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ZOLA (Émile)

Publié le 01/06/2019

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zola

ment, mais aussi le Petit Journal, le Figaro, la Tribune, le Rappel, le Gaulois, le Voltaire parmi d'autres, en attendant 1‘Aurore) ou étrangers \\le Messager de l'Europe de Saint-Pétersbourg). La presse apporte à Zola non seulement les revenus que cet écrivain sans fortune ne peut pas négliger, mais encore une tribune pour faire avancer ses idées, publier son œuvre en feuilleton ou vanter ses amis, les futurs impressionnistes par exemple.

 

Vers ces mêmes années, il publie aussi les Contes à Ninon (1864), la Confession de Claude (1865), où l'on cherche souvent des échos autobiographiques et le Vœu d’une morte (1866). Néanmoins, ses ouvrages de fiction comme ses travaux de critique littéraire ou artistique (Afes haines, 1866) ne sont encore que des essais : Zola cherche sa voie. Il fait même de la littérature alimentaire quoique de qualité avec les Mystères de Marseille (1867), un feuilleton à la manière d’Eugène Sue. On attend toujours la grande œuvre et elle arrive avec Thérèse Raquin (1867), qu'ouvre la fameuse citation de Taine : « Le vice et la vertu (qui] sont des produits comme le vitriol et le sucre. » La référence scientifique, l'étude psychologique, une intrigue forte : on ne peut pas enfermer Zola dans une formule, mais ce premier grand roman en permet bien d'autres — il ouvre la voie, après Madeleine Férat (1868), aux vingt volumes des Rougon-Macquart.

 

Quelle audace ! Quelques volumes der rière lui, des articles et une petite notoriété, et il ose se comparer à Balzac, envisage peut-être de faire mieux : « Différences entre Balzac et moi » ! Pour commencer, voici le roman des origines, la Fortune des Rougon, qui parait en feuilleton au moment où se déclenche le séisme politique et social de 1870. À Marseille, à Bordeaux, où il est le secrétaire de Glais-Bizoin, où il écrit aussi pour ses lecteurs de la Cloche et du Sémaphore de Marseille; à Versailles, où il suit l'Assemblée ; à Paris, où il revient enfin... Les voyages de Zola « dans l'envers de la guerre », dit

 

Armand Lanoux, lui auront permis de vivre l'histoire à chaud.

 

Rude époque d'ailleurs, pour l'écrivain autant que pour le journaliste. La Fortune des Rougon recommence à paraître en feuilleton puis en volume, mais la Curée (1871) choque quelques bonnes âmes qui écrivent au procureur et obligent Zola à interrompre la publication en feuilleton. Désormais, l'histoire de l'homme se confond un peu avec celle de l'œuvre. Édité chez Charpentier, qui en a pris le risque, il donne chaque année une nouvelle « étude » de son « Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire » (le sous-titre de la série). L'édifice prend forme en même temps que s'affirme la maîtrise de l'architecte : le Ventre de Paris (1873), la Conquête de Plassans (1874), la Faute de l’abbé Mouret (1875), Son Excellence Eugène Rougon (1876). En même temps, Zola s'essaie aussi au théâtre, sans beaucoup de succès, il faut le dire, et publie des contes (plusieurs volumes : les Nouveaux Contes à Ninon (1874), le Capitaine Burle (1883), Nais Micoulin (1884).

 

Il s'est fait un cercle d'amis dont les idées esthétiques ou le tempérament lui plaisent : les peintres bien sûr, mais aussi les écrivains. Il est allé chez les Goncourt, connaît Flaubert, Daudet, Maupassant, Huysmans et même Mallarmé, qui adorera lAssommoir (1877). Ce livre est le premier grand succès de Zola : qu'on l'aime ou qu’on le déteste, ce n'est pas qu'une œuvre littéraire, c'est également un événement social et politique. Certains attaquent le livre pour sa crudité ou encore pour sa vision pessimiste du peuple, mais les lecteurs suivent, fascinés peut-être par un exotisme social assez nouveau. Parler de l'ouvrier, dire son langage, on l'avait déjà fait, mais jamais avec cette intensité, avec ce souffle. Après Une page d’amour (1877-78), qui surprend un peu les lecteurs habitués à des liqueurs plus fortes, même succès d'édition avec Nana (1879-80).

ZOLA (Émile), écrivain français (Paris 1840 id. 1902). On a longtemps vu en Zola l'écrivain naturaliste par excellence — non sans raison. Mais les aspirations à l'objectivité de l'auteur ne sauraient voiler le caractère pulsionnel d'une écriture, non plus que la fantasmatique ou la mythologie personnelle de l'homme.

 

Une vie : travail et vérité. Il y a plusieurs Zola et la diversité de ces incarnations a inspiré les biographes : ils y trouvent une légende vraie, l'histoire d'un succès prolongé, magnifié par l’affaire Dreyfus, l'audace littéraire complétée par le courage politique : entre Voltaire et Sartre, la haute figure de l'écrivain engagé et justicier.

 

Les débuts de Zola expliquent bien des choses : il est d'abord le fils de l'étranger et on le lui rappellera plus tard. François Zola, qui est italien, va lancer l'un de ces

 

grands travaux bien dans l'esprit du temps : un canal à Aix, que Thiers approuve. Dans la foulée, cet ingénieur romantique épouse une demoiselle Aubert et lui fait un fils, Émile. Né à Paris le 2 avril 1840, il sera élevé à Aix, mais cette douce enfance provinciale est marquée profondément par la mort de son père, alors qu'il a sept ans. Mme Zola se retrouve donc seule pour faire face à l'éducation d'un fils et à des chicanes de tous ordres : d'où cet attachement du fils pour sa mère, dont il parle rarement, mais qui est peut-être une des clefs pour le comprendre.

 

Pour l'instant, le fils unique vit une enfance assez libre ; brillant élève quand il le veut, il préfère quand même la campagne, les amours et l’amitié : on rêve un peu à imaginer Cézanne et Zola courant les chemins autour d'Aix, pleinement romantiques l'un et l'autre, lisant Hugo ou Musset! En 1858, Zola suit sa mère à Paris, mais sans véritable enthousiasme. D'ailleurs, tout va mal : élève à Saint-Louis, il échoue au bac et se retrouve dans un bureau assez navrant et bientôt quitté. Après la gêne, c’est la pauvreté puis la misère, agré mentée parfois de lectures ou de la visite de Cézanne. Sa véritable chance, il ne va la trouver que chez Louis Hachette : il y entre comme commis, aux paquets, mais en profite aussi pour soumettre ses poèmes au patron. Celui-ci l'engage (heu reusement) à écrire de la prose et fait surtout de lui son chef de publicité. C'est l'occasion pour Zola de rencontrer les auteurs « maison » et les autres, de connaître à fond les coulisses de l'édition.

 

Quittant Hachette en 1866, Zola va exploiter cet acquis dans la presse, en collaborant à l'Evénement de Villemes-sant avec une rubrique à mi-chemin entre la publicité rédactionnelle et la critique littéraire, avec aussi un Salon pro-Manet qui fait scandale (voir également son étude sur le même peintre en 1867). Car, pendant longtemps, Zola mènera de front son œuvre littéraire et sa collaboration à des journaux provinciaux (le Salut public de Lyon, le Sémaphore de Marseille), parisiens (l'Événe

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« ment.

mais aussi le Petit Journal.

le Figaro, la Tribune, le Rappel, le Gaulois, l e Voltaire parmi d'autres, en attendant l'Aurore) ou étrangers (le Messager de l'Europe de Saint-Pétersbourg).

La presse apporte à Zola non seulement les revenus que cet écrivain sans fortune ne peut pas négliger, mais encore une tribune pour faire avancer ses idées, publier son œuvre en feuilleton ou van­ ter ses amis, les futurs impressionnistes par exemple.

Vers ces mêmes années, il publie aussi les Contes d Ninon (1864), la Confession de Claude ( 1865).

où l'on cherche sou­ vent des échos autobiographiques et le Vœu d'une morte (1866 ).

Néanmoins.

ses ouvrages de fiction comme ses tra­ vaux de critique littéraire ou artistique (Mes haines, 1866) ne sont encore que des essais : Zola cherche sa voie.

IJ fait même de la littérature alimentaire quoi­ que de qualité avec les Mystères de Marse11le ( 186 7), un feuall eton à la manière d'Eugène Sue.

On attend tou­ jours la grande œuvre et elle arrive avec Th6rese Raquin (1867), qu'ouvre la fameuse citation de Taine : « Le vice et la vertu [qui] sont des produits comme le vitriol et le sucre.

» La référence scientifique, l'étude psychologique, une intrigue forte : on ne peut pas enfermer Zola dans une formule.

mais ce premier grand roman en permet bien d'autres­ il ouvre la voie, aprés Madeleine Férat (1 868), aux vingt volumes des Rougon­ Macquart.

Quelle audace ! Quelques volumes der · riOre lui, des articles et une petite notoriété, et il ose se comparer à Balzac.

envisage peut-être de faire mieux : « Oatrércnces entre Balzac et moi •• ! Pour commencer, voici le roman des ongines, la Fortune des Rougon.

qui pa.ralt en feuilleton au moment oû se déclenche le séisme politique et social de 1870 A Marseille, à Bordeaux, oû il est le secrétaire de Glais-Bizoin, où il écrit aussi pour ses lecteurs de la Cloche et du Sémaphore de Marseille: à Ver­ sailles, où il suit l'Assemblée ; à Paris, où il revient enfin ...

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