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Définition: FAIM, substantif féminin.

Publié le 09/02/2016

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Définition: FAIM, substantif féminin. A.— Sensation que fait éprouver le besoin ou l'envie de manger. Avoir faim; faim dévorante; une impression de faim. L'appétit est accompagné d'une sensation agréable, tant qu'il ne va pas jusqu'à la faim; la soif n'a point de crépuscule (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 128 ). Comme si le trouble qui me dominait avait laissé persister la sensation de l'inappétence ou de la faim (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 506) : Ø 1. La faim s'était réveillée, intolérable, atroce. Ses membres dormaient; il ne sentait en lui que son estomac, tordu, tenaillé comme par un fer rouge. ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 607. Ø 2. — Pas faim! s'écria M. Henriot. À présent voilà qu'elle n'a pas faim! Est-ce qu'on est à table pour manger, oui ou non? Pas faim! C'est encore l'autre qui lui a coupé l'appétit. MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 246. SYNTAXE : Grande, grosse faim; faim excessive, insatiable, satisfaite; l'aiguillon, l'instinct de la faim; les affres, les tortures de la faim; dévoré, enragé de faim; poussé, pressé, tenaillé, torturé par la faim; aiguiser la faim, donner faim; apaiser, assouvir, calmer, couper, rassasier la faim; éprouver, sentir la faim; crier de faim, crier la faim, (vieux) à la faim; manger sans faim, à sa faim; (populaire) avoir la faim aux dents, au ventre; il fait faim. — Expressions et locutions. · Faim canine (vieux). Maladie caractérisée par une faim excessive et insatiable. J'ai su plus tard que la pauvre femme était sujette à une maladie assez rare que le vulgaire appelle faim canine, et que nous autres savants nous baptisons du nom de « boulimie » (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 64 ). Familier. Faim de loup, faim du diable. Très grande faim. Christiane (...) murmura (...) — J'ai une faim de loup. Je serai très honteuse de manger tant que ça devant ton ami (GUY DE MAUPASSANT, Mont-Oriol, 1887, page 25 ). Remarque : On rencontre chez Nodier l'expression synonyme vieillie male-faim. Elle est en danger de mourir de male-faim, si vous ne lui portez aide, la malheureuse biquette! (NODIER, Trésor Fèves, 1833, page 39). · Faim douloureuse (médecine). " Douleur épigastrique apparaissant lorsque l'estomac est vide chez les malades atteints d'un ulcère duodénal " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 2 1971). Il arrive qu'elles [des crampes] réveillent le malade la nuit et s'accompagnent d'une sensation de faim douloureuse (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965, page 131 ). · Laisser quelqu'un sur sa faim. Ne pas assouvir sa faim. Au figuré. Ne pas répondre à l'attente, aux aspirations de quelqu'un. Tout te fait du mal. Tout te laisse sur ta faim (CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne-d'Arc, 1910, page 16 ). · Rester sur sa faim. Ne pas manger à satiété. Au figuré. Être déçu dans son attente, ses espoirs. Si ému que je sois, et en totale union, bien sûr, avec cette immense foule de jeunes êtres priant et souffrant, cette année, je reste pourtant sur ma faim (FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 87 ). · Tromper la/sa faim. Atténuer ou faire disparaître la sensation de faim de façon provisoire ou artificielle. Moi, je suçais des écorces d'orange pour tromper la faim (JULES VALLÈS, Le Réfractaire, 1865, page 58 ). Au figuré. Les pièces tristes nous font un bien semblable; aussi faut-il les tenir pour bien supérieures aux gaies, qui trompent notre faim au lieu de l'assouvir (MARCEL PROUST, Les Plaisirs et les jours, 1896, page 200 ). · Proverbe. La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois. La faim, la nécessité amène à faire ce qui est contraire à son tempérament, à ses goûts, à sa volonté. Cherche du pain de porte en porte. Dans ces jours-là on achète à bon marché les misérables. La faim fait sortir le loup du bois (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 63 ). Remarque : La Grammaire du Dictionnaire de l'Académie Française et certains puristes condamnent la construction avoir très faim et préconisent l'expression avoir grand-faim. " Avant qu'il ne me l'ait fait remarquer je disais couramment : " j'ai très faim ", ou " j'ai très sommeil ", ou " j'ai très peur ". — Pourquoi pas tout de suite : " j'ai très courage ", ou : " j'ai très migraine "? — m'a-t-il dit. Je crois comprendre la nuance, à laquelle j'avoue que je n'avais jamais songé; mais maintenant, par crainte de me tromper, je n'ose presque plus employer le mot " très ". On n'a pas toujours le temps de réfléchir si le mot qui va suivre est un substantif, un adjectif ou un adverbe... et du reste, je trouve que Robert va un peu loin " (André Gide, École femmes, 1929, page 1273). Cependant les expressions avoir assez faim, si faim, très faim, etc. sont aujourd'hui admises par l'usage et se rencontrent aussi bien dans la langue littéraire Dix milliers d'hommes, de femmes et d'enfants affamés, à qui l'honneur imposait de répondre qu'ils n'avaient pas encore assez faim (Jean Guéhenno, Journal homme 40 ans, 1934, page 114). B.— Par extension. Besoin de manger non satisfait; manque, privation de la nourriture nécessaire. La faim dans le monde; les camps de la faim; réduire, faire périr par la faim. Le paupérisme, le luxe, l'oppression, le vice, le crime, avec la faim, disparaîtront du milieu de nous (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce-que la propriété? 1840, page 346 ). Nos enfants, nos femmes, nos hommes subissent le régime de la faim et de la terreur (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 514) : Ø 3.... il faut que des mères épuisées par les privations n'offrent qu'une mamelle à moitié vide à leur nourrisson débile et pleurant; il faut, en un mot, que tout un peuple souffre de la faim. FRANÇOIS COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 47. — Expressions et locutions. · Faire la grève de la faim. S'abstenir de manger par mesure de protestation. Gandhi choisit de ne pas manger pour fléchir son adversaire. La grève de la faim est sans doute l'expérience rare qui révèle la nature vraiment humaine de nos besoins (PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 90 ). · Mourir de faim. Mourir par manque de nourriture. Riche, jeune, belle, et mourir maigrie, vieillie par la faim, car elle mourra de faim! (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 288 ). Par hyperbole. Mourir de faim ou populairement crever de faim. Avoir une très grande faim. Je vous avouerai franchement que moi je meurs de faim. J'ai très mal déjeuné ce matin (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 597 ). Au figuré. Mourir de faim, crever de faim, crever la faim ou traîner la faim. Manquer des ressources matérielles nécessaires à la vie; être dans la pauvreté ou dans la misère. Une de ces familles qui crèvent de faim dans leurs demeures ancestrales (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 21 ). Remarque : On rencontre les substantifs composés masculins invariables un meurt-de-faim et un crève-la-faim désignant dans la langue familière « une personne misérable ». Les meurt-de-faim et de froid déshérités même du banc de pierre sous les ponts (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Livre de raison, 1928, page 260). · Locution familière. Marier la faim et la soif. Marier deux personnes également dépourvues de fortune. Il l'a demandée en mariage; on l'a refusé, parce que c'était marier la soif et la faim (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1856, page 281 ). C.— Au figuré. Désir ardent, aspiration passionnée (à une chose d'ordre matériel ou moral). Faim intellectuelle, religieuse, sensuelle; la faim du coeur; avoir faim de bonheur, de liberté, de justice. La faim insatiable des richesses, des honneurs (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). Une faim dévorante l'entraîne; elle est pressée par la faim de la vérité et par l'indigence de l'esprit (LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN, L'Homme de désir, 1790, page 256 ). Une sorte de frénésie me possédait. J'avais faim de honte et de danger (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 292) : Ø 4. Il n'est qu'une faim, vous entendez, rien qu'une, qui permette à l'homme de trouver sa sincérité au fond de son appétit... Je l'appelle la faim de connaissance, ou de vérité, ou encore la troisième faim, pour la distinguer des deux autres, vulgaires, qu'on satisfait avec des femmes ou avec le pouvoir... JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 59. — [Avec un infinitif complément] Si pressante que fût la fringale des estomacs, on avait encore plus faim de parler (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 216) : Ø 5. Tu me rends la caresse d'être Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaître Notre histoire jusqu'à la fin (...). LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 171. Remarque générale : La plupart des dictionnaires ne relèvent pas l'emploi du mot au pluriel Il est cependant bien attesté dans la documentation Il n'y avait là que des faims nerveuses, des caprices d'estomacs détraqués (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1177). Les faims d'argent et de bien-être et tous les durs intérêts des hommes (JOSEPH MALÈGUE, Augustin, tome 1, 1933, page 175). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 100. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 126, b) 6 525; XXe. siècle : a) 7 732, b) 5 768.

« 1910, page 16 ). · Rester sur sa faim.

Ne pas manger à satiété.

Au figuré. Être déçu dans son attente, ses espoirs.

Si ému que je sois, et en totale union, bien sûr, avec cette immense foule de jeunes êtres priant et souffrant, cette année, je reste pourtant sur ma faim (FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 87 ). · Tromper la/sa faim.

Atténuer ou faire disparaître la sensation de faim de façon provisoire ou artificielle.

Moi, je suçais des écorces d'orange pour tromper la faim (JULES VALLÈS, Le Réfractaire, 1865, page 58 ).

Au figuré.

Les pièces tristes nous font un bien semblable; aussi faut-il les tenir pour bien supérieures aux gaies, qui trompent notre faim au lieu de l'assouvir (MARCEL PROUST, Les Plaisirs et les jours, 1896, page 200 ). · Proverbe.

La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois.

La faim, la nécessité amène à faire ce qui est contraire à son tempérament, à ses goûts, à sa volonté.

Cherche du pain de porte en porte.

Dans ces jours-là on achète à bon marché les misérables.

La faim fait sortir le loup du bois (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 63 ). Remarque : La Grammaire du Dictionnaire de l'Académie Française et certains puristes condamnent la construction avoir très faim et préconisent l'expression avoir grand-faim. " Avant qu'il ne me l'ait fait remarquer je disais couramment : " j'ai très faim ", ou " j'ai très sommeil ", ou " j'ai très peur ".

— Pourquoi pas tout de suite : " j'ai très courage ", ou : " j'ai très migraine "? — m'a-t-il dit. Je crois comprendre la nuance, à laquelle j'avoue que je n'avais jamais songé; mais maintenant, par crainte de me tromper, je n'ose presque plus employer le mot " très ".

On n'a pas toujours le temps de réfléchir si le mot qui va suivre est un substantif, un adjectif ou un adverbe...

et du reste, je trouve que Robert va un peu loin " (André Gide, École femmes, 1929, page 1273).

Cependant les expressions avoir assez faim, si faim, très faim, etc.

sont aujourd'hui admises par l'usage et se rencontrent aussi bien dans la langue littéraire Dix milliers d'hommes, de femmes et d'enfants affamés, à qui l'honneur imposait de répondre qu'ils n'avaient pas encore assez faim (Jean Guéhenno, Journal homme 40 ans, 1934, page 114). B.— Par extension.

Besoin de manger non satisfait; manque, privation de la nourriture nécessaire.

La faim dans le monde; les camps de la faim; réduire, faire périr par la faim.

Le paupérisme, le luxe, l'oppression, le vice, le crime, avec la faim, disparaîtront du milieu de nous (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce-que la propriété? 1840, page 346 ).

Nos enfants, nos femmes, nos hommes subissent le régime de la faim et de la terreur (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 514) : Ø 3....

il faut que des mères épuisées par les privations n'offrent qu'une mamelle à moitié vide à leur nourrisson débile et pleurant; il faut, en un mot, que tout un peuple souffre de la faim. FRANÇOIS COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 47. — Expressions et locutions. 2. »

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