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Publié le 23/03/2014
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www.fpamaroc.org www.marocagreg.com Français Le Dernier Jour d'un Condamné de Victor Hugo, OEuvre au programme de français de 1ère bac. M. Noureddine NIMGHAREN, AGREGE de Français Lycée de référence, Meknès Introduction : Bien des oeuvres inspirées par les préoccupations de leur temps tombent dans l'oubli une fois résorbée la cause qui les a suscitées. Le Dernier Jour d'un condamné, oeuvre de jeunesse première oeuvre d'inspiration sociale de Hugo fortement engagée dans son époque dément toutefois cette tendance. Elle illustre sans doute le propos de Stravinski selon lequel « l'oeuvre qui a été moderne en son temps le restera à jamais ». Ce récit bref composé en quelques semaines seulement au cours du dernier trimestre de l'année 1828 est, en effet, à la fois séduisant par sa terrible modernité mais aussi déroutant pour les jeunes lycéens. Séduisant de par le mode de traitement original d'une question aussi épineuse que la peine de mort, question toujours d'actualité en ce début du XXIe siècle dans bon nombre de pays - dont le Maroc. Mais également déroutant car au fil de ce monologue intérieur parfois complexe se cristallise une poignante dénonciation à l'encontre de la peine capitale et du système judiciaire et social qui la sous-tend. Au cours de cette intervention - en amont d'une séquence didactique - je tenterai de montrer en quoi cette expérience relatée sous forme d'un journal intime « fictif » constitue une véritable tragédie mais aussi un véhément plaidoyer contre la peine de mort. Ier Axe : Une forme générique originale Pour mieux comprendre la pertinence du choix fait par Hugo quant à la construction de son texte, il semble nécessaire de rappeler d'abord l'importance que revêt le thème à l'époque où l'auteur avait décidé de composer le Dernier Jour. De multiples faits divers, des spectacles et des écrits se rapportant à ce drame des exécutions ont profondément marqué le jeune Hugo. Citons par exemple l'exécution d'un certain charles Dautun pour avoir tué son frère en 1815, celle de Louis Poulain qui a tenté d'assassiner sa femme infidèle en 1817 ou encore celle de Castaing pour empoisonnement en 1823 (le chap. XII se fera l'écho de tous ces noms à la réputation sinistre). Toutes cas exécutions largement commentées par la presse de l'époque n'auront certes pas laissé indifférent Hugo. Mais ce qui le marquera 12 www.fpamaroc.org www.marocagreg.com Français davantage c'est la célèbre condamnation à mort du Général Lahorie, parrain de Victor et amant de sa mère. Toutefois, les scènes d'exécution auxquelles il a dû assister personnellement produiront sur lui un impact encore plus grand : on pense notamment à la décapitation d'un parricide nommé Martin en 1825, puis à celle d'Ulbach pour le meurtre de sa maîtresse en 1827. Il existe, par ailleurs, des personnalités qui se sont penchées sur la question tels Guizot avec son ouvrage intitulé De la peine de mort en matière politique (1810), et le célèbre juriste fervent adversaire de la peine capitale Charles Lucas dans son livre Du système pénal et de la peine de mort (1827). Deux textes de référence probablement connus du jeune Hugo auxquels on pourrait ajouter cet article intitulé « Angleterre : dernières sensations d'un homme condamné à mort », article publié dans le journal Le Globe en 1828. Cet article, qui relate le témoignage d'un homme pendu mais ramené à la vie par un concours de circonstances miraculeuses, rappelle à bien des égards le Dernier Jour. Mais Hugo ne se contente pas de constater ces hécatombes ; il met très vite sa plume au service de son engagement en la matière : en 1822 déjà il compose Han d'Islande, roman noir dans lequel il raconte la dernière nuit d'un condamné à mort. Il développera également une réflexion édifiante sur le phénomène de l'échafaud dans sa célèbre pièce Cromwell, oeuvre fondatrice de l'art romantique en 1827. Et bien entendu, au-delà du Dernier Jour, Hugo entretient sa verve contestataire en continuant à militer sur toutes les tribunes et sur le terrain pour l'abolition de la peine capitale. N'étant pas le seul abolitionniste dans la France du XIXe siècle, il demeure néanmoins le premier écrivain français à avoir mis en scène sur le monde littéraire l'angoisse d'un condamné à mort dans les moments ultimes de sa vie. Fort de sa culture sur le sujet, de son expérience personnelle en ayant déjà assisté à des exécutions, il met en oeuvre la puissance de son imagination et de son talent d'écrivain pour nous plonger, avec un réalisme saisissant, dans la psychologie bouleversante de la victime. Le choix de la forme de journal intime et du monologue intérieur - forme générique novatrice en 1828 - constitue sans nul doute la stratégie la meilleure qui pui...
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