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Méthode du commentaire

Publié le 24/03/2012

Extrait du document

L'absence de consigne rend l'exercice difficile, même si les questions de repérage ont attiré l'attention du candidat sur des points importants : l'essentiel reste en effet à faire. Mais la démarche se trouve facilitée si l'on connaît celle de la lecture analytique et si l'on part de l'observation du texte. II est alors utile de construire un tableau de lecture analytique, selon l'une ou l'autre des procédures suivantes, soit en allant des repérages à l'interprétation en passant par les instruments d'analyse, soit en partant des instruments pour aller à l'interprétation en passant par les repérages: le point d'aboutissement est le même. Examinons ces deux démarches.      Des repérages à l'interprétation: La première étape consiste à observer le texte et à faire apparaître ce qu'il a de spécifique sur le plan de la composition et de l'écriture: indices d'énonciation, champs lexicaux dominants, temps et modes verbaux, ponctuation, mots de liaison. Ces repérages sont ensuite identifiés comme appartenant à certaines catégories d'instruments d'analyse dont ils constituent des exemples, des illustrations dans le texte : lexique, grammaire, syntaxe, versification, tonalité. La connaissance des rôles de ces instruments et de leurs effets conduit vers des éléments d'interprétation du texte : on sait ainsi que la présence d'un champ lexical important permet de déterminer les idées ou le thème dominant d'un passage. On sait de la même manière que l'emploi de tel temps verbal peut avoir telle signification. On sait également que la présence de pronoms personnels de la première personne permet d'identifier celui qui parle... C'est essentiellement la connaissance du « fonctionnement« des instruments d'analyse qui aide à découvrir le sens et les enjeux d'un texte ou à justifier des impressions ou des réactions premières, nées lors de la lecture.

« L'élaboration du plan:Le regroupement des pistes d'interprétation doit aboutir à la mise en évidence de deux ou troisgrandes orientations, ou axes à partir desquelles s'élabore le plan.

La difficulté est alors d'organiser ces axes demanière cohérente, la définition de l'exercice insistant sur l'importance de l'organisation du bilan de lecture.

S'il n'y apas de règle impérative, on peut cependant envisager plusieurs types d'organisation « logique» : aller de ce qui estle plus visible, et en apparence le plus simple, à ce qui est le plus complexe (des éléments constitutifs d'un paysagedécrit à la structure de la description pour enfin aborder les fonctions, ou raisons d'être, de cette description) ; ouencore, partir des éléments constitutifs de trois portraits aux oppositions visibles pour s'interroger ensuite surl'intérêt de présenter les trois personnages.

Il faut en effet considérer que si le sens immédiat d'un extrait littéraires'explique par la manière dont est écrit le texte, il reste souvent de nombreux points plus difficiles à élucider, quirelèvent de l'implicite (ce qui n'est pas dit clairement, mais qui installe une sorte de connivence entre celui qui parleet le lecteur), en relation soit avec le contexte du passage (on étudie toujours des extraits), soit avec l'histoirelittéraire (le texte appartient à une oeuvre, à un courant, à une époque), soit avec des éléments culturels variés.

Lecommentaire met en jeu des capacités de lecture et d'analyse de texte (donc des connaissances linguistiques),mais demande aussi de posséder et d'exploiter des connaissances littéraires plus larges.

II demande aussi d'«interroger» un texte pour tenter de répondre à des questions comme: « Quelle est la portée de ce passage ? », «Qu'apporte-t-il au lecteur ? », « Sur quoi attire-t-il son attention, sa réflexion ? », « En quoi touche-t-il sasensibilité ? », « Que lui révèle-t-il sur le plan humain ? »Les grandes orientations (ou axes) du commentaire doiventpouvoir se résumer en une phrase/titre, qui n'apparaît pas dans le devoir rédigé, mais qui constitue l'idée directricede chaque grande partie.

Chaque grande étape (ou partie de devoir) est elle-même subdivisée en paragraphescorrespondant à des pistes d'interprétation.

Utilisez des connecteurs pour enchaîner vos idées et mettre le plan enévidence.

sautez une ligne entre chaque grande partie du développement et marquez les sous-parties par desalinéas qui vont délimiter des paragraphes bien nets.

Ne séparez pas le fond de la forme.

Les procédés d'écrituredoivent être non seulement identifiés, relevés mais aussi interprétés car il faut en tirer un sens. Rédiger le commentaire La rédaction proprement dite est la dernière phase de la réalisation du commentaire, après les étapes « RepéragesPistes d'interprétation - Détermination des axes - Élaboration du plan», et c'est une phase délicate parce qu'elleimpose d'écrire clairement et correctement pour exposer un « bilan de lecture».

Le problème de la correction del'expression, qui se pose pour tout travail écrit, se double de la question du type d'écriture à adopter.

Il faut enfinsavoir construire une introduction et une conclusion. L'ordre des éléments: de l'exposé du bilan à la justification: L'exercice appelé « commentaire », est défini commel'exposé d'un bilan de lecture.

II convient donc de partir de ce bilan, c'est-à-dire d'un ensemble de remarques faitessur le texte et à propos du texte et de donner ensuite les justifications.

L'exposé est donc analytique, et nonnarratif ou descriptif : il ne s'agit pas de raconter.

II faut donc respecter la structure suivante : remarques (idées,déductions, interprétations) justifiées par une analyse utilisant les instruments linguistiques, instruments illustrés parles repérages faits dans le texte.

Exemple tiré du texte de Fontenelle "La dent d'or" : Présence de l'auteur dans sontexte : Indices d'énonciation : "je ne puis m'empêcher d'en parler" ; "je ne suis pas si convaincu" ; Présence de l'ironie : antiphrases : "grand homme", "belle et docte réplique" etc.

Cette façon de procéder évite laparaphrase, qui se contente de répéter le texte ou de le raconter, et qui ne constitue pas une analyse.

La rédactionimpose une manière d'écrire particulière : présentation de remarques, utilisation du vocabulaire technique del'analyse linguistique, citation d'exemples (repérages)... L'insertion des citations: En ce qui concerne les citations, c'est-à-dire les éléments empruntés au texte etapportant des illustrations, des exemples, il y a plusieurs erreurs à éviter. La citation ne doit pas arriver dans la phrase sans être annoncée.

Exemple : On n'écrira pas : Le texte insiste surl'idée de mouvement des nomades («étaient apparus » 1.

2), en mettant la citation entre parenthèses sans qu'onsache pourquoi elle est là.

On écrira : Le texte insiste sur l'idée de mouvement, ce qui est perceptible à la présencede plusieurs verbes de mouvement comme « étaient apparus » (1.

2). La citation ne doit pas servir à construire la phrase, à la « meubler ».Exemple : On n'écrira pas : Les nomades «étaient apparus » en haut d'une dune et « fuyaient » à la fin du texte, tandis que les bêtes « marchaient» ainsi queles enfants.. »

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