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La médecine humanitaire

Publié le 24/08/2013

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L'URGENCE QUI S'INSTALLE 

De nombreuses situations conduisent au rassemblement de victimes dans des camps. L'avantage du camp est de réunir en un point unique les besoins en aide humanitaire, qu'il s'agisse d'alimentation ou de soins médicaux, ce qui en facilite la mise en oeuvre. Si la première des priorités est de monter des abris (tentes) pour protéger les personnes, il convient de prévoir, puis de mettre en place des infrastructures : système d'approvisionnement en eau, latrines, système d'assainissement, installations médicales. Le caractère temporaire des camps étant souvent contredit par les faits, il est prudent de prévoir des possibilités d'extension, au cas où la population augmenterait. Un délai d'une semaine est une norme raisonnable pour la mise en place d'un camp rudimentaire.

« potentielles (victimes ayant subi le souffle d'une explosion , malaises etc.) .

Les premiers soins sont prodigués sur le terrain : pour traiter les hémorragies , souvent accompagnées d'un état de choc chez les blessés , on utilise notamment des solutés de remplissage (perfusions) .

l'évacuation des victimes d'écrasement doit suivre des règles précises.

En effet, on rencontre fréquemment le syndrome d'écra­ sement (ou syndrome de Bywaters) , qui résulte de la compression des muscles sous un éboulement de blocs , de gravats , de poutres .

Écrasés , les blessés produisent des toxines qui sont libérées lors de la délivrance .

Ces toxines peuvent alors affluer brutalement vers le cœur ou vers les reins et provoquer un arrêt cardiaque ou une insuffisance rénale fatale .

Stressés au plus haut point, en particulier lorsque des proches ont disparu, la plupart des survivants de catastrophes sont victimes d'un psycho­ traumatisme : ils sont « submergés » par l'événement et leurs défenses psychologiques sont totalement anéanties .

Après un enfouissement accidentel , le « mal de terre », fait partie de ces séquelles psychologiques qui peuvent également apparaître des mois ou des années après l'événement.

Il se traduit généralement par des tremble­ ments, des vomissements ou une insuffi sance respiratoire .

Dans tous les cas, un soutien psychologique est, dans la mesure du possible, rapidement mis en place par les équipes médicales.

La prise de conscience de la réalité d'une situation cauchemardesque est la solution la plus efficace pour que les victimes surmontent au mieux les phases post-traumatiques.

LA MÉDECINE HUMANITAIRE AU QUOTIDIEN Si l'assistance médicale durant les crises représente une part importante de la médecine humanitaire , elle peut prendre la forme d'une intervention à long terme auprès des populations locales .

Il s'agit alors de faire face aux besoins médicaux courants et aux problèmes spécifique s des pays en développement (consultations en pédiatrie , en gynécologie , en obsté ­ trique, en malnutrition , en médecine générale et trop icale, campagnes de vaccination, suivi médical , éducation à la santé de base et à l'hygiène) pour leur apporter un bien : la santé.

Les ONG et l'Organisation mondiale de la santé sont les acteurs de cette assistance médicale sur le terrain.

Elles interviennent par ailleurs dans la formation du personnel soignant local , élément indispensable de toute action et pour pérenniser une intervention ponctuelle d'urgence.

De nombreux pays ont en effet des structures de santé insuffisantes et des cadres mal formés .

De plus en plus souvent, les besoins de formation des pays du Sud se déplacent de l'enseignement initial vers la formation de formateurs , de chercheurs et de cadres en économie et gestion de la santé.

LUTTtR CONTRE LA FAIM S'attaquer à ce fléau endémique est une priorité.

La malnutrition affaiblit tout l'organisme et rend donc sujet à toutes les contaminations .

La malnutrition aigue résulte d 'une carence en vitamines et oligo -é léments qui entraine une baisse des défenses immunitaires.

On distingue deux forme s cliniques : le marasme et le kwashiorkor .

Le marasme se diagnostique par la mesure du rapport poids /taille , (inférieur à 70 % en cas de malnutriton aigue sévère ) ; il s'accompagne de signes comme l'atrophie musculaire généralisée et une irritabilité.

Le kwashiokor se caractérise par des œdèmes bilatéraux des membres inférieurs progressivement ascendants ; les signes associés sont une apathie et parfois des ulcères cutanés .

Les complications de la malnutrition aigue sont la septicémie , l'hypothermie, l'hypoglycémie et la déshydratation .

Le traitement de la malnutrition aigue sévère consiste en l'ingestion de lait enrichi en vitamines et oligo-éléments sous forme de repas fractionnés , un traitement antibiotique et la correction de l'hypothermie , de l'hypoglycémie et de la déshydratation .

Les actions de renutrition sont prises en charge par des programmes humanitaires en urgence et en post - .

urgence, ou sont mises en place sous forme de programme d 'aide alimentaire .

LA LUTTt CONTRE LES MALADIES INFECTIEUSES Les maladies infectieuses restent l'un des principaux fléaux auxquels sont confrontés les pays pauvres tropicaux .

Environ 90 % des décès imputables aux maladies infectieuses sont causés par seulement six d'entre elles: la diarrhée, la tuberculose, le paludisme, la rougeole, la pneumonie et plus récemment le sida .

En Afrique , par exemple , la majorité de la population vit avec une maladie parasitaire chronique .

Outre les maladies trans- missibles ayant émergé récemment, l'évolut ion d 'infections connues (mycobactéries , entérobactéries et plasmodium résistants) et la réémer- gence de pathologies anciennes (trypanosomose) , la réduction de la poliomyélite , des filariose s ou de la lèpre sont de véritables défis .

l'eau qui tue Le plus souvent , une eau contaminée, de mauvaises conditions d'hygiène , d ' accès aux soins , sont à l'origine de ces maladies .

• Maladies diarrhéiques : Chaque année , les épidémies d 'affec- lions diarrhéiques (choléra , dysenterie, typhoïde ...

) touchent 4 millions de personnes et provoquent la mort de près de 2 millions d'enfants de moins de cinq ans.

Les victimes appartiennent le plus souvent au 1,4 milliard d'êtres hum ains qui n'ont pas accès à l'eau potable.

La thérapie de la réhydratation par absorption de sels pourrait éviter 90 % des décès chez les malades atteints de maladies diarrhé iques.

• Le paludisme : Plus de 275 millions de cas de palu - disme transmis par des moustiques sont enregistrés chaque année dans le monde dont plus d'un million de cas mortels , notamment chez les jeunes enfants.

Les femmes enceintes sont également très vulnérables .

La région la plus touchée par le paludisme est l'Afrique subsaharienne où un enfant en meurt toutes les 30 secondes .

Parade : l'utilisation systématique de la moustiquaire enduite d'insecticide pourrait réduire de manière importante la mortalité liée au paludi sme.

Le vaccin qui sauve De nombreuses maladies peuvent être jugulées grâce à des campagnes de vaccination.

Chaque année, plus de 130 millions de bébés naissent dans le monde , dont plus de 90 millions dans les pays en développement.

Parmi eux, 30 millions naissent sans avoir accès aux services de vaccination pour les six maladies les plus courantes de l'enfance (tuber - culose, diphtérie , coqueluche , rougeole , tétanos , poliomyélite ).

On évalue ainsi à plus de trois millions le nombre d 'enfants qui meurent chaque année de maladies alors qu'ils pourraient être épargnés grâce aux vaccins .

Pourtant , l'immunisation est l'une des mesures sanitaire s parmi les plus efficaces et économique s.

Elle a permis notamment d'éradiquer la variole à la fin du XX" siècle et sans doute la poliomyélite d 'ici à quelque s années .

• La rougeole : C'est la maladie la plus conta gieuse qui soit.

Elle est très meurtri ère dans les pays en développement où on lui impute environ 900 000 décès chaque année .

On attribue au virus rougeo- /eux plus de décès d 'enfants que tout autre germe patho gène à cause des complications qu'il • génère (pneumonie , diarrhée ...

).

La , vaccination est un moyen très efficace pour protéger les enfants de la rougeole .

• Le tétanos Dû à un bacille (Clostridium tetam ) présent dans le sol, le tétanos est une maladie qui tue environ un million d 'individus par an.

Sa répartition e st mondiale mais son incidence e st très variable en fonction du niveau de développement des pays .

Après des contractures musculaires et des spasmes de plus en plus douloureux, -- de nombreux malades décèdent par a sphyxie ou par arrêt cardiaque .

Le tétanos est une maladie dit- ficilement curable , seul le vaccin antitétanique est efficace.

l'accès aux médicaments Donner accès au traitemeni notam- ment aux antibiotiques , est la condition nécessaire et suffisante pour guérir de nombreuses maladies affectant les populations .

• La tuberculose : vise à fournir dans les pays en dévelop - Considérée il y a plusieurs décennies pement un traitement contre le comme vaincue, la tuberculose tue VIH/SIDA à trois millions de personnes près de 3 millions d'ici fin 2005.

de personnes chaque année dans La prévention prend aussi la forme de le monde .

Étant la prophylaxie , qui consiste à agir sur , associée au sida les causes des maladies pour -• dans un tiers des interrompre leur transmission .

Pour les cas, elle pourrait maladies paras itaires, il est possible devenir la plus d 'agir soit sur le réservoir de parasites, grande menace essentiellement par l'emploi de sanitaire du xx~ siècle .

La tuberculose produits chimiques , soit sur le vecteur est actuellement la maladie infectieuse (moustique, larve) lui-même qui tue le plus d 'adolescents et (insecticides, lutte biologique , d'adultes.

La détection d'une infection destruction des gîtes larvaires) ou tuberculeuse latente permet un indirecte (modification de traitement aux antibiotiques qui, dans l'environnement , amélioration de 70 % à 90 % des cas, évite le passage l'habitat... ) .

Ces actions doivent être au stade de la maladie .

accompagnées par des campagnes d 'éducation sanitaire.

• La pneumonie : La pneumonie tue plus d'enfants que • La filariose lymphatique ou toute autre maladie infectieuse dans les éléphantiasis : pays en développement.

Elle touche Ce sont des vers parasites filiformes surtout ceux ayant un faible poids à la transmis par certaines mouches qui naissance ou ceux dont le système sont responsables de la filariose immunitaire est affaibli par la lymphatique : ils envahissent les canaux malnutrition ou d'autres affections.

lymphatiques ce qui peut entraîner la Une pneumonie non soignée entra ine déformation des membres et des rapidement la mort .

En association à organes génitaux .

Cette maladie touche d'autre s traitements , les antibiotiques 120 millions de personnes (49 % en constituent la meilleure riposte contre Asie , 34 % en Afrique et 16 % dans le cette maladie.

Pacifique occidental) et menace un milliard d'êtres humains dans 80 pays .

·La lèpre : Au niveau mondial , l'éléphantiasis Maladie tropicale qui touche encore plusieurs millions de personnes , elle est très contagieuse et se propage par contact avec une personne atteinte.

Les symptômes de la lèpre peuvent n 'apparaître qu'au bout de 20 ans : apparition de taches qui, peu à est considérée comme la deuxième peu, rongent la cause d 'incapacité s à long terme ou ~ peau .

La maladie permanentes.

0 peut ensuite Parade : la chimioprophylaxie et la lutte ü provoquer des contre les moustiques .

l'OMS soutient ë ! CD lésions nerveuses un projet pour éradiquer cette maladie E o.

~ et osseuses qui aboutissent à des d'ici 2020 .

[ ;; 1l CD mutilations .

La polychimiothérapie " 8.

(association de trois médicaments : • La bilharziose (schistosomiases) : -g,g dapsone , rifampicine et clofazimine ) Parasitose provoquée par des vers .

~ -~ {) détruit l'agent pathogène et guérit le l'infestation se fait par la pénétration ~f ë -~? malade .

Un traitement précoce permet des larves du parasite à travers la peau 8_d d'éviter les incapacités .

au cours de bains de rivière ou de la CD~'? z "'t: marche dans les terrains marécageux .

; ~ ~ la prévention Grand problème de santé publique, la l '6 ~ -W CD La prévention et l'hygiène sont des bilharziose touche plusieurs centaines ~ § .§ maîtres mots pour éviter les maladies , de millions de personnes dans le 6-:Sj notamment les MST comme le sida.

monde tropical.

La bilharziose digestive .~j ::; 8~ se manifeste notamment par de la ' CD :Î' • Le sida fièvre, des maux de tête, une diarrhée .91 "O '8 En 2002, on estima it à 42 millions de sanglante et des vomissements .

Elle J~ ~- personnes, dont 3 ,2 millions d'enfants peut aussi provoquer la stérilité ou des ~~~ de moins de 15 ans, le nombre de fausses couches à répétition chez la ~9 ~l personnes vivant avec le virus du femme .

Parade : chimiothérapie :5; "'.

sida .

Près de 20 antiparasitaire et chirurgie dans certains ~~~ millions d'entre cas graves.

~:i J eux habitaient en Afrique sub- UN ENGAGEMENT SOLIDAIRE ~ :::>-, Q c ..

saharienne où Outre l'importance évidente de la lutte -W CD C: oi~ 2 ,4 millions de contre la pauvreté, deux points ~·ai séropositifs ont illustrent l'impact de l'engagement ::; É a:' succombé cette « humanitaire » sur la santé : l'action en année là.

Pendant ce temps , le reste du faveur de la scolarisation, dont la monde à vu mourir 700 000 autres progression s 'accompagne personnes du sida .

statistiquement toujours d 'une Les stratégies de prévention telles que diminution de la mortalité infantile ; la les cours d'éducation sexuelle et mobilisation contre les mines anti- l'utilisation des préservatifs sont les personnelles, qui permettra de moyens les plus sûrs pour lutter contre diminuer le nombre de victimes civiles le sida .

Par ailleurs , une initiative de faites après les conflits.

En attendant la !'Organisation Mondiale de la Santé fin des guerres?. »

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