ANOU, ROI DU CIEL

« ANOU TRANCHE LE CONFLIT ENTRE ISHTAR ET GILGAMESH L'un des conflits les plus marquants de la mythologie mésopo­ tamienne est celui qui oppose Gilgamesh, « l'homme qui ne voulait pas mourir», et la grande Ishtar.

Le héros, qui n'a peur de rien ni de personne, a gravement offensé la déesse en l'accusant d'inconstance : tous ceux qu'elle a aimés ont dû payer cher les faveurs dont elle les comblait.

Le lion, le cheval, les hommes mêmes ont souffert le pire pour avoir plu à la « courtisane des dieux».

Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire : la déesse prend ombrage de ces paroles, et vient se plaindre à Anou d'avoir été « maudite », c'est-à-dire calomniée, par Gilgamesh.

Peu importe que celui-ci ait dit la vérité.

Cette offense d'un mortel est en soi un abus qui doit être puni, plaide-t-elle ; et Anou d'acquiescer.

Pour réparer l'injure , il va créer un« taureau céleste » et le lancer contre Gilgamesh, qui trouvera en outre dans cette aventure une nouvelle occasion de s'illustrer.

Certains cas sont plus simples et requièrent moins d'imagina­ tion.

Le roi des cieux emploie alors pour redresser les torts sa propre armée -composée des étoiles qu'on appelle aussi «les soldats d'Anou » -qui l'accompagne lorsqu'il se promène la nuit dans son domaine céleste.

œ LEs EMBLÈMES DU POUVOIR Anou est en général représenté avec une coiffure aisément identifiable, la tiare à cornes, symbole de toute-puissance, associée à la force virile du taureau.

Assis sur un trône surélevé, il a devant lui les insignes de la royauté : la couronne, le diadème, le sceptre et le bâton de commandement.

Quelquefois, le dieu n'apparaît que sous la forme d'un symbole, soit le nombre soixante.

soit une tiare posée sur un trône.

De quoi se convaincre qu'il n'a pas, mais qu'il est le pouvoir .

LEs DIEUX DUIWHENS Toutes les mythologies antiques présentent le même système primitif, opposant aux divinités chtoniennes, liées à la Terre et aux forces telluriques, les dieux ouraniens, associes au Ciel et aux précipitations .

L'.histoire religieuse du monde antique, avec une cohérence remarquable, voit peu à peu s'imposer les dieux ouraniens.

Zeus et Jupiter, Rê, Enlil, Anou et Yahvé sont tous des rois du Ciel.

maîtres des orages et de la foudre, comme Zeus, ou au contraire du Soleil, comme Rê.

Quelles que soient les caractéristiques de ces rois divins, la mise en valeur du monde céleste, organisé autour du Soleil, apparaît comme un prélude au monothéisme.. »