Devoir de Philosophie

William Shakespeare réhabilite Cléopâtre

Publié le 18/03/2014

Extrait du document

shakespeare

Une relecture de la vie de la reine

Cléopâtre fut, on le sait, en son temps la victime d'une véritable campagne de diffamation orchestrée par Octave César, le futur empe¬reur Auguste. On la décrit comme une femme perfide et cruelle, mais surtout com¬me une « créature « qui, bien que vieillissante, se vautre avec plaisir dans la luxure. Aux yeux de ses contempo¬rains romains, Cléopâtre est un monument de perversion. Parfaitement conscient du caractère infondé des propos qui circulent sur le compte de la reine d'Égypte, Shakes¬peare ne tombe pas dans le piège. Ne lui fait-il pas dire : « Antoine sera représenté ivre ; et je verrai quelque

Gravure de 1860 pour

Antoine et Cléopâtre de

Shakespeare.

garçon criard singer la gran¬de Cléopâtre dans la posture d'une prostituée. «

On le voit, Marc Antoine n'est guère mieux loti que sa maîtresse puisqu'il est pré-senté comme un être vil et faible, tombé sous le charme d'une sorcière.

Quinze siècles après les faits, Shakespeare tord le cou à la rumeur pour ne retenir de 

 

Cléopâtre que la femme pas-sionnée, capable de tout sa¬crifier pour son amour. Le dramaturge fait ainsi preuve d'une certaine audace à une époque qui voit naître et se développer un puritanisme certain.

A l'opposé des amants, Octa¬ve est présenté comme un être particulièrement rigide, insensible à toute passion si ce n'est celle du pouvoir. Cer¬tains critiques ont d'ailleurs fait le parallèle avec la socié¬té élisabéthaine, souvent dé¬crite comme joyeuse, et l'aus¬tère puritanisme qui ne va pas tarder, sous prétexte de moralité, à fermer les théâ¬tres londoniens.

shakespeare

« -·· - - ..

f' tionne justement les scènes de la vie quotidienne - non pas tant d'inspiration égyp­ tienne qu'anglaise d'ailleurs - qui ménagent des plages de repos entre les moments d'extrême tension.

Une relecture de la vie de la reine C léopâtre fut, on le sait, en son temps la victime d'une véritable campagne de diffamation orchestrée par Octave César, le futur empe­ reur Auguste.

On la décrit comme une femme perfide et cruelle, mais surtout com­ me une« créature » qui, bien que vieillissante, se vautre avec plaisir dans la luxure .

Aux yeux de ses contempo­ rains romains, Cléopâtre est un monument de perversion .

Parfaitement conscient du caractère infondé des propos qui circulent sur le compte de la reine d'Égypte, Shakes­ peare ne tombe pas dans le piège.

Ne lui fait-il pas dire : « Antoine sera représenté ivre; et je verrai quelque garçon criard singer la gran ­ de Cléopâtre dans la posture d'une prostituée.

» On le voit, Marc Antoine n'est guère mieux loti que sa maîtresse puisqu'il est pré­ senté comme un être vil et faible, tombé sous le charme d'une sorcière.

Quinze siècles après les faits, Shakespeare tord le cou à la rumeur pour ne retenir de Cléopâtre que la femme pas­ sionnée, capable de tout sa­ crifier pour son amour.

Le dramaturge fait ainsi preuve d'une certaine audace à une époque qui voit naître et se développer un puritanisme certain .

A l'opposé des amants, Octa­ ve est présenté comme un être particulièrement rigide, insensible à toute passion si ce n'est celle du pouvoir.

Cer­ tains critiques ont d'ailleurs fait le parallèle avec la socié­ té élisabéthaine, souvent dé­ crite comme joyeuse, et l'aus­ tère puritanisme qui ne va pas tarder, sous prétexte de moralité, à fermer les théâ­ tres londoniens .

Un amour plus fort que tout M arc Antoine lui aussi, loin de l'image long­ temps véhiculée, apparaît sous un jour particulièrement humain, en proie à l'amour d'une femme, un amour si fort et si passionné que dans son ombre les querelles de palais et les conflits armés paraissent dérisoires.

C'est en embrassant Cléo­ pâtre que le général romain clame : « Que Rome s'abîme dans le Tibre ! La seule no­ blesse dans la vie, c'est de s'embrasser ainsi.

» Du point de vue de Shakespeare, Cléo­ pâtre a encore, il est vrai, un énorme pouvoir de séduction bien qu'elle soit, tout comme Marc Antoine, déjà vieillis­ sante.

Shakespeare imagine la reine comme une femme que nul homme ne peut ou­ blier après l'avoir vue.

Quand, pour des raisons poli­ tiques, Marc Antoine épouse. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles