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Définition: ESTOMPE, substantif féminin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESTOMPE, substantif féminin. A.— BEAUX-ARTS. Morceau de peau ou de papier roulé en cylindre et terminé en pointe qui sert à étendre le crayon ou le pastel sur un dessin pour l'estomper. À l'impression on obtient des tons veloutés et puissants tels qu'en produit l'estompe sur le papier (MAXIME LALANNE, Traité de la gravure à l'eau forte, 1866, page 80 ). Le pinceau, le crayon, l'estompe, le fusain Avec facilité furent tenus par elle (AMÉDÉE POMMIER, Quelques vers pour elle, poésie intime, 1877, page 53 ). Vous trouverez, dans ma collection (...) des paysages (...) [de Boucher] faits d'une caresse d'estompe d'une modernité qui étonne (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 51 ). Confer appliquer exemple 24. — Par métonymie, vieux. Dessin exécuté à l'estompe. Voilà une belle estompe (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). B.— [Par analogie] 1. Rare [de forme] Houppette servant à étendre les fards; par métonymie maquillage ainsi obtenu. Le teint éblouissant, relevé encore par la noirceur de leurs sourcils que reliait un léger trait tracé au collyre, et par l'estompe de leurs paupières (JULES VERNE, Michel Strogoff, 1876, page 67 ). Près de petites bouteilles remplies de solutions d'encre de Chine et d'eau de rose à l'usage des yeux, des instruments en ivoire, en nacre (...) s'étalaient éparpillés avec des brosses en luzerne pour les gencives, des pinces, des ciseaux, des strigiles, des estompes, des crêpons et des houppes (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 160 ). Confer crépi II B citation de Joris-Karl Huysmans. 2. [de fonction, à propos d'un phénomène naturel] Littéraire. Ombre légère. Une brume a tout à coup voilé les montagnes; elles se sont fondues dans cette estompe d'opale (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 4e. Memorandum, 1858, page 110 ). Le moment où, aux yeux exercés de ceux-là qui vivent en plein air, se révèle dans une nuance infime la première estompe du crépuscule (ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 31 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 Forme dérivée du verbe "estomper" estomper ESTOMPER, verbe transitif. A.— BEAUX-ARTS. Rendre moins intense la valeur d'un trait ou d'une masse colorée en étendant le crayon ou le pastel au moyen de techniques diverses. Il usa largement de la couleur et n'en put estomper finement les contours (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, 1858, page 22 ). [Dans l'exécution de son oeuvre] (...) son pouce [de Rodin] qui était revenu sur les traits pour les estomper, avait interprété par un très léger nuage le charme du modelé (AUGUSTE RODIN. L'Art, entreiens réunis par Paul Gsell, 1911, page 147) : Ø 1. Et il y avait plaisir à le voir travailler, deux pinceaux dans la même main, l'un plus fin et chargé d'une couleur plus intense, attaquant le trait, l'autre plus gros et plus aqueux, élargissant et estompant le trait — cela avec un tour de main de jongleur. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1272. — Emploi pronominal passif. Les noirs s'affirment ou s'estompent [Rembrandt — « Les Syndics ».] (EUGÈNE FROMENTIN, Les Maîtres d'autrefois, 1876, page 363 ). — Par extension. [À propos d'un autre domaine artistique] Exprimer de façon atténuée. Tantôt il [Maurice Ravel] estompe les motifs, les relègue dans les espaces lointains (ANDRÉ LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 113 ). B.— Par analogie, littéraire. Rendre flou, indistinct; voiler d'une ombre légère. Ce brouillard d'argent qui estompe les collines (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 107 ). La nuit estompant tout ce qu'elle dessine et le clair de lune ne faisant jamais rien que d'indécis (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 409 ). Dans une brume bleue qui en estompait les contours, la silhouette de la cathédrale dessinée sur le ciel (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 311 ). — Emploi pronominal à sens passif. Devenir indistinct, se fondre dans. Une grisaille, où les lignes s'estompaient, s'enfonçaient, émergeaient par moments, s'effaçaient de nouveau (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 688) : Ø 2. Mais souvent le poète se plaît à ces impressions de rêve et recherche les paysages d'automne, les nocturnes, les heures incertaines et crépusculaires, où s'effacent les contours trop aigus des objets. Il a évoqué sans lassitude ces moments, propices à la rêverie, où la nature s'estompe et s'embrume... ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 280. C.— Au figuré. 1. Rendre imprécis. En estompant, à force de subtilité, tous les contours d'une idée, on échappe à la critique, même en soutenant les thèses les plus invraisemblables (RAYMOND RUYER, Esquisse d'une philosophie de la structure, 1930, page 1 ). — Emploi pronominal à sens passif. Devenir imprécis; passer au second plan. Peu à peu les chiffres précis s'estompent (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 191 ). La notion même des fonctions économiques fondamentales que doivent remplir le prix, le salaire, le profit s'estompe, cet effacement se répercutant à son tour dans les pratiques institutionnelles, les moeurs et les états d'esprit (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 531 ). 2. Atténuer. (Quasi-)synonymes : adoucir, édulcorer. Le temps n'adoucit rien, principalement la rancune, mais il estompe, il embrume tout (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page IV. ). Aussi a-t-il essayé d'estomper, d'effacer presque, tant d'exagérations imprudentes (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 518 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 108. DÉRIVÉS : Estompage, substantif masculin. a) BEAUX-ARTS. Action d'estomper; résultat de cette action. Des images troubles [les femmes de Lemoine] délicieusement vagues (...) qui se rapprochent, avec un peu moins de légèreté, de l'estompage gris de quelques rares études d'Honoré Fragonard (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 106 ). Le fondu des plans (...) préfigure l'estompage du contour par Léonard (ANDRÉ MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, page 83 ). b) Au figuré. Le bleuissement, l'estompage vaporeux du soir montait insensiblement (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 2 ).

« couleur plus intense, attaquant le trait, l'autre plus gros et plus aqueux, élargissant et estompant le trait — cela avec un tour de main de jongleur. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1272. — Emploi pronominal passif.

Les noirs s'affirment ou s'estompent [Rembrandt — « Les Syndics ».] (EUGÈNE FROMENTIN, Les Maîtres d'autrefois, 1876, page 363 ). — Par extension.

[À propos d'un autre domaine artistique] Exprimer de façon atténuée.

Tantôt il [Maurice Ravel] estompe les motifs, les relègue dans les espaces lointains (ANDRÉ LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 113 ). B.— Par analogie, littéraire.

Rendre flou, indistinct; voiler d'une ombre légère.

Ce brouillard d'argent qui estompe les collines (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 107 ).

La nuit estompant tout ce qu'elle dessine et le clair de lune ne faisant jamais rien que d'indécis (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 409 ).

Dans une brume bleue qui en estompait les contours, la silhouette de la cathédrale dessinée sur le ciel (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 311 ). — Emploi pronominal à sens passif.

Devenir indistinct, se fondre dans.

Une grisaille, où les lignes s'estompaient, s'enfonçaient, émergeaient par moments, s'effaçaient de nouveau (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 688) : Ø 2.

Mais souvent le poète se plaît à ces impressions de rêve et recherche les paysages d'automne, les nocturnes, les heures incertaines et crépusculaires, où s'effacent les contours trop aigus des objets.

Il a évoqué sans lassitude ces moments, propices à la rêverie, où la nature s'estompe et s'embrume... ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 280. C.— Au figuré. 1.

Rendre imprécis.

En estompant, à force de subtilité, tous les contours d'une idée, on échappe à la critique, même en soutenant les thèses les plus invraisemblables (RAYMOND RUYER, Esquisse d'une philosophie de la structure, 1930, page 1 ). — Emploi pronominal à sens passif.

Devenir imprécis; passer au second plan.

Peu à peu les chiffres précis s'estompent (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 191 ).

La notion même des fonctions économiques fondamentales que doivent remplir le prix, le salaire, le profit s'estompe, cet effacement se répercutant à son tour dans les pratiques institutionnelles, les moeurs et les états d'esprit (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe.

siècle.

1964, page 531 ). 2.

Atténuer.

(Quasi-)synonymes : adoucir, édulcorer.

Le temps n'adoucit rien, principalement la rancune, mais il estompe, il embrume tout (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page IV.

).

Aussi a-t-il essayé d'estomper, d'effacer presque, tant d'exagérations imprudentes (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 518 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 108. DÉRIVÉS : Estompage, substantif masculin.

a) BEAUX-ARTS. 2. »

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