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Définition: FADEUR, substantif féminin.

Publié le 09/02/2016

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Définition: FADEUR, substantif féminin. A.— [Correspond à fade1 A] 1. Caractère de ce qui est fade. a) Domaine du goût. La fadeur d'un mets, d'une sauce. Leur goût [des fruits] écoeurait tout d'abord, étant d'une fadeur incomparable (...) la chair en semblait passée; elle laissait après, l'âpreté dans la bouche (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 194 ). La fadeur des crèmes de blé vert, des bouillies d'avoine, des panades, m'arrachait des larmes (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 10 ). b) Domaine de l'odorat. Il régnait une odeur de fièvre et de vieillesse accumulée (...), une odeur aigre et douceâtre à la fois, une fadeur (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, page 34) : Ø Des caves voisines, à travers les madriers, toutes sortes d'odeurs leur arrivaient : la fadeur des légumes, l'âpreté de la marée, la rudesse pestilentielle des fromages, la chaleur vivante des volailles. ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 774. c) Domaine de la vue. (Le soleil échantillonne un à un ses rayons) (...) voilà le bon, le safran! rien ne relève comme lui la fadeur de la peau humaine... vas-y, soleil! (JEAN GIRAUDOUX, Amphitryon 38, 1929, page 75 ). — En particulier. PEINTURE. Une certaine fadeur fait présager la couleur fatiguée de Nattier [toiles de Largillière] (LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, 1914, page 253 ). d) Domaine de l'ouïe, en particulier. MUSIQUE. Des neuvièmes mystérieuses et profondes viennent relever la fadeur des accords de sixte (LIONEL DE LA LAURENCIE, L'École française de violon, 1922, page 177 ). 2. Par extension. Caractère de ce qui procure une sensation de chaleur, d'étouffement désagréable. Il [Crescent] peignait le midi ardent et poussiéreux... avec ses tons neutres et brûlants, ses soleils sourds faisant peser la fadeur écoeurante de l'été sur la sieste des moissonneurs (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 269 ). [Didace] huma avec dédain la fadeur de l'air tiède. Quoique la fraîcheur du soir approchât, il sentait ses épaules pénétrées de chaleur. À ce temps mort, amollissant, il préférait les pluies de bourrasque, les rages de vent qui fouettent le sang des hommes (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 16 ). B.— Au figuré. [Correspond à fade1 B] 1. Caractère de ce qui produit une impression désagréable par sa monotonie, son manque de vie, d'intérêt. La fadeur d'une existence en maison publique (EDMOND DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, page 117 ). Même le récit du bonheur les fatigue [les hommes] . Ce qui est constamment délicieux, ils l'appellent fadeur; par faiblesse (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1939, page 76 ). — [En bonne part] Un doux sentiment jamais défleuri pareil à ces affections déjà anciennes qui sont plus indulgentes peut-être que le miel des débuts et dont la paisible fadeur est touchante comme ces deux fleurs fanées en tes cheveux (MAURICE BARRÈS, Sous l'oeil des Barbares, 1888, page 104 ). — Par métonymie. Une de ces fadeurs de l'âme où il semble que tout ce qu'on a en vous se liquéfie et se dissout (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 332 ). 2. Caractère d'une personne fade, insignifiante. Sa gaucherie [de Néron] (...), cette balourdise prétentieuse qui fait ressembler sa vie entière aux miaulements d'un sabbat grotesque, atteignaient au sublime de la fadeur (ERNEST RENAN, L'Antéchrist, 1873, page 312 ). Il n'y a que les femmes qui ne savent pas s'habiller qui craignent la couleur, reprit M. de Charlus. On peut être éclatante sans vulgarité et douce sans fadeur (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 1055 ). La fadeur courtisanesque, l'extase béate de Dangeau devant la figure du roi écoeurent profondément le duc et pair (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 187 ). — Par métonymie. La fadeur de ses manières, de sa conversation est insupportable; la fadeur de ses discours, de ses plaisanteries; il y a de la fadeur dans ses louanges; des louanges pleines de fadeur; complaisant jusqu'à la fadeur (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). · Domaine littéraire ou artistique. Lu et pris des notes. — Commencé ce tissu de fadeurs et de fadaises sur le livre de Mme. de Saint-M. mais interrompu pour demander un renseignement sur ce livre à la marquise (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1838, page 374 ). · Domaine amoureux. Personne ne me fait la cour. Nalege. — Et à vous, on vous la fait toute la journée... Germaine. — Non! de cinq à septembre Nalege. — Et cela vous amuse d'entendre toutes ces fadeurs, toutes ces niaiseries? (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Au Petit bonheur, 1898, 3, page 496 ). Et je viens demander la main de votre Altesse. Nous ne nous disons pas de bien longues fadeurs, Puisque tout est réglé par nos ambassadeurs (FRANÇOIS COPPÉE, Poésies, tome 2, 1865-1908, page 366 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 161.

« peut-être que le miel des débuts et dont la paisible fadeur est touchante comme ces deux fleurs fanées en tes cheveux (MAURICE BARRÈS, Sous l'oeil des Barbares, 1888, page 104 ). — Par métonymie.

Une de ces fadeurs de l'âme où il semble que tout ce qu'on a en vous se liquéfie et se dissout (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 332 ). 2.

Caractère d'une personne fade, insignifiante.

Sa gaucherie [de Néron] (...), cette balourdise prétentieuse qui fait ressembler sa vie entière aux miaulements d'un sabbat grotesque, atteignaient au sublime de la fadeur (ERNEST RENAN, L'Antéchrist, 1873, page 312 ).

Il n'y a que les femmes qui ne savent pas s'habiller qui craignent la couleur, reprit M. de Charlus.

On peut être éclatante sans vulgarité et douce sans fadeur (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 1055 ).

La fadeur courtisanesque, l'extase béate de Dangeau devant la figure du roi écoeurent profondément le duc et pair (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 187 ). — Par métonymie.

La fadeur de ses manières, de sa conversation est insupportable; la fadeur de ses discours, de ses plaisanteries; il y a de la fadeur dans ses louanges; des louanges pleines de fadeur; complaisant jusqu'à la fadeur (Dictionnaire de l'Académie française.

1835-1932). · Domaine littéraire ou artistique.

Lu et pris des notes.

— Commencé ce tissu de fadeurs et de fadaises sur le livre de Mme.

de Saint-M.

mais interrompu pour demander un renseignement sur ce livre à la marquise (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1838, page 374 ). · Domaine amoureux.

Personne ne me fait la cour.

Nalege.

— Et à vous, on vous la fait toute la journée...

Germaine.

— Non! de cinq à septembre Nalege.

— Et cela vous amuse d'entendre toutes ces fadeurs, toutes ces niaiseries? (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Au Petit bonheur, 1898, 3, page 496 ).

Et je viens demander la main de votre Altesse.

Nous ne nous disons pas de bien longues fadeurs, Puisque tout est réglé par nos ambassadeurs (FRANÇOIS COPPÉE, Poésies, tome 2, 1865-1908, page 366 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 161. 2. »

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