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Dissertation philosophique : pour être heureux, faut-il renoncer au désir ?

Publié le 14/10/2019

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Toutefois, nous devons voir que les morales d'Aristote et de Schopenhauer proposent, au nom du bonheur,

de renoncer au désir. L'homme doit s'efforcer d'atteindre un état divin - le bonheur achevé - en renonçant aux

désirs animaux qui le tourmentent. Cependant, cela implique que l'homme renonce à lui-même et à sa nature

désirante. Or, celle-ci est-elle définitivement inconciliable avec le bonheur ? L'homme doit-il être autre que ce qu'il

est pour être heureux ? Pour Épicure, le bonheur est réalisable pour l'homme, non en renonçant à des désirs, mais

en parvenant à faire un usage réglé de ceux-ci. Ainsi, l'homme peut-il atteindre l'ataraxie, c'est-à-dire l'absence de

troubles dans son âme, en régulant ses désirs.

En effet, pour Épicure, le bonheur s'atteint dès que l'âme quitte l'état d'anxiété naturelle dans lequel elle se trouve.

Il s'agit alors d'éloigner les troubles liés à l'âme en distinguant les désirs naturels et nécessaires, les désirs naturels

non nécessaires et les désirs ni naturels ni nécessaires. En se pliant aux premiers (comme boire de l'eau) et en

refusant les derniers (comme chercher la richesse ou la gloire), l'homme accomplit alors ce qui est vraiment en son

pouvoir. Il poursuit des buts raisonnables, et ce faisant il exprime sa

« III - Épicure et l'usage réglé des désirs Toutefois, nous devons voir que les morales d'Aristote et de Schopenhauer proposent, au nom du bonheur, de renoncer au désir.

L'homme doit s'efforcer d'atteindre un état divin - le bonheur achevé - en renonçant aux désirs animaux qui le tourmentent.

Cependant, cela implique que l'homme renonce à lui -même et à sa nature désirante.

Or, celle-ci est -elle définitivement inconciliable avec le bonheur ? L'homme doit -il être autre que ce qu'il est pour être heureux ? Pour Épicure, le bonheur est réalisable pour l'homme, non en renonçant à des désirs, mais en parvenant à faire un usage réglé de ceux-ci.

Ainsi, l'homme peut -il atteindre l'ataraxie, c'est-à-dire l'absence de troubles dans son âme, en régulant ses désirs. En effet, pour Épicure, le bonheur s'atteint dès que l'âme quitte l'état d'anxiété naturelle dans lequel elle se trouve. Il s'agit alors d'éloigner les troubles liés à l'âme en distinguant les désirs naturels et nécessaires, les désirs naturels non nécessaires et les désirs ni naturels ni nécessaires.

En se pliant aux premiers (comme boire de l'eau) et en refusant les derniers (comme chercher la richesse ou la gloire), l'homme accomplit alors ce qui est vraiment en son pouvoir.

Il poursuit des buts raisonnables, et ce faisant il exprime sa vertu, ce qui lui permet d'accéder au bonheur compris comme quiétude, absence de troubles, ataraxie. De ce point de vue -là, le désir n'est plus envisagé comme contraire à la nature de l'homme.

Épicure montre que l'homme est un être de désir et que, mal employés, ils peuvent le rendre malheureux.

Mais, s'il se dispose à guider ses désirs selon sa raison, ceux-ci ne sont plus susceptibles de s'opposer à son bonheur. Conclusion Ainsi, le bonheur semble être l'opposé du désir.

L'achèvement aristotélicien du bonheur l'oppose à l'état de manque des autres activités ; alors que le bonheur est une fin en soi et désirable pour lui -même, toutes nos activités les plus courantes court infiniment après un bien désiré.

C'est que l'homme, comme l'a montré Schopenhauer, est un être entièrement pétri de désir et soumis à une pulsion désirante.

Or, si celui-ci nous rend malheureux, c'est le renoncement au désir, par l'art et l'ascétisme, qui peut à l'inverse nous conduire au bonheur.

Cependant, plutôt que de renoncer à nos désirs et de les brimer, Épicure propose une solution médiane : il ne nous est pas possible de ne pas désirer, en revanche nous pouvons faire un usage réglé de nos désirs, et c'est cette régulation qui nous ouvre la voie du bonheur.

En ce sens, on ne peut plus dire qu'il faille cesser de désirer pour être heureux, mais plutôt qu'il faut bien désirer.. »

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