaresques ont en commun une technique de présentation : la mise en œuvre du tps et de l’espace y est analogue. Notre récit suit la chronologie, selon un ordre linéaire, presque sans anticipation ni retour en arrière. Les événements y sont groupés en aventures qui s’étendent sur un ou plusieurs chapitres : la mort du colonel, la première rencontre avec Robinson … etc. L’aventure est un court drame qui a un commencement et une fin : ex : chap 10 (p.147 à 163) on y trouve une grande scène de crise où le héros est provoqué par les officiers, le « happy end » et le départ du héros. En outre, sans être confinée toujours en un lieu précis, chaque aventure est placée sur une aire nettement cernée : la Flandre, Paris, en mer sur « L’Amiral Bragueton », le Togo etc. Le temps que Bardamu met pour aller d’un endroit à un autre et les espaces qu’il traverse sont passés sous silence -> la principale de ces lacunes se situe entre le séjour de Bardamu à Détroit et son arrivée comme médecin à la Garenne-Rancy. DC le tps et l’espace dans ce roman sont discontinus. Cette discontinuité n’est pas sans conséquences. Nous avons le sentiment, en lisant ce roman, que les aventures de Bardamu ne découlent jamais les unes des autres. Quand un épisode du roman est fini, ce qui semble déclencher le prochain n’est que le hasard : le héros n‘a pas la volonté de poursuivre une fin quelconque, de la mort du colonel jusqu’à la dernière promenade au bord de la Seine, juste avant la mort de Robinson. Les événements par lesquels Robinson chemine jusqu’à sa mort ne restent pas moins soumis aux hasards des rencontres : rencontre avec la vieille Henrouille, rencontre de Madelon. Comme si la vie humaine n...
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« 1951 : il rentre en France et s’installe à Meudon avec sa femme.

Lucette reprend ses cours de danse.

Céline signe un contrat d’édition avec Gallimard.

1953 : Céline se réinscrit à l’Ordre des Médecins 1959 : il cesse d’exercer la médecine. Ecrire et Vivre : Par une démarche contraire, Céline, à partir du moment où sa première œuvre fut publiée, a cherché à mettre en accord sa vie avec ses écrits, comme Jean-Jacques Rousseau avant lui.

Tandis que dans les œuvres de Céline Ferdinand Bardamu glisse vers Ferdinand puis vers Céline et enfin vers le Dr Destouches, comme si le romancier essayait de se récupérer : le personnage de Louis-Ferdinand Bardamu ronge lentement son créateur.

Les curieux qui étaient allés à Médan en 1933 pour voir le monstre que ne pouvait manquer d’être l’auteur de Voyage au bout de la Nuit avaient été déçus car ils y avaient trouvé un grand garçon habillé comme tout le monde et même élégamment ; d’ailleurs nous savons maintenant que l’appartement qu’il habitait rue Lepic était bourgeoisement tenu, sans désordre ni bohème.

20 ans plus tard, Céline était devenu un vieil homme loqueteux et mal rasé, vivant parmi les assiettes sales des repas précédents : il s’était transformé en une sorte de Christ pitoyable de la mauvaise foi et des préjugés petits-bourgeois, justement ce qu’avait escompté le public de 1933.

Bref, il semble que Céline n’a jamais pu résoudre les problèmes que pose pour un romancier la nécessité de vivre et d’écrire simultanément.

Un roman picaresque : Un roman traditionnel est d’abord la création d’un monde qui se réfère à la société où vit l’auteur.

La voie royale est celle qu’à suivie Balzac : faisant concurrence à l’Etat civil, il a créé la Comédie Humaine qui est une France semblable à la France de la Restauration comme projetée sur un écran.

Céline accepte cette technique sauf que Bardamu et ses compagnons vivent comme en marge de ce monde qui était encore le seul à apparaitre dans l’Histoire.

Le picaro est un vagabond qui n’a point de place normale sur la Terre et qui vit de mendicité ou de vol, allant de ville en ville et de province en province, chassé de partt à moins qu’il ne s’enfuie avt d’être chassé.

Il raconte des aventures qui se succèdent au fur et à mesure de ses déplacements, sans aucun lien les unes avec les autres, que sa propre présence en tant que héro ou en tant que témoin.

 Discontinuité Nous pouvons constater que le Voyage et les romans picaresques ont en commun une technique de présentation : la mise en œuvre du tps et de l’espace y est analogue.

Notre récit suit la chronologie, selon un ordre linéaire, presque sans anticipation ni retour en arrière.

Les événements y sont groupés en aventures qui s’étendent sur un ou plusieurs chapitres : la mort du colonel, la première rencontre avec Robinson … etc.

L’aventure est un court drame qui a un commencement et une fin : ex : chap 10 (p.147 à 163) on y trouve une grande scène de crise où le héros est provoqué par les officiers, le « happy end » et le départ du héros.

En outre, sans être confinée toujours en un lieu précis, chaque aventure est placée sur une aire nettement cernée : la Flandre, Paris, en mer sur « L’Amiral Bragueton », le Togo etc.

Le temps que Bardamu met pour aller d’un endroit à un autre et les espaces qu’il traverse sont passés sous silence -> la principale de ces lacunes se situe entre le séjour de Bardamu à Détroit et son arrivée comme médecin à la Garenne-Rancy.

DC le tps et l’espace dans ce roman sont discontinus.. »

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