CONSEILS AUX ÉLÈVES

des phrases pour eux inintelligibles, ce qui serait plus fâcheux encore. Mais, dès la première année de philosophie, les élèves peuvent avantageusement lire certains passages de Platon, d'Epictète, de Descartes, de Pascal, de Leibniz, même de Spinoza, de Hume et de Kant, et aussi certaines œuvres ou certains fragments d' œuvres, de vVilliam James, d~ Ribot, de Bergson, de Jean Jaurès, de Durkheim, de Georges Dumas, etc . . etc., sans parler d'ouvrages proprement r,cientifiques ou sociologiques ; et sans négliger les œuvres para-philo ophiques de littérateurs-philosophes, Montaigne, La Rochefoucauld, La Bruyère, Stendhal, Tolstoï, Dos­toievsky, Mœterlinck, Georges Duhamel, etc., etc.

La réflexion permet souvent d'analyser le contenu de ces mots essentiels ; de le décomposer en éléments; de dégager, derrière ces idées abstraites, des e.remples concrets ; dA retrouver, derrière ces abstractions, la vie elle-même, et notre expérience quotidienne (pa,.fois il suffit de mettre le mot au pluriel pour se rapprocher ainsi des données con­crètes). La science, ce mot désigne: les sciences; c'est-à-dire les mathématiques, l'astronomie, la physique, la chimie, la hiol!!gie, la psychologie, la sociologie, l'histoire.- Appliquée à ces données plus concrètes, la réflexion se préci~e : les mathématifjues, l'astronomie, la physifjue, etc., etc., per­mettent-elles de prévoir et d'agir ?

Pour des analyses d'état de conscience comme, par exemple, la peur, ou la colère, il cherchera à prolong-er l_a définition donnée dans l'introduction par une description psychologique : une définition n'est qu'une description condensée ; une description peut être une définition déve­loppée, établissant, par exemple, la nature qualitative du phénomène, ses causes, ses nuances. Puis il se demandera si l'analyse ne doit pas faire appel à la psychophysiologie, à la psychopathologie, à la psychologie comparée, etc. Peut-être chP.rchera-t-il à expliquer le fait étudié par quel­que théorie, et, dans la conclusion, à tirer les conséquences pratiques de l'étude ¹.

L'analyse d'un sentiment tel que le remords peut con­sister d'abord à le bien différencier de phénomènes en apparence analogues ou proches, mais qui ne doivent pas être confondus avec lui ; puis à distinguer les tendances auxquelles ce fait correspond ; enfin à l'apprécier au point de vue moral²_•