Définition: ESTOMPE, substantif féminin.
Publié le 03/02/2016
Extrait du document
«
couleur plus intense, attaquant le trait, l'autre plus gros et
plus aqueux, élargissant et estompant le trait — cela avec un
tour de main de jongleur.
EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878,
page 1272.
— Emploi pronominal passif.
Les noirs s'affirment ou
s'estompent [Rembrandt — « Les Syndics ».] (EUGÈNE FROMENTIN,
Les Maîtres d'autrefois, 1876, page 363 ).
— Par extension.
[À propos d'un autre domaine artistique]
Exprimer de façon atténuée.
Tantôt il [Maurice Ravel] estompe
les motifs, les relègue dans les espaces lointains (ANDRÉ
LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 113 ).
B.— Par analogie, littéraire.
Rendre flou, indistinct;
voiler d'une ombre légère.
Ce brouillard d'argent qui estompe
les collines (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation
sentimentale, 1845, page 107 ).
La nuit estompant tout ce
qu'elle dessine et le clair de lune ne faisant jamais rien que
d'indécis (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866,
page 409 ).
Dans une brume bleue qui en estompait les
contours, la silhouette de la cathédrale dessinée sur le ciel
(HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?,
1934, page 311 ).
— Emploi pronominal à sens passif.
Devenir indistinct, se
fondre dans.
Une grisaille, où les lignes s'estompaient,
s'enfonçaient, émergeaient par moments, s'effaçaient de
nouveau (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la
Place, 1908, page 688) :
Ø 2.
Mais souvent le poète se plaît à ces impressions de
rêve et recherche les paysages d'automne, les nocturnes, les
heures incertaines et crépusculaires, où s'effacent les
contours trop aigus des objets.
Il a évoqué sans lassitude ces
moments, propices à la rêverie, où la nature s'estompe et
s'embrume...
ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page
280.
C.— Au figuré.
1.
Rendre imprécis.
En estompant, à force de subtilité, tous
les contours d'une idée, on échappe à la critique, même en
soutenant les thèses les plus invraisemblables (RAYMOND RUYER,
Esquisse d'une philosophie de la structure, 1930, page 1 ).
— Emploi pronominal à sens passif.
Devenir imprécis; passer
au second plan.
Peu à peu les chiffres précis s'estompent
(ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 191 ).
La notion
même des fonctions économiques fondamentales que doivent
remplir le prix, le salaire, le profit s'estompe, cet
effacement se répercutant à son tour dans les pratiques
institutionnelles, les moeurs et les états d'esprit (FRANÇOIS
PERROUX, L'Économie du XXe.
siècle.
1964, page 531 ).
2.
Atténuer.
(Quasi-)synonymes : adoucir, édulcorer.
Le temps
n'adoucit rien, principalement la rancune, mais il estompe, il
embrume tout (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5,
Confessions, 1895, page IV.
).
Aussi a-t-il essayé d'estomper,
d'effacer presque, tant d'exagérations imprudentes (ABBÉ HENRI
BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France,
tome 4, 1920, page 518 ).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 108.
DÉRIVÉS : Estompage, substantif masculin.
a) BEAUX-ARTS.
2.
»
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