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La recherche médicale

Publié le 24/08/2013

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t de mieux appréhender le fonctionnement des gènes et des protéines mis en cause dans de nombreuses pathologies. De même, les avancées de la microbiologie, de la biologie moléculaire ou cellulaire et les progrès de la chimie ont contribué de façon sensible à l'amélioration des travaux scientifiques. Aujourd'hui, les chercheurs se tournent même vers des domaines scientifiques naissants - les nanotechnologies par exemple - afin de diversifier et d'étendre le champ de leurs réflexions et la portée de leurs connaissances. Forts des progrès accomplis dans ces autres disciplines, ils ont désormais en main des atouts importants pour faire évoluer et progresser leurs recherches. Les recherches sur les maladies d'étudier les virus les plus dangereux et/ou les plus contagieux) que sont réalisées ces études qui n'ont, contrairement à la recherche fondamentale, d'autres buts 

« susceptibles de servir de cibles .

La pharmacologie est d'ailleurs souvent le point de jonction entre recherche clinique et recherche fondamentale.

En effet, la fabrication d'un nouveau m édicament dépend la plupart du temps de la découverte d'une nouvelle molécule issue des biotechnologies.

Dès que cette molécu le est isolée , son action est testée sur des systèmes moléculaires puis, si les résultats s 'avèrent satisfaisants, sur des animaux (des rongeurs dans 90 % des cas, des oiseaux et poissons dans 9 % des cas et des chiens, chats ou singes dans l % des cas) .

C ette expérimentation animale, qui répond à des règles très strictes (les expériences sur les vertébrés ne doivent entrainer aucune souffrance et donc se faire sous anesthésie ou aprés décérébrat ion.

Si l'animal ne doit pas survivre à l'expérimentation, il doit être tué avant la fin de l'anesthésie ), permet d'évaluer la toxicité (sa non-tolérabilité) éventuelle de la molécule.

L'on procède ensuite à des tests de pharmacocinétique qui permettent de savoir comment le nouveau médicament est absorbé, diffusé et éliminé de l'organisme.

Ce n'est qu'une fois cette série d'expériences effectuée et validée (soit une période d'environ 6 ans) que l'on procède aux essais cliniques , c'est-à­ dire aux tests sur des êtres humains.

Ces tests sont excessivement réglement és tant du point de vue de la sécurité que de l'éthique.

La première étape consiste à tester le médicament sur un homme sain tandis que la seconde phase permet l'absorption du médicament par une personne malade.

Enfin, lorsque toutes les étapes précédentes ont permis de démontrer l'efficacité du nouveau méd icament celui-ci est testé sur un nombre important de personnes avant d'être commercialisé.

On le voit bien , la recherche médicale fait intervenir un ensemble de disciplines très diverses -aux frontières souvent perméables et dont l'imbrication est à l'aune de la complexité du sujet étudié: l'homme et sa sa nte.

ANTIC IP ATION ET RUCTIV ITT L'un des rôles fondamentaux de la recherche médicale consiste également à agir rapidement lors de l'apparition de nouvelles maladies ou d'épidémies particulièrement sévères.

Est alors sollicitée, entre autres , l'épidémiologie, c'est-à-dire la discipline dont le but est d 'étudier les maladies épidémiques ainsi que les facteurs (intrinsèques ou extrinsèques) qui les caractérisent et déterminent leur évolution .

Cette approche nécessite des statistiques, c'est-à-dire à la fois des données de santé publique et un traitement mathématique de ces données (par exemple, la mise en évidence du rôle du tabac dans la formation des cancers).

Plus généralement, cette science étudie les facteurs de risque de l'environnement au sens large (alimentation).

Lorsque les premiers cas de sida ont été détectés , lorsque le virus ebola s'est « réveillé » il y a quelques années ou, plus récemment au printemps 2003, quand l'épidémie de pneumopathie atypique (syndrome respiratoire aigu sévère ou SRAS) s 'est déclenchée en Asie , de nombreuses equipes de chercheurs du-monde entier ont entamé des recherches dans l'urgence -parfois au détriment de leurs travaux en cours - afin de localiser , de définir et de comprendre les virus mis en cause et de mettre un terme le p lus rapidement possible à la propagation de ces maladies .

La réactivité à un événement constitue ainsi l'une des caractéristiques fondamentales de la recherche médicale .

f.\if.liŒM Si le XX' siècle a été qualifié de • siècle de la physique », le xx1• siècle seril très certainement celui de la révolution médicale .

En effet les avancées de la recherche médicale sont si importantes et si rapides qu'elles semblent annoncer une appréhension et une compréhension nouvelles du corps humain et du monde sanitaire dans lequel nous vivons .

Pour autant, c'est bien au siècle dernier qu'a débuté cette révolution, et plus précisément à partir des années 1950 .

Grâce aux progrés réalisés dans les dQmilines de la physique , de la chimie , de la biologie mais également en imagerie médicale (angiographie -radiographie, grâce à l'injection d 'un liquide opaque aux rayons X, des vaisseaux , endoscopie -examen des organes ou cavités grâce à un tube optique , scanner, Imageri e par Résonance Magnétique, .

échographie ...

) et en informatique , les médecins peuvent affiner leurs diagnostics et proposer des traitements de plus en plus efficaces.

La médecine évolue et avec elle, la recherche médicale.

À compter de la seconde moitié du XX' siècle , les découvertes effectuées dans ce domaine se sont enchainées à un rythme sans cesse croissant.

Parallèlement à ces découvertes , les techniques médicales ont connu de profondes évolutions .

Ces avancées ont été également accompagnées par une évolution considérable de la prévention , de l'hygiène e~ de manière générale , de la conception même de la santé et de la médecine.

Par conséquent, aujourd'hui, tout du moins dans les pays indu strialisés , la qualit é et l'espérance de vie n 'ont jamai s été aussi élevées.

!:IN ÉG A LITÉ D 'ACCÈS A UX SOINS Malgré l'ampleur et la célérité des progrès effectués en recherche médicale, des fléau x continuent de toucher le monde et de se propager en ce début de xx1• siècle.

Les cardiopathies , les cancers, le sida , la grippe, le paludisme, les troubles mentaux, la tuberculose ou les maladies de l'appareil respiratoire provoquent toujours le décès de plusieurs dizaines de millions de personnes chaque année sur l'ensemble de la planète .

Même si des avancées conséquentes ont été enregistrées pour chacune de ces maladies , le combat contre des pathologies , dont certaines peuvent devenir pandém iques, reste l'objectif majeur de la recherche médicale .

Un autre problème est que certaines maladies , pour lesquelles des traitements et des moyens préventifs existent (lèpre, choléra , maladie du sommeil , leishmanio se ...

), persistent et entrainent la mort de nombreuses personn es vivant dans les pays pauvres ou en voie de déve loppement.

Afin de remédier à cela , les chercheurs et les organismes, parmi lesquel s l 'OMS (Organisation Mondiale de la Sant é) notammen~ réfléchissent aux moy ens de rendre moins onéreux et donc enfin accessibles les différents types de soins.

ifül!.füii Établir une liste exhaustive des avancées récentes de la recherche médicale est impossible tant les progrès sont nombreux .

Toutefois , il convient de rappeler un certain nombr e de découvertes très récente s.

En 2003 , l'une des grandes priorit és de la recherche médicale internationale a concerné le sida .

UN VACCI N CONT U LE SIDA? Des recherches portant sur les prostituées de Nairobi (Kenya ) ont ouvert de nouvelles perspectives.

Bien que n 'utilisant aucun moyen de protection, ces femme s restaient séronégatives.

L'étude de cette singularité a révélé que ces femm es possédaient non seulement des anticorps anti-VIH mais également des cellules tueuses (des lymphocytes T cytotoxiques) capables de détruire les cellules infectées .

La recherche se tourne justemen t aujourd 'hui vers des vaccins qui déclencheraient une réponse du système immunitaire à ces deux niveau x (anticorps et cellules tueu ses) .

Or l'étude de Nairobi a démontré que lorsqu 'elles commençaient à utiliser des préservatifs, les prostituées devenai ent séropositives .

Il semblerait donc que pour bien contrôler la multiplication des virus , les lymphocytes «tueurs » doiv ent être stimulés en perm anence par Je VIH .

Des expériences ont été faites pour déterminer la nature de l'éventuel vaccin: injection directe de l'ADN du virus dans l'organisme , dont les résultats sont encourageants chez le singe ( l'organi sme contrôle la réplicat ion du virus mais n 'empêche pas l'infection ) mais qui n'est pas actuellement envisageable chez l'homme, stimulat ion de la réponse cellulaire par la combinaison d'un microbe inoffensif pour l'homme et de gènes de virus VIH.

En juin 2003, une équipe de biolo gistes américains a obtenu des résultats qui pourraient laisser envisager, à terme, l'élaboration d 'un vaccin efficace.

Les chercheur s sont parvenus , aprè s l'avoir isolé, à analyser et à décrypter la composition d 'un anticorps (2Gl2) présent chez des patients atteints par la maladie mais dont l'organi sme résiste a u VIH.

Cette découverte pourrait aboutir à la mise au point d 'un antigène (subs tance étrangère à un organisme et qui provoque une réactio n immunitaire ) qui aura it pou r conséquence la création de l 'anticorps 2G 12, la caractéristique de ce dernier étant sa capacité à détecter les mécan ismes de mutation du virus , une « ruse » qui d éjoue les « pièges » placés sur le chemin du VIH.

Cette fabrication de l'anticorps pourrait alors être la base de l'élaboration d 'un vaccin fiable et efficace .

D 'autre part , des essais de vaccination contre le virus du sida sont actuellement menés aux États-Unis sur des volontaires séro négat ifs.

Dans le domaine de la cancérologie, c 'est sur un nouveau traitement mis au point à l'univer sité Monash de Melbourne , en Australie , que se fondent les espoirs de la communauté scientifique et médicale .

Une équipe de chercheurs de cette université a en effet réussi à mettre au point un traitement qui renforce et stimule le système immunitaire des personnes atteintes .

Ce traitement qui pourrait également avoir des effets positifs sur les patients atteints par le virus du sida, va être testé par des hôpitau x britann iques, américains et suisses.

En cas de résultats convaincants , ce traitement pourrait être disponible d 'ici deux ans.

En outre, une équipe australienne a conçu un vaccin contre .....,...,.,.,...,, •• "'.

le cancer ~~··i~· de la peau ("""'- ) qui pourrait être utilisé d 'ici cinq ans, tandis que des chercheurs américains ont en juin 2003, démontré qu'il était possible de prévenir l'apparition du cancer de la prostate grâce à un traitement à base de finastéride (médicament utilisé notamment lors d'une hypertrophie de la prostate ).

Selon des tests réalisés sur 19000 personnes âgées d'au moins 55 ans, l'utilisation préventive de ce médicament semble permettre la diminution du nombre de cancers de ce type d 'environ 25 %.

En France, au début du mois de juillet 2003 , !'INSERM et l 'ARC ont décidé d'unir leurs efforts et de créer une structure -le p ôle Alliance des Recherches sur le Cancer.

Elle regroupe onze laboratoire s différents et de nombreu x services hospitaliers .

Son but est d'approfondir les connaissances au sujet de l'hépatite C afin de la prévenir ou de la guérir, mais aussi de faire b énéficier le patient des avancées de la recherche le plus rapidement possible .

D 'A U TRES AVA N CÉES Dans un autre domaine , un laboratoire fran çais (Wyeth-Lederlé) a mis au point un vaccin anti-pneumococcique efficace chez les enfants de moins de deux ans et qui a pour effet de prévenir les cas de ménin gites.

En France , il est prévu d'utiliser ce vaccin chaque année sur 1,55 million d'enfants.

De m ême, selon une équipe de chercheurs su édois, il devrait être possible d'ici deux ou trois ans d'effectuer des greffes d'utérus .

Étant parvenue à effectuer cette opération sur des souris femelles qui ont ensuite donné naissance à des souriceau x viva nts, normau x et fertiles , cette équipe pense pouvoir étendre l'expérience chez les femmes qui souffren t d'infertilité due à l'absence d 'utérus.

Toutefois , pour des quest ions de compatibilité , il serait préférable que la donn e use soit la sœur ou la mère d e la patiente .

Cela , de fait ne va pas sans poser un certain nombre de problèmes éthiques .

ÉTHIQUE ET PROGRÈS lEs EXHllMENTATI ONS ANIMALES L'un des premiers concerne les ex périmentations animales puisque la plupart des laboratoires, pour ne pas dire tous, effectuent leurs premiers tests sur des animaux .

Outre leur utilisation dans les essais clinique s de toxicité, les animaux interviennent comme modèles pour des maladies données lorsque leurs réactions sont analogues à celles de l'homme .

Les résultats peuvent alors être extrapolés, avec prudence, à l 'homme.

Au besoin , les maladies que l'on souhaite étudier ont été transmises aux animaux, quelquefois même au sein de leur patrimoine génétique (animaux trans géniques ).

L'opinion publique étant en France , généralement hostileà ces expérimentations, un texte fondateur sur la protection des animaux vertébrés utilisés à des fins expérimentales a été adopté en France dès 1986.

En juin 2002 , le Parlement europ éen s'est prononcé contre l'expérimentation animale pour les essais sur des produits cosmétiques .

Ainsi , en France , la communauté scientifique, dans le secteu r privé en particulier, a fait preuve d 'une certaine retenue, comme en témoigne la réduction relative du nombre d'anima ux colloyu entre 1990 et 1999 .

Mais en raison de la multiplication des expérience s impliquant de cobayes transgéniques, ce phénomène a tendance à s'inver ser au sein des institution s publique s.

De fait, ce sont plus de deux million s de rongeurs qui, en 1999 , ont été utilisés pour la recherche médicale .

La question de la vivisect ion semble réglée dans l'hexagone .

Mais la question éthique la plus brûlante reste celle du clonage humain .

Le clonage humain reproductif , c'est-à ­ dire l'obtention d'un bébé qui sera un véritable clone produit à partir d 'une cellule relève du fantasme effrayant.

La véritable question posée concerne le clonage thérapeutique , qui consiste à reproduire des cellules saines en éprouvette (clonage ) pour les implanter chez un malade afin de le guérir .

Cette voie thérapeutique , liée aux recherches sur l'embryon, pose de véritables problème s éthiques , mais s u scite un véritable espoir .

C'est ainsi que le gouvernement britannique a décidé, en août 2000, d 'autori ser cette pratique .

Toutefo is, la plupart des gouvernements, des scientifiques et des nombreuses associations créées à cet effet restent vigilants afin de prévenir d'éventuels dérapages .

Des lois ont été votées , des comités d'éthique mis en place et de nombreux colloques scientifiques sont désormai s consacrés à la bioéthique .

« Science sans conscience n 'est que ruine de l'âme » nous mettait déjà en garde Françoi s Rabelais au XVI' siècle.

La recherche médicale est en plein essor et il y a fort à parier que, dans les années à venir , les découvertes scientifiques sero nt de plus en plus nomb reuses et fondamentales .

Il reste que les progrè s réalisés engendrent des problème s de taille que les scientifiques devront résoudre.. »

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