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La dissertation philosophique

Publié le 10/08/2014

Extrait du document

 
A l'écrit du baccalauréat, quelle que soit la série, trois sujets sont proposés au choix du candidat :
— Deux SUJETS-QUESTIONS, dont l'énoncé a la forme d'une question, le plus souvent directe : « Qu'est-ce qu'une évidence ? « ou : « La fin de l'art est-elle la vérité ? «. Les autres formes d'énoncés, rares, doivent également être comprises comme des questions : ainsi, « Croire et savoir « doit s'entendre « Quels rapports peut-on établir entre ces deux notions ? «. Les Instruc­tions Officielles excluent formellement les sujets réduits à un seul terme.
— Un SUJET-TEXTE, d'une longueur de 10 à 20 lignes et emprunté à un auteur figurant au programme. Les can­didats des séries techniques (F, G et H) doivent répondre à des questions précises, formulées à la suite du texte, et, habituellement, rédiger un petit essai sur un problème soulevé par le texte.
La dissertation philosophique au baccalauréat constitue un genre particulier obéissant à des règles précises et spécifiques auxquelles il convient de se conformer, même si on les juge artificielles (1). Elle vise à vérifier d'une part — encore que cela ne soit pas toujours ouvertement reconnu — que le candidat possède une certaine culture philosophique, c'est-à-dire une connaissance minimale des grandes doctrines, et d'autre part — et surtout — qu'il est apte à mener lui-même une réflexion philosophique consistant à :
—   faire preuve d'esprit critique, ce qui ne veut pas dire adopter une attitude négative ou polémique, mais être capable de poser et d'analyser les éléments d'une question et les notions qu'elle met en jeu, de découvrir les problèmes qui se cachent derrière de fausses évidences, ainsi que de démasquer les faux problèmes ;
—   conduire sur ces problèmes, en vue de leur résolution, une réflexion logique, claire et rigoureuse.
Il ne s'agit donc pas de reproduire une problématique apprise. Comme l'observait Descartes, « nous ne serons jamais philosophes, si nous avons lu tous les raisonnements de Platon et d'Aristote, et qu'il nous est impossible de porter un jugement ferme sur une question donnée : en effet, nous paraîtrons avoir appris non des sciences, mais de l'histoire «.
Dans cette double perspective on prendra soin :
—   de s'assurer que l'argumentation est ordonnée et cohé­rente. A cette fin on veillera à bien employer les conjonctions de coordination (mais, or, donc, etc.). On soulignera également les grandes articulations de cette argumentation en usant avec discernement des alinéas. On pourra matérialiser le plan adopté en sautant, par exemple, une ligne entre l'introduction et le développement, ainsi qu'entre celui-ci et la conclusion, et éventuellement entre chaque grande partie du
(1) Ainsi Cl. Lévi-Strauss observe-t-il à propos de la dissertation philosophique «J'ai commencé à apprendre que tout problème, grave ou futile. peut être liquidé par l'application d'une méthode, toujours identique, qui consiste à opposer deux vues traditionnelles de la question à introduire la première par les justifications du sens commun. puis à les détruire au moyen de la seconde : enfin à les renvoyer dos à dos grâce à une troisième qui révèle le caractère également partiel des deux autres, ramenées par des artifices de vocabulaire aux aspects complémentaires d'une même réalité : forme et fond, contenant et contenu, être et paraître. continu et discontinu, essence et existence. etc. Ces exercices deviennent vite verbaux, fondés sur un art du calembour qui prend la place de la réflexion, les assonances entre les termes, les homophonies et les ambiguïtés, fournissant progressivement la matière de ces coups de théâtre spéculatifs à l'ingéniosité desquels se reconnaissent les bons travaux philosophiques. >+ (Tristes Tropiques).
développement. Mais on bannira sous-titres et numérotation.
d'éviter affirmations gratuites et pétitions de principe.
de ne pas se contenter de vagues allusions à telle théorie ou à tel auteur. Les références doivent toujours être précises et explicites. Il convient donc de ne renvoyer qu'à des doctrines que l'on connaît bien. Il est préférable de se taire plutôt que de montrer son ignorance ou des connaissances confuses.
d'emprunter des exemples au patrimoine de l'humanité, c'est-à-dire à l'histoire, la littérature, l'art, etc., plutôt qu'à sa vie personnelle. Rappelons qu'un exemple ne sert pas à prouver une thèse, mais à l'illustrer ; en revanche, même isolé, il peut suffire à réfuter un argument.
 
de garder un ton mesuré dans ses jugements, tant dans ses approbations que dans ses critiques.

« La dissertation philosophique au baccalauréat constitue un genre particulier obéissant à des règles précises et spécifiques auxquelles il convient de se conformer, même si on les juge artificielles (1).

Elle vise à vérifier d'une part -encore que cela ne soit pas toujours ouvertement reconnu -que le candidat possède une certaine culture philosophique, c'est-à­ dire une connaissance minimale des grandes doctrines, et d'autre part - et surtout -qu'il est apte à mener lui-même une réflexion philosophique consistant à : - faire preuve d'esprit critique, ce qui ne veut pas dire adopter une attitude négative ou polémique, mais être capable de poser et d'analyser les éléments d'une question et les notions qu'elle met en jeu, de découvrir les problèmes qui se cachent derrière de fausses évidences, ainsi que de démasquer les faux problèmes ; - conduire sur ces problèmes, en vue de leur résolution, une réflexion logique, claire et rigoureuse.

Il ne s'agit donc pas de reproduire une problématique apprise.

Comme l'observait Descartes, «nous ne serons jamais philosophes, si nous avons lu tous les raisonnements de Platon et d'Aristote, et qu'il nous est impossible de porter un jugement ferme sur une question donnée : en effet, nous paraîtrons avoir appris non des sciences, mais de l'histoire».

Dans cette double perspective on prendra soin : - de s'assurer que l'argumentation est ordonnée et cohé­ rente.

A cette fin on veillera à bien employer les conjonctions de coordination (mais, or, donc, etc.).

On soulignera également les grandes articulations de cette argumentation en usam avec discernement des alinéas.

On pourra matérialiser le plan adopté en sautant, par exemple, une ligne entre l'introduction et le développement, ainsi qu'entre celui-ci et la conclusion, et éventuellement entre chaque grande partie du (1) Ainsi Cl.

Lévi-Strauss observc-t-il à propos de la dissertation philosophique: (d'ai commencé à apprendre que tout problème.

grave ou futile.

peut être liquidé par l'application d'une méthode.

toujours identique.

qui consiste à oppOser deux vues traditionnelles de la question; à introduire la première par les justifications du sens commun.

puis à les détruire au moyen de la seconde : enfin à les renvoyer dos à dos grâce à une troisième qui révèle le caractère également partiel des deux autres.

ramenées par des artifices de vocabulaire aux aspects complémentaires d'une même réalité: forme et fond.

contenant et contenu.

être et paraître.

continu et discontinu.

essence et existence.

etc.

Ces exercices deviennent vite verbaux.

fondés sur un art du calembour qui prend la place de la réflexion.

les assonances çntre les termes.

les homophonies et les ambiguïtés.

fournissant progressivement la matière de ces coups de théâtre spéculatifs à l'ingéniosité desquels se reconnaissent les bons travaux philosophiques.)) (Tristes Tropiques).. »

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