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ERECHTHEE ET ses ENFANTS

Publié le 23/09/2013

Extrait du document

Parmi les filles que Praxithéa donne à Érechthée, on recense

Chthonia, Créuse, Méropé, Orithye, Pandore, Procris et

Protogénie. Curieusement, si les différentes versions

affirment qu'elles se sacrifient toutes pour leur patrie,

certaines attribuent pourtant à plusieurs d'entre elles une

autre destinée. Il se pourrait que ces dernières aient été trop

jeunes pour faire don de leur vie.

« UN DIEU OUTRAGÉ CHERCHE À SE VENGER Cependant, au cours de la bataille, Érechthée a transpercé de sa lance Eumolpe [ou le fils de celui-ci, lmmaradosl.

Poséidon, voyant qu'il vient de perdre non seulement la bataille contre les protégés d'Athéna, mais également son fils [ou petit-fils].

laisse sa colère se déchaîner .

D'un coup de trident, il fend la terre et engloutit le roi athénien.

Dans une variante de la légende, c'est Zeus qui foudr~ie Érechthée à la demande du dieu de la Mer.

Cécrops, fils d'Erechthée, succède à ce dernier sur le trône d'Athènes.

ET SI ÉRECHTHÉE ÉTAIT ORIGINAIRE D'ÉGYPTE? On rapporte parfois une légende bien étrange sur Érechthée.

Il n 'aurait pas hérité du pouvoir, mais l'aurait gagné par ses bienfaits .

L.:Attique en butte à une terrible sécheresse, É~echthée aurait fait venir du blé de son pays d'origine, l ' Egypte.

Les Athén iens, en signe de gratitude, l'auraient élu roi.

Érechthée, par la suite, aurait institué à Éleusis le culte de Déméter, la déesse des Moissons .

N éanmoins, cette version qui confère à Érechthée des origines étrangères est assez curieuse, car les récits sur l'Athènes des origines soulignent généralement avec insistance le caractère autochtone de ses souverains : la cité ne devait être tributaire d 'aucun autre royaume .

Il ne s'agirait pourtant pas là de l'unique contradiction de la légende d'Érechthée .

o+ UN DEVOIR NATUREL Le patriotisme, le sens de l'honneur et le courage constituent trois des piliers de la vertu antique.

Pour un Grec (ou un Romain].

mieux vaut en effet mourir jeune.

mais couvert de gloire après avoir sauvé sa patrie , que vivre plus longtemps dans le déshonneur.

Cela est intimement lié au fait qu'un homme grec se définit d'abord par son appartenance à une communauté, familiale ou citoyenne.

Si jamais il refusait de défendre le groupe dont il est membre, ne se renierait-il pas lui-même? TEMPLE DE DÉMÉTER À ÉLEUSIS Sous le règne d ',Érechthée, les habitants d'Eleusis apparaissent comme les princ ipaux adversaires des Athéniens .

, Site archéologique d'Eleusis.

(Photo akg-images /John Hios) • • • • • • LE JUGEMENT D'UN TRAÎTRE Le sacrifice des filles d'Érechthée a été pris en exemple dans l 'Antiquité par des orateurs comme Lycurgue (rV" siècle av.

J.-C.] ou Cicéron (106-43 av.

J.-C.I.

afin d'exhorter les hommes au renoncement de soi et au patriotisme .

Si même des femmes se sont sacrifiées pour leur pays, tout homme qui refuse de servir sa patrie se couvre de honte, argumentent des rhéteurs anciens.

Lors du procès de Léocrate.

un Athénien jugé pour trahison après s'être enfui à Rhodes à l'annonce de la défaite de Chéronée en 338 av.

J.-C., Lycurgue cite dans son qCte d'accusation un passage de l'Erechthée d'Euripide empreint d'élans patriotiques pour mieux vilipender l'accusé et réclamer sa condamnation à mort.

Celle-ci sera cependant rejetée à une voix près.

GUERRIER EN ARMES Roi très pieux, Érechthée est aussi un redoutable guerrier.

Vase grec à figures rouges trouvé à Cerveter i, v.

480 av .

J.-C .

(Photo akg-images /Erich Lessing ) •. »

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