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Sexualité et vieillissement

Publié le 20/08/2012

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La représentation de la ménopause diffère selon les sociétés, de même que la perception des symptômes qui peuvent l’accompagner. Cette diversité reflète le lien plus ou moins étroit établi par une société donnée entre la fécondité et la sexualité, et la place qui est accordée aux femmes, avant comme après la ménopause.  Les représentations négatives de la ménopause  On rencontre un exemple extrême de ces représentations chez les Gisu, peuple bantou d'Afrique : les femmes qui n’ont pas eu d’enfants sont violemment rejetées au moment de la ménopause, au point de pousser certaines d’entre elles au suicide.    Il n’y a pas si longtemps, la vision de nos sociétés n’était pas non plus très positive. Charles de Gardanne, médecin français du 19e siècle (le premier à avoir nommé la ménopause) décrivait ainsi les femmes ménopausées : « Moroses, inquiètes, taciturnes et regrettant sans cesse les jouissances qui ne sont plus de leur âge « !    Les représentations positives de la ménopause  Une étude menée chez les Indiens Mohave dans les années 50 par l’ethnopsychanalyste Georges Devereux montrait que la ménopause n’est pas pour eux une période traumatisante, au cours de laquelle les femmes seraient troublées sur le plan de l’humeur et du comportement. La vie sexuelle et sociale des femmes continue de s’épanouir : tout en gardant leurs petits-enfants que leurs fils, souvent divorcés de leurs jeunes femmes volages, leur confient, elles continuent à avoir des amants ou à se marier avec des hommes jeunes, eux-mêmes divorcés.

« Il montre un jeune couple et une vieille femme qui tente d'acheter les faveurs du jeune homme en lui donnant de l'argent.

Cette tentative d'achat de l'affection la rendpathétique et renvoie à une impossible séduction. o En 1970, Simone de Beauvoir écrivait« Un autre barrage, c'est la pression de l'opinion.

La personne âgée se plis à l'idéal conventionnel qui lui est proposé.

Elle craint le scandale ou simplement le ridicule.Elle se fait esclave du qu'en dira-t-on.

Elle intériorise les consignes de décence, de chasteté imposée par la société.

Ses désirs même lui font honte, elle les nie : ellerefuse d'être à ses propres yeux un vieillard lubrique, une vieille dévergondée.

Elle se défend contre les pulsions sexuelles au point de les refouler dans l'inconscient ». La peur des conséquences du vieillissement est vraisemblablement un moteur important des représentations négatives. L'âgisme représente toutes formes de préjugés ou de discrimination à l'égard des PA.

Ces préjugés proviennent bien souvent d'une généralisation abusive de certainstraits de caractères présents chez certaines PA. O Jean de Bruyère dans son ouvrage « les caractères » écrit « c'est une grande difformité de la nature qu'un vieillard amoureux ».Il parle également de « décadence génitale ». O Auguste Debay dan « Hygiène et Philosophie du mariage » écrit« Quoique la femme puisse sans inconvénient répéter l'acte amoureux plus fréquemment que l'homme, elle aura néanmoins raison d'en être sobre, puisqu'il est avéréque celles qui en abusent sont sujettes aux tristes affections des ovaires, de la matrice et à ce terrible mal qu'on nomme cancer ». La vieillesse est donc condamnée à une continence indispensable à sa survie Certains mythes concernant la sexualité des PA sont encore bien présents : -les personnes âgées n'ont pas de désir sexuel-elles ne pourraient pas faire l'amour même si elles le voulaientElles sont fragiles physiquement et donc pas désirable-le sexe chez la PA est honteux et pervers. Les stéréotypes sur ce sujet vont de la croyance qu'il y a une disparition du désir sexuel avec l'âge.Une autre approche psychologique :Jacques Gaucher, (maître de conférences de psychologie à l'institut de psychologie de Lyon II) qui dit dans une interview de « Lyon Capitale » dit« le cœur du problème est le tabou dont est frappé tout ce qui touche à la sexualité et au plaisir.

Il est en grande partie levé, mais pas encore pour cette tranche d'âge.Pourquoi ? Pour une raison liée au fantasme œdipien.

Dans l'inconscient, la sexualité des PA est assimilée à celle des parents sur laquelle plane un interdit cultureltrès fort ». Les rapports sexuels sont-ils uniquement réservés aux jeunes ?Notre société semble croire que la sexualité est réservée aux jeunes.S'il en était ainsi, la femme qui ne peut plus procréer parce qu'elle a atteint la ménopause n'accorderait plus aucune importance à la sexualité. Ivor Felstein a identifié les 5 grandes « idées » sur lesquelles se fonde la croyance que la sexualité et les rapports sexuels sont réservés aux jeunes gens.-la fonction sexuelle ne sert qu'à la procréation et se limite donc à ceux qui en sont capables, c'est-à-dire les jeunes.-la tension sexuelle se manifeste en réponse à l'attrait physique-la tension sexuelle qui atteint son maximum chez les jeunes gens, diminue rapidement jusqu'à l'âge mûr pour devenir quasi inexistante chez les gens âgées.-on aime seulement quand on est jeune, et les rapports sexuels sont inextricablement liés à l'amour romantique.-le niveau de fonctionnement optimum est atteint au cours de la jeunesse, tandis qu'une incapacité croissante est le propre de la vieillesse. Le refus de la sexualité des PA semble faire partie stéréotype culturel très répandu voulant que les gens âgées soient perçus comme laids, impuissants, malheureux etimpotents.

Les média de masse présentent les objets sexuels les plous désirables comme des individus jeunes, beaux et parfaits. A l'inverse Peggy Noonan expose quelques raisons de trouver agréable le fait de vieillie :-chez la femme, la fréquence des orgasmes augmente chaque dix ans jusqu'à 80 ans.

Les grandes mères sont plus actives sexuellement que les femmes dans lavingtaine.-l'âge est un atout chez les hommes souffrant d'éjaculation précoce. Aujourd'hui l'intervention éducative est nécessaire pour modifier les représentations et faire évoluer les mythes négatifs, les stéréotypes, les attitudes négatives etfavoriser l'expression sexuelle comme partie intégrante de l'équilibre des séniors.La sexualité est une énergie de vie, présente à tous les âges de la vie.

Elle se transforme au fil de nos propres transformations, elle évolue avec nous tous au long denotre vie.Qu'une personne âgée choisisse d'être active sexuellement ou non, ne change en rien le fait qu'elle demeure une personne humaine sexuée.

C'est-à-dire avec uneidentité sexuelle, des besoins, des désirs, des fantasmes…Le vieillissement, mais surtout les transformations physiques qui accompagnent la ménopause chez les femmes et l'andropause chez les hommes, influencent lasexualité et plus spécifiquement la réponse sexuelle. -les modifications physiologiques qui apparaissent avec le vieillissement ?Point sur la sexualité. »

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