LA TECHNIQUE DE LA DISSERTATION
Publié le 22/05/2012
Extrait du document
Une dissertation philosophique est toujours une démonstration. Il s'agit toujours, en effet, soit d'éclaircir un concept, soit d'établir une thèse. Dans l'un et l'autre cas le point de départ de la réflexion est une difficulté que la dissertation a pour but de résoudre. De là découle ce paradoxe que le plus difficile, pour les apprentis philosophes, est de voir les difficultés. Aussi longtemps qu'on ne voit pas où est le problème, on ne peut faire une bonne dissertation. En revanche quand le problème est bien posé, la dissertation ne peul être mauvaise. Prendre une nette conscience des difficultés, découvrir les problèmes est donc la première condition d'un travail philosophique valable. Le Cours a précisément pour rôle d'exposer les principales questions de la philosophie.
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Pour le dPveioppement lui-mfme, nous conseillons aux candidats au Baccalrwréat de le répartir en deux parties de troi' paragraphes.
Sans douk celle division a-t-elle quelque chose d'artificiel et d'arbi traire ; elle se justifie cependant par les considérations suivantes.
Un paragraphe doit être l'expression et l'illustration d'une idée.
En trois
ou quatre lignes il est difficile de développer correctement une idée ; mais si le développement comporte une ou deux pages, il y a bien des
chances pour que l'idée soit mal dégagée.
Aussi un paragraphe normal, dans une dissertation correcte, doit-il avoir une vingtaine de lignes environ.
Dans ces conditions, il nous semble que le candidat moyen peut en quatre heures rédiger, outre l'Introduction et la Conclusion, six paragraphes.
Ces données correspondent d'ailleurs aux dimensions ordinaires des copies de Baccalauréat.
Quant à la distribution des six paragraphes en deux parties, elle s'explique par un souci de clarté en même lemps que par les nécessités logiques de la division du sujet.
- 3- LA DIVISION DU SUJET.
Il n'y a certes pas de qui puisse servir pour n'importe quelle dissertation, mais les exigences de la réflexion philosophique sont telles qu'il en découle une certaine technique de la division du sujet.
Distinguons d'abord trois types rie sujet: les sujets à thèses demandent au candidat de se prononcer pour ou contre une certaine affirmation ; les analyses de concept consistent à éclaircir le sens d'un terme ; les comparaisons entre deux termes invitent le candidat à situer deux notions l'une par rapport à l'autre.
1 o Le sujet à thèse.
Le type en est : Que pensez-vous de celle affirmation de Pascal : La vraie morale se moque de la morale >> ? Le même sujet se trouve aussi sous la forme : " Commentez et discutez ...
>> ou bien "Appréciez ...
>>.
La règle essentielle, dans les sujets de ce genre, est la règle de l'anti thèse : je ne puis soutenir une thèse de façon valable qu'après l'avoir soumise à un examen critique.
C'est que la pensée est sans force tant qu'elle n'a pas subi l'épreuve du doute.
Sous adopterons donc le plan suivant l.
Exposé et commentaire de la thèse.
Il.
Objections el, éventuellement, réponses.
Les candidats sont généralement embarrassés lorsqu'il s'agit de commenter une thèse.
C'est qu'ils ne pensent pas que l'exposé d'une thèse doit découvrir à la fois ses racines et ses prolongements, les prin cipes sur lesquels elle repose el les conséquences auxquelles elle conduit.
Soit à commenter, par exemple, le mot de Pascal cité plus haut ; il faudrait dans un premier paragraphe analyser la formule et montrer.
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